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DG de l’Aprue : « La plupart des chefs d’entreprises montrent peu d’intérêt pour les programmes d’efficacité énergétique »

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La plupart des chefs d’entreprises industrielles publiques et privées montrent peu d’intérêt pour les programmes dédiés à l’efficacité énergétique, a affirmé lundi à Alger le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue), Mohamed Salah Bouzeriba.

Ainsi, sur les 257 millions de dinars alloués au secteur de l’industrie au titre du Programme national de l’efficacité énergétique dans ce secteur, seulement 100 millions de DA ont été consommés, soit 39% des montants alloués, a-t-il encore précisé lors d’un séminaire dédié à l’efficacité énergétique dans le secteur de l’industrie.

En outre, la quasi-totalité des recommandations des audits réalisés n’a toujours pas été mise en œuvre, a-t-il fait savoir lors de cette rencontre qui a regroupé près de 200 participants composés notamment d’industriels, d’établissements bancaires et financiers nationaux, des centres de recherches ainsi que d’institutions internationales.

Pourtant, a relevé le même responsable, face aux défis économiques et énergétiques, les entreprises nationales devraient s’orienter vers plus de sobriété énergétique en initiant davantage de projets d’efficacité énergétique.

C’est dans ce sens que ce séminaire a été organisé en vue de sensibiliser les industriels nationaux sur « la nécessité de s’approprier les outils et les instruments à même de leur permettre de gérer de manière efficiente l’utilisation de l’énergie », a ajouté M. Bouzeriba.

Il s’agit aussi d’inciter ces acteurs économiques à adhérer au programme d’efficacité énergétique mis en œuvre par l’Aprue, sachant que le secteur de l’industrie représente un « enjeu pour la maîtrise de l’énergie » du fait que sa consommation énergétique est appelée à s’accroître davantage dans les années à venir à la faveur de la relance de ce secteur.

Présent à cette rencontre, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a appelé les investisseurs industriels nationaux à opter davantage pour les projets dédiés à l’efficacité énergétique et à souscrire aux programmes proposés par l’Aprue afin de créer une dynamique dans ce domaine.

Lors des débats, des industriels ont expliqué leur désintérêt à ce type de projets par la lenteur du retour d’investissements, alors que d’autres ont suggéré le lancement de projets pilotes de petite dimension.

D’autres ont soulevé le problème de la concurrence déloyale qui règne sur le marché des produits énergétiques.

Sur ce point, M. Guitouni a demandé à l’Aprue d’œuvrer à mettre en place, avec le ministère du Commerce, des cahiers de charge devant permettre de limiter l’importation de ces produits énergétiques qui ne sont pas  conformes aux normes internationales.

Pour rappel, le nouveau Programme national de développement des énergies renouvelables et celui de la promotion de l’efficacité énergétique  ont été adoptés en 2015 à l’effet de favoriser une utilisation rationnelle de l’énergie et d’explorer toutes les voies pour préserver les ressources énergétiques.

Ce programme porte sur des actions privilégiant le recours aux formes d’énergie les mieux adaptées aux différents usages et nécessitant la modification des comportements et l’amélioration des équipements.

Il consiste, principalement, en l’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments, le développement du chauffe-eau solaire, la généralisation de l’utilisation des lampes à basse consommation, la substitution de la  totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, la promotion du GPL/C et du GN/C, la promotion de la cogénération, la réalisation de projets de climatisation au solaire et le dessalement des eaux saumâtres.

Révision de la loi sur la maîtrise de l’énergie

Par ailleurs, un amendement de la loi sur la maîtrise de l’énergie, en vigueur depuis 1999, sera proposé dans les mois à venir, a déclaré M. Bouzeriba qui a fait savoir qu’un travail technique était en cours pour identifier les dispositions à revoir.

Selon lui, il sera notamment proposé l’instauration d’un contrôle de l’efficacité énergétique dans de différents secteurs et la révision de l’audit énergétique.

L’Algérie, qui s’est engagée dans un processus de transition énergétique, est appelée aujourd’hui à mieux développer l’efficacité énergétique pour réussir son programme de développement des énergies renouvelable et celui de l’efficacité énergétique, a-t-il signalé.

La loi relative à la maîtrise de l’énergie en vigueur depuis 1999 a pour objet de définir les conditions, les moyens d’encadrement et la mise en œuvre de la politique nationale de maîtrise de l’énergie.

Dans ce sens, les pouvoirs publics se sont fixés comme objectif de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l`horizon 2030 à travers la réduction de 9% de la consommation d`énergie à la faveur de la mise en œuvre de Programme national de développement de l`efficacité énergétique.

La mise en œuvre de ce programme devrait se traduire aussi par l`isolation thermique de 100.000 logements/an ainsi que la conversion au GPL de plus d`un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180.000 emplois.

Aps.

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