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Serradj Hakim, PDG de SARL Casbah : «L’Etat devrait subventionner beaucoup plus l’exportation et le transport maritime »

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Le secteur de l’industrie fait face à plusieurs défis et particulièrement la qualité. L’objectif est de gagner la confiance du citoyen et se tourner vers l’exportation dans un futur proche. Dans cet entretien le PDG du Sarl Casbah, Serradj Hakim  évoque plusieurs aspects concernant l’industrie du vinaigre en Algérie.

Algérie-Eco : Comment est née Sarl Casbah ?

Serradj Hakim : La réalisation de Sarl Casbah a commencé en 1999 par le biais de l’ANSEJ. Globalement, les procédures étaient faciles. Nous avons tout de même rencontré certaines difficultés au niveau de la coordination entre les différentes institutions étatiques. D’autant plus qu’à cette époque les banques privées n’étaient pas encore installées en Algérie.

Le budget qui nous a été accordé par l’ANSEJ n’était pas considérable. Lorsque nous avons commencé, nous étions quatre employés dans un local de 40 m2. Grâce à nos efforts, nous avons réussi à exporter en 2000 notre premier conteneur vers la Lybie.

Nous avons fait en sorte de produire la meilleure qualité possible. De plus, nous sommes les premiers à concevoir du vinaigre dans une bouteille de qualité.

Aujourd’hui, avec la nouvelle usine située à Ouled Chebel sur une surface de 6400 m2 et 100 employés, nous exportons vers plusieurs marchés européens, dont la France et l’Allemagne.

Nous proposons une gamme très variée comme par exemple :

  • H’rissa
  • Sauce mayonnaise
  • Ketchup, mayonnaise
  • Moutarde
  • Vinaigre
  • Vinaigrette

Comment avez-vous résisté face à l’importation qui a inondé le marché à cette époque ?

Actuellement, nous couvrons 30% du marché du vinaigre en Algérie dont la production s’effectue quasiment à 100 % au niveau local. Avec quelques produits importés notre production valait le double des produits locaux. Mais parallèlement le prix de nos produits était beaucoup moins cher que celui des produits importés.

Après deux ans d’existence on a reçu une offre d’un importateur algérien du vinaire avec son partenaire français disant qu’ils veulent que nous produisions leurs marques, ce qui a certainement tué la nôtre.

Actuellement, l’importation dans notre pays est inexistante ce qui n’était pas le cas durant les deux premières décennies. Nous saluons cette décision gouvernementale car cela nous a permis de recevoir des offres provenant d’investisseurs étrangers. Ils sont très intéressés par le marché algérien car il est très rentable pour eux. Ces investisseurs étrangers prévoient d’ouvrir des usines en Algérie et beaucoup d’entrepreneurs locaux envisagent également d’investir dans le secteur du vinaigre et des sauces.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans le secteur de la production du vinaigre ?

Pour l’heure, nous n’avons pas d’obstacles en termes d’investissement. Concernant les procédures douanières de l’importation des matières premières, je souligne que le gouvernement soutient l’industrie de la transformation.

Le produit algérien s’exporte dans le monde entier. Or, la cherté des coûts du transport maritime représente un véritable frein. Pour pallier à cela, le gouvernement a adopté le « Fonds Spécial pour la Promotion des Exportations », mais il n’est toujours pas appliqué.  A la suite de plusieurs échanges avec les ministres du commerce successifs. Nous n’avons jamais été remboursés, ils indiquent souvent que le problème est en cours de résolution.

L’Etat devrait beaucoup plus subventionner l’industrie notamment le transport maritime que les produits de grande consommation.

La logistique de l’export n’est pas clairement mise en place car nous n’avons toujours pas un flux d’exportation. La cherté du transport est la principale cause de la perte de plusieurs marchés extérieurs, subis par les exportateurs algériens.  

En termes d’exportation, la situation en Europe est nettement meilleure qu’en Afrique. Dans notre continent, les factures de transport sont très élevées. Autre souci, la liste des pays subventionnés par ce Fond cite des pays en guerre pour des raisons humanitaires comme l’Irak dont le transport de l’exportation est soutenu jusqu’à 80%. Le gouvernement doit adopter des mécanismes pour soutenir et développer l’exportation notamment sur l’aspect du transport.

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