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Plus de la moitié des électeurs n’a pas voté : Les enseignements d’un scrutin

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Après toute une journée de vote qui a été prolongée, a été marquée par une faible affluence des électeurs, et des incidents rapportés tout au long du déroulement de l’opération par la presse nationale, les résultats préliminaires de ce scrutin de jeudi 23 novembre 2017 ont été délibérés le lendemain vendredi par le ministre de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, M. Noureddine Bedoui.

De prime abord, ces élections locales 2017, n’ont pas connu de surprise, s’agissant des habitudes de vote. Comme à l’accoutumé, les partis proches du pouvoir ont raflé la majorité des sièges aux communes et des assemblées de wilayas. Sur ce plan, le changement a encore été raté.

Mais, le fait marquant de ce scrutin, est sans doute comme l’ont constaté tous les observateurs, est le peu d’intérêt qu’ont porté les citoyens à ce vote, reflétant le manque de confiance qu’accordent les populations aux élus qui devraient les représenter. Mais, également, ils sont convaincus qu’il n’y aura pas de changement, vu que les nouveaux élus sont souvent ceux qui étaient déjà en place.

Si les locales ont eu plus d’intérêt que les législatives, ce qui est normal,  proximité oblige,  il ne demeure pas moins au regard des résultats plutôt mitigés, que les algériens, dans leur majorité, ne se sont pas réconciliés avec les urnes. Durant la journée de jeudi, les bureaux et centres de vote étaient quasi vides. C’était surtout, les personnes âgées et les militaires qui s’étaient rendues en masse pour accomplir leur devoir électoral. Et beaucoup l’ont fait pour la carte de vote et le cachet attestant le vote. En revanche, la présence de jeunes était rare ou nulle. Mais, loin des bureaux, la journée du scrutin semblait passer comme un non-événement, pour un bon nombre de citoyens.

Moins de 50% de participation

Pour illustrer cette faible affluence des électeurs, les chiffres annoncés par le ministre de l’intérieur, en disent long. Moins de la moitié des électeurs se sont rendus jeudi aux urnes. Le taux de participation a atteint 46,93% pour les communales et 44,96% pour les APW, mais, en légère hausse par rapport aux élections locales de 2012. Faut-il y voir un début d’espoir ? Cela dépendra de la clarté de la politique générale et de l’effort que doit consentir le gouvernement à regagner la confiance des populations en œuvrant à leur bien-être, ce à quoi toute politique doit s’atteler à réaliser aussi bien sur le plan social qu’économique.

Ainsi, sur les 22.883 millions d’inscrits sur le fichier électoral, seulement 10,141 millions de votants pour les APW et 10,579 millions de voix pour les APC, de ces chiffres il faut retirer respectivement 1,488 million et 1,089 million de bulletins nuls. Un taux d’abstention de 53.07% pour les APC et 55.04% pour les APW.

Autre fait, le vote a été émaillé de plusieurs incidents, comme la présence de candidats ou militants tentant d’influencer les électeurs à l’intérieur des bureaux ou des bagarres et saccages d’urnes après des tentatives ou suspicions de fraudes. On a eu même droit à du « gri-gri » !

Des dépassements qui «n’ont pas eu d’incidences sur le résultat des élections, a assuré le ministre de l’Intérieur, qui les a qualifié de «chose naturelle et de simples escarmouches».

Ces incidents démontrent, cependant, les prérogatives limitées de la Haute Instance Indépendante de Surveillance des Elections (HIISE), qui malgré tout le bruit qu’elle a créé durant la campagne électorale, n’arrive pas à imposer ses règles, et ce au vu des dépassements enregistrés avant et pendant le scrutin.

Le FLN en recul, rebond du RND, du FFS et des Indépendants

Le FLN, au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, a remporté malgré un net recul les communales et les départementales.

Le FLN, a remporté 603 des 1.541 municipalités du pays. Ce résultat constitue un sérieux recul pour l’ex-parti unique perdant environ 400 communes sur le millier qu’il contrôlait depuis 2012. Ainsi pour 2017, le FLN a remporté 30,56% des sièges des APC et 35,48% des sièges des 48 APW.

Le RND, parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia a raflé  451 communes (26,21% des sièges), soit une centaine de communes de plus par rapport à 2012. Il remporte également 527 sièges (26,3%) des APW.

Quant aux autres partis, les listes indépendantes ont pu remporter 35 communes. Le Front El Moustakbel a remporté 71 communes. Le FFS contrôle 64 APC. Le MPA 62 APC. Quant aux islamistes du MSP, ils ont obtenu 49 APC et également remporté 152 sièges (7,58%) dans les APW. Le RCD est en tête dans 37 APC, Le FNA 27 APC. Le reste des partis, ont tous obtenu moins de 5% des sièges dans les assemblées.

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