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L’expert Nabil Djemaâ : « L’instruction sur la couverture du risque de change met fin à la thésaurisation des devises qui dure depuis 30 ans »

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La banque d’Algérie, vient d’annoncer l’entrée en vigueur, le 2 janvier prochain, de l’instruction sur l’organisation du marché interbancaire de changes, et des opérations du commerce extérieur. Il s’agit de l’organisation et le fonctionnement du marché interbancaire des changes, les opérations de change au comptant, les opérations de change à terme de couverture du risque de change et les opérations de trésorerie devise. Ce qui va permettre aux opérateurs économiques de se prémunir des risques de change.

En profondeur, cette instruction  « permet de figer, au moment de la conclusion de l’opération, le cours de change d’une devise contre dinar, à une date future pour un montant défini lors de la conclusion du contrat ».

Les avantages de cette mesure

Pour Mr Nabil Djemaâ, Expert judiciaire en finances et banques, « cette mesure est en soi une bonne chose, dans le sens, où elle va permettre d’utiliser les fonds de devises qui dorment dans nos banques depuis la création des comptes devises, en 1992. C’est une façon de mettre fin à cette thésaurisation de devises,  qui a duré  presque 30 ans. Ce qui est positif, puisque l’utilisation de ces devises, permettra le financement d’une part des  importations, en plus, la création d’un marché de devises est une première, à condition de renforcer le taux des réserves obligataires de change, selon les normes internationales »

D’autre part, nous explique notre interlocuteur « ce matelas de fonds devises existant dans nos banques, pourrait permettre de concurrencer le marché parallèle des devises, si la Banque d’Algérie procède à une étude, et conclut que le volume globale de ces fonds, est assez conséquent, pour permettre de l’utiliser pour les besoins en devises des voyageurs et des opérateurs économiques ».

Inconvénients et règles prudentielles

Cependant, cette démarche comporte également des failles. Mr Nabil Djemaâ,  estime que cette instruction comporte certes des avantages, néanmoins, elle n’est pas dénuée d’inconvénients. En premier lieu, « il faut savoir, argue-t-il, qu’elle présente un danger pour les titulaires de compte devises, un  risque pour les consommateurs. À titre d’exemple, si un client détient la somme de 100 000 euros dans une banque algérienne, cette dernière va les utiliser durant un mois dans sa trésorerie, dans le cadre notamment des crédits octroyés aux importateurs,  en cas de faillite, le client risque d’attendre plusieurs d’années pour récupérer son argent ».

Dans ce sens, l’expert, approfondit son explication en indiquant, que « ce danger existe pour les consommateurs, car, les banques algériennes ne sont pas aux normes internationales, en matière de règles prudentielles, celles censées protéger les clients. Il faut savoir que ces règles prudentielles émanent de la Banque d’Algérie, et se fixent en international à hauteur de 10% à 13%, selon la demande de la banque mondiale et du FMI ».

En précisant « récemment le Gouverneur de la Banque d’Algérie, avait annoncé, que les réserves obligataires sont fixées à 4%, cela s’apparente, à une absence de garantie pour nos banques. Dans la mesure, où celles-ci, sont tenues par la mise en place d’un test de solvabilité,  de façon à ce que le capital risque soit établi au  minimum à 10% ».

Et d’ajouter «il faut savoir que la banque d’Algérie a opté pour un taux de 4%, uniquement pour comptabiliser les 6% restants en liquidité, sauf qu’en même temps le risque va augmenter également de 6% ».

En outre, l’expert financier, a relevé un autre inconvénient de taille, en l’occurrence, l’obligation faite aux titulaires de comptes devises, de laisser 30% du solde non utilisé, ce qui n’est pas normal, dans la mesure, où le client devrait avoir la liberté d’utiliser son argent comme il le souhaite ».

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