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Pr Chems eddine Chitour : «Il faut aller vers le gaz de schiste, mais dans le cadre d’une stratégie globale»

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«Cela fait plusieurs années qu’on nous dit, qu’il faut trouver des investissements hors hydrocarbures. Et maintenant, c’est un mauvais signale qu’on n’envoie aux citoyens on leur disant qu’on va revenir aux hydrocarbures», a indiqué ce mardi le Professeur Chems eddine  Chitour, président du laboratoire de valorisation des hydrocarbures qui est loin d’être emballé par la perspective de l’exploitation du gaz de schiste, comme annoncé dimanche par Ahmed Ouyahia à Arzew.

Invité ce mardi matin de la radio nationale, il souligné qu’«il faut donc relativiser, exploiter, rationaliser et augmenter les réserves, mais, il ne faut pas changer de logiciel, qui est comment sortir des hydrocarbures». Avant d’ajouter «si, on dit qu’il faut aller vers le gaz de schiste, d’accord, mais, dans le cadre d’une stratégie globale».

Selon le même responsable «le grand gisement de l’Algérie, c’est celui de l’économie de l’énergie», et dans ce cadre-là selon lui «tout est à faire».  Car pour le Pr Chitour «le grand problème de l’Algérie c’est le gaspillage de l’énergie qui est un sport national, et que l’Etat aggrave quelque part, par le bradage des prix de l’énergie, et de l’eau».

Pour l’expert «la politique des subventions est dangereuse dans le sens où il y a qu’une certaine catégorie qui en profite, de plus, 80% de ces subventions vont vers ceux qui n’en ont pas besoin».

Dans ce sens,Chemeddine Chitour a plaidé pour «un retour progressif à la réalité des prix, considérant que la situation actuelle est intenable». Il a proposé à ce propos «l’instauration d’une carte carburant comme cela se fait déjà dans certains pays, de façon à pousser le citoyen à rationaliser sa consommation».

Le Pr Chitour a estimé que «cela aura pour effet de mettre un terme au phénomène des « Hallabas », les trafiquants du carburant aux frontières Est et Ouest», affirmant qu’«un quart du carburant vendu en Tunisie provient de l’Algérie».

Par ailleurs, il a estimé qu’«il n’y a pas de technologie suffisamment avancée pour rendre le gaz de schiste respectueux de l’environnement». Dans ce sens, l’expert a exprimé «des inquiétudes sur les risques environnementaux du procédé technique de la fracturation hydraulique de la roche ainsi que l’utilisation de produits chimiques qui pourraient, selon lui, polluer la nappe albienne».

L’expert  a déploré aussi que «les autorités algériennes cèdent aux modes, au lieu d’avoir une vision énergétique globale, un modèle énergétique à long terme constitué autour d’un bouquet énergétique qui comprend aussi l’éolien, l’hydrique, le solaire, à côtés des énergies fossiles».

«Si l’Algérie possède la troisième réserve mondiale de gaz de schiste (20 000 milliards de m3), après la Chine et l’Argentine, faisant référence à une étude américaine, une éventuelle exploitation du gaz de schiste doit d’abord passer par une véritable évaluation des potentialités en réserves» a estimé M. Chitour.

Au sujet de l’appel aux entreprises étrangères pour l’exploration des champs pétrolier, le président de Laboratoire de Valorisation des Hydrocarbures, plaide «pour une formation des ingénieurs et des techniciens tout en déplorant la fermeture de l’Institut Algérien du Pétrole (IAP)». Ajoutant qu’il est peut-être le moment d’être «autosuffisant dans l’exploitation, l’exploration et ne pas dépendre totalement des sociétés étrangères», faisant référence à l’amendement de la loi sur les hydrocarbures jugée non attractive.

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