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Elections locales 2017 : Le spectre de l’abstention plane sur le scrutin

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Après une campagne de trois semaines, le scrutin débute ce jeudi dans une ambiance nonchalante. Ladite campagne qui a pris fin dimanche dernier à minuit a été empreinte d’incivisme, de peu d’imagination et de discours plats sans relief, face à des citoyens, notamment les jeunes, désabusés et peu enclin à aller voter.

Le marketing, les messages des affiches, les discours des candidats et des chefs de partis lors de la campagne, ou encore la campagne digitalisée menée sur internet, n’ont pu créer l’effet escompté consistant à convaincre ou accrocher l’intérêt des électeurs.

Une virée dans  la capitale pour tâter le pouls et voir les réactions et les avis des citoyens quant au discours des différents partis en lice s‘est imposée.

De l’avis de tous les citoyens que nous avons interrogés, les élections locales de ce jeudi 23 novembre 2017, comme les rendez-vous précédents, n’apporteront aucun changement. Pour Slimane proche de la quarantaine, exploitant d’une cafétéria à Alger Centre, il n ya rien à espérer «de toute façon, nous dit-il, moi je n’irai pas voter», en soulignant que «les dirigeants et les citoyens savent bien que les élections sont faites à l’avance. Voter ou pas, ça changera quoi ?», avant d’ajouter «il arrivera le jour, où les tenants du pouvoir, nous diront : votez ou pas, nous on s’en fout»

Désintérêt total des jeunes

Ce qui est marquant dans cette virée à Alger, c’est le peu d’intérêt que portent les jeunes filles ou garçons à cette échéance électorale. Un groupe de filles approchées à Alger Centre, ont montré leur déconnexion complète de ce scrutin. Nous leur avons demandé si elles ont suivi le déroulement de la campagne, ce qu’elles pensent de ces élections ou si elles vont voter, la réponse a été «Non ».

En revanche, un jeune la trentaine rencontré au niveau de la place du 1er Mai, nous dira qu’il va voter, mais sans conviction aucune ou un penchant pour un tel ou tel parti. Pour lui la décision sera prise lors le jour du vote. Toutefois, il affirme que «les jeunes de son quartier ne portent aucun intérêt pour les élections, et il n’y a que les gens âgés qui votent à chaque rendez-vous électoral».

Avant d’ajouter que «pour qui voter franchement ? Tous ces candidats nous les connaissons, ils sont les fils de notre quartier, nous savons ce qu’ils veulent, les milieux et les gens qu’ils fréquentent».

A Bab El Oued, pour illustrer ce désintérêt de la jeunesse, des jeunes ont entamé ce mardi une campagne anti-vote, en collant sur les affiches des listes des candidats des différents partis, leurs affiches avec des slogans comme «Rani Zaafan» (je suis en colère) en référence à la vidéodiffusée la semaine passée par le jeune Anis Tina à la veille des élections de ce jeudi, ou encore «Mansotich», un autre slogan en référence à la vidéo qui a fait le «buzz» à la veille des élections législatives du 04 mai 2017.

«Voter pour le cachet»

Comme c’est de coutume, un phénomène revient lors de chaque rendez-vous électoral. Le vote pour avoir le cachet sur la carte de vote au cas où les autorités feraient un coup de forcing en la demandant lors de la constitution d’un dossier ou bénéficier de quelque avantage de l’Etat…etc. Ainsi, un jeune âgé de 25 ans , rencontré lui aussi à la place du 1er mai, nous confie qu’aucun des candidats en compétition pour le siège de la commune qu’il habite, «n’inspire sa confiance». «Ils sont tous pareils», estime-t-il, en expliquant que «je vais voter juste pour le cacher !».

Non loin de la place du 1er Mai, précisément à Aissat Idir, Kamel la quarantaine, agent de sécurité à l’APC, nous a confié qu’il ne va pas voter jeudi. Parce que pour lui «les candidats sont tous des escrocs et les élections en Algérie sont que de la poudre aux yeux». La preuve selon lui «ces candidats, au lieu de se focaliser sur les problèmes de leurs localités, ils parlent de la présidentielle de 2019, de la crise financière», déplore-t-il, tout en prévoyant un taux d’abstention plus fort que celui des élections précédentes.

Cependant, devant un tel constat, on peut dire que les citoyens sont loin de s’être réconciliés avec l’urne, et de facto, l’ombre de l’abstention ressurgit de nouveau.

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