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L’expert Farid Benyahia : «En Algérie, il y’a une crise de stratégie et un manque d’expertise dans tous les secteurs»

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«La politique économique algérienne depuis 1962 jusqu’à aujourd’hui, c’est la même, et la loi de finances 2018 est la même que les précédentes», a indiqué ce mercredi, M. Farid Benyahia, Expert en économie, relations internationales et diplomatie et spécialiste des technologies avancées et développées invité du forum du journal Ech-chaab.

En effet, lors de la conférence organisée sur le thème «lecture du projet de loi de finances 2018», M. Benyahia a rappelé que «notre économie est très dépendante des hydrocarbures. Quand on regarde nos exportations hors-hydrocarbures, elles ne dépassent pas les 3%, alors, si nous on retire les revenus pétroliers, on trouvera que l’algérien ne dépassera pas les 500 dollars en matière de PIB par habitant par année, et l’Algérie se classerait parmi les pays les plus pauvres au monde».

Selon l’expert, «La crise n’est ni économique, ni financière mais une crise de trésor», a-t-il estimé, en ajoutant que «le gouvernement n’a pas su maintenir les équilibres de sa balance, pour pouvoir construire une base économique». Selon lui, avec les 1000 milliards de dollars qui ont fait couler beaucoup d’encre «certes, l’Etat a pu construire quelques structures de base, mais, il n’a pas construit d’économie réelle».

«Les recettes actuellement sont celles du pétrole». «L’Etat pour mettre en œuvre, la loi de finances 2018, il lui faut de l’argent qu’elle trouve par la vente du pétrole et du gaz, mais, suite à la chute du prix du baril, l’Etat a fait ce qu’on appelle le glissement de la monnaie (la dépréciation du Dinar)», a-t-il ajouté en précisant que «cette dépréciation a été faite, dans le but de renflouer les caisses du trésor et maintenir les équilibres».

Pour M. Benyahia, il y a «deux crises en Algérie», qui consistent selon lui en «une crise de vision et de stratégie et le manque d’expertise dans tous les secteurs», car selon lui «on n’a pas pu garder l’excellence scientifique des années 1970 et 1980», en expliquant que «les étudiants qui sortent des universités aujourd’hui en termes de quantité, c’est bon, mais, la qualité est inexistante». Dans ce sens, il a déploré le mauvais classement des universités algériennes au niveau mondial et régional, et ce malgré l’existence d’une matière grise pas des moindres, qui ne cherche qu’à trouver le bon environnement.

Egalement, le conférencier a relève, l’explosion démographique  de 800 000 naissances par an, qui va peser sur l’Etat, si on n’arrive pas à la gérer. L’économiste a déploré aussi, le climat des affaires en Algérie, car selon lui, «l’Etat permis à quelques-uns d’investir et pas à d’autres».

Interrogé en marge de la conférence sur le poids du politique sur l’économie algérienne, M. Benyahia a estimé que «notre économie est face à un double problème : un problème politique qui est la vraie représentation des élus ; et que le politique ne demande jamais conseil, il travaille seul, à l’exemple du projet de loi de finances réalisé pas une direction du budget au niveau du ministère des finances, alors qu’il y a des experts qu’on pourrait solliciter pour dire ce qu’ils pensent, par rapport à la, politique monétaire, les finances, qu’est-ce qu’on doit faire…etc». «La cause principale, c’est que le politique veut faire parfois de bonnes choses, mais, des fois il se trompe de chemin».

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