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Cherhat Fouad, DG de l’INRA « Le modèle américain des exploitations intensives est mauvais pour l’agriculture algérienne »

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« Nous disposons d’une capacité de 10 milliards de m3 d’eau en année sèche et de 12 milliards de m3 destinée au secteur agricole, avec une consommation actuelle de 7 milliards m3 d’eau et d’une marge de mobilisation de 5 milliards de m3 d’eau afin de combler le déficit constaté en année sèche», a déclaré M. Omar Bougueroua,  Directeur de l’Hydraulique et Agricole au Ministère des Ressources en Eau ,ce jeudi, lors du Forum Interprofessionnel des cultures végétales, placé sous le thème « Agriculture saharienne : enjeux et nouveaux défis », en marge du Salon de l’Elevage et de l’Agroéquipement SIMA-SIPSA au Palais des Expositions.

M. Bougueroua a indiqué que «nous avons deux axes sur lesquels nous pouvons intervenir avec le Ministère de l’Agriculture qui sont la valorisation des 5 milliards de m32 d’eau pour savoir si cette capacité est utilisée de façon convenable et comment faire face à ce déficit d’eau en année sèche pour fournir aux agriculteurs entre 2 à 3 milliards de m3 d’eau supplémentaires ».

Ce forum a été marqué par l’intervention de M. Henna Sadek Nordine, professeur à l’ENSSP, qui est revenu sur les politiques publiques en Algérie, en s’appuyant sur l’agriculture saharienne.

Pour M. Henna « la sécurité alimentaire relève de la souveraineté nationale qui est la capacité d’un gouvernement à instaurer des programmes pour atteindre l’autosuffisance dans des secteurs stratégiques comme celui de l’agriculture ».

Il a précisé que « le potentiel hydrique et les nappes phréatiques ont permis d’élaborer des politiques publiques au sud de l’Algérie qui ont pour objectif d’augmenter le niveau de vie de la population et d’assurer la sécurité alimentaire ».

M. Henna est revenu sur les différents programmes agricoles qui ont été mis en place, citant « le plan de développement agricole des régions sahariennes de 1996 à 2000 avec une enveloppe de 47 milliards de DA, suivi du programme spécial Sud de 2005 à 2009 dont l’enveloppe était de 17 milliards de DA, le programme de renouveau agricole et rural de 2009 à 2014 et le programme complémentaire de 2012 à 2014 qui est un programme spécifique aux régions du sud ».

L’intervenant a également rappelé que « la superficie exploitée est passée de 328 hectares en 2000 à 497 hectares en 2014 », tout en reconnaissant que « la contribution des zones arides et semi-arides dans l’agriculture du pays est minime, en raison de la salinité des sols et des difficultés liées au manque d’électrification, de moyens de stockage, ainsi qu’à l’absence de main d’œuvre qualifiée ».

Il a cité l’exemple de la région de Souf qui dispose de 85 mille ha de terres exploitées, avec ne production de maraichère de 12,8 millions de quintaux en 2014.

Par ailleurs, M. Cherhat Fouad, Directeur Général de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA), réfute le concept d’autosuffisance alimentaire, indiquant que « les pays qui ont tenté d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, comme l’URSS ou la Corée du Nord, ont connu des famines qui ont fait des millions de morts », rappelant que « tous les grands pays agricoles comme les Etats-Unis, l’Union Européenne, l’Argentine et le Brésil importent des produits alimentaires ».

M. Chehat estime que « l’exemple américain est mauvais pour l’agriculture algérienne, parce que le modèle américain est conçu pour les grandes exploitations agricoles intensives », précisant que «le problème de l’agriculture au Sud du pays ce n’est pas la terre, mais c’est l’eau et la façon dont elle est utilisée ».

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