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L’industrie automobile japonaise en quête d’un nouveau souffle

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Heurtée par des scandales à répétition, toujours plus concurrencée sur ses segments phare et parfois en retard sur le 100% électrique, l’industrie automobile japonaise paraît en déclin, mais sa capacité à rebondir ne doit pas être sous-estimée, selon des analystes.

Les 14 constructeurs de l’archipel tenteront de prouver qu’ils restent à la pointe de l’innovation dans leur fief du Tokyo Motor Show (TMS), le salon automobile japonais, qui ouvre au public vendredi jusqu’au 5 novembre, après deux journées pour la presse.

Pour Nissan cependant, le climat aurait pu être meilleur. L’allié de Renault et Mitsubishi est touché par un scandale de certifications de ses véhicules destinés au marché japonais, qui vient de le forcer à suspendre la production de ces véhicules dans le pays.

Il a aussi rappelé plus d’un million d’unités déjà commercialisées au Japon dans le cadre de cette affaire.

Occupé à gérer cette crise, le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, a renoncé à présider le TMS en se mettant temporairement en retrait de sa fonction de patron de l’association des constructeurs japonais (Jama).

Au scandale de Nissan se sont ajoutés les déboires du sidérurgiste Kobe Steel, qui a embelli les caractéristiques techniques de nombreux de ses produits, dont de l’acier et de l’aluminium destinés au secteur automobile.

Et en juin, l’équipementier automobile japonais Takata a déposé le bilan, emporté par le scandale de ses airbags défectueux, responsables d’au moins 17 décès et de rappels massifs de véhicules dans le monde.

« L’âge d’or des constructeurs automobiles japonais est terminé » et leurs scandales à répétition « ont profondément ébranlé leur réputation de qualité », assène Ferdinand Dudenhöffer, directeur du centre de recherche automobile allemand CAR, interrogé par l’AFP.

Alors que le marché automobile japonais est en déclin en raison du vieillissement démographique accéléré dans le pays, les constructeurs nippons sont aussi « bousculés » par une plus forte concurrence à l’étranger, selon Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.

« Les Japonais ont toujours été bien positionnés sur les SUV (4×4 de loisir, NDLR) et le segment premium (…). Mais ces créneaux sont devenus des tendances de fond, beaucoup de constructeurs les y ont rejoints, voire dépassés, comme les Allemands dans le haut de gamme », explique M. Neuvy à l’AFP.

« Ils ne sont pas assez innovants et trop concentrés sur la culture et la hiérarchie japonaises (…). Depuis la technologique hybride de Toyota lancée il y a 20 ans, il n’y a rien eu de vraiment remarquable » venu des constructeurs nippons, tâcle encore M. Dudenhöffer.

« Excepté Nissan, il leur manque des véhicules électriques fonctionnant sur batteries, un segment devenant extrêmement crucial en Chine, le plus important marché automobile mondial », relève-t-il.

Outre Nissan et Mitsubishi, d’autres constructeurs nippons, du géant Toyota à Honda en passant par Suzuki, se lancent désormais dans des projets 100% électriques. Mais de nombreux constructeurs étrangers, de l’américain Tesla aux allemands Daimler, BMW et Volkswagen, en passant par les français Renault et PSA, misent déjà dessus depuis des années.

Afp

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