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Marché automobile : Un déséquilibre flagrant entre l’offre et la demande

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Une virée dans les showrooms des concessionnaires et au niveau du marché de voitures d’occasion de Tidjelabine, démontre à quel point, le marché de l’automobile est déséquilibré.

L’offre se limite surtout aux vieilles carrosseries et le neuf est presque inexistant. Cependant le neuf comme le vieux demeure l’otage de la spéculation. Les prix sont pour le moins que l’on puisse dire exorbitants.

Pour avoir la température des prix, nous nous sommes rendus au  marché hebdomadaire de Tidjelabine, Il n ya pas un grand choix. De vielles voitures se mêlent à celles plus récentes. Selon certains revendeurs, l’ambiance n’est plus la même par rapport à l’année passée. La demande reste élevée en dépit de ces temps de disette.

« J’expose ma voiture Hyundai i10 Plus, année 2014 distance 91000km, à 120 millions centimes depuis 3 semaines mais en vain » nous révèle, Mohammed venu vendre son véhicule. Pas loin, un acheteur était en train de négocier une transaction. Une Mercedes coupée année 2012 pour laquelle le vendeur demande 340 millions de centimes. L’acheteur insiste pour l’avoir et arrive finalement à l’obtenir pour un prix de  320 Millions de centimes.

De longues tractations entre les parties se terminent généralement par la réussite de la personne la plus douée aux négociations. Des vendeurs et des acheteurs  tournent entre les véhicules pour saisir les opportunités, les plus propices mais force est de constater que le marché, selon ceux que nous avons interrogés est en stagnation.

Un vendeur qui exerce dans ce créneau depuis des années nous a indiqué que « le marché d’occasion n’est plus comme avant, dans les années précédentes, la commercialisation était plus active et rapide, actuellement c’est difficile de vendre et même de trouver la bonne occasion pour l’acheteur, à cause des mesures imposées par les autorités».  Un autre revendeur surenchérit « depuis quelques mois les clients, viennent dans le but de dénicher une bonne occasion  qui convient avec leurs fourchettes, mais la majorité reparte bredouille à cause de la cherté des prix ».

Des véhicules « made In Bladi » disponibles seulement dans les publicités

Plusieurs modèles de marques de voitures fabriquées localement comme Renault, Volkswagen et Hyundai ne sont pas disponibles au niveau de points de vente. Au showroom de CIMA Motors de Reghaia, selon une cliente que nous avons abordée «  je veux acheter une voiture à travers un crédit bancaire mais il n’ya pas de disponibilité, d’après l’agent commercial, je dois attendre jusqu’à un nouveau arrivage, quand ? il ne le sait pas !».

En effet les modèles qui sont disponibles chez le concessionnaire Tahkout sont les véhicules Tucson à 440 Millions de centimes et Elantra à 284 MC avec un délai de livraison de10 jours.

La même chose pour le concessionnaire SOVAC qui a connu une énorme demande quelques heures après le lancement de vente de ces modèles « Made In Bladi ». Une cliente chez ce concessionnaire interrogée a indiqué « je voulais acheter un véhicules depuis 2016, j’ai attendu l’ouverture des commandes qui a été fermée en une demi journée, plusieurs sources médiatiques ont dévoilé que c’est par rapport à la limite de l’offre contrairement à la forte demande. je me suis adressée à une connaissance à qui a pu trouver une voiture Ibiza qui sera livré en septembre » nous a-t-elle dit.

Pour Renault, le cas n’est pas différent, un client se plaint « depuis plusieurs mois, j’attends mon véhicule Symbole, en fin de compte, j’ai pu l’avoir à travers une connaissance ». Pour l’autre marque française Dacia, les commandes sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, les agents commerciaux sont chargés d’enregistrer les cordonnées des acheteurs afin de les contacter dés que les voitures seront disponibles. Mais plusieurs clients interrogés ont souligné qu’ils se sont enregistrés depuis quelques mois mais n’ont pas encore rien reçu pourtant, nous disent-ils, il y avait des arrivages mais les véhicules sont vendus en catimini et sous le manteau.

Un filon d’or pour les revendeurs

Sur les sites internet spécialisés dans la vente et l’achat, on trouve des voitures neuves qui ne sont pas disponibles chez les concessionnaires proposé à des prix plus élevés. « J’ai déjà réservé une Ibiza à 230 MC auprès d’un revendeur vendue chez la maison à 200MC » a indiqué un client, avant d’ajouter qu’il est obligé de passer par le revendeur car ce modèle, n’est plus disponible chez SOVAC.

Un autre revendeur  a dévoilé également que les concessionnaires préfèrent les transactions avec eux pour liquider leurs marchandises « nous achetons des dizaines de voitures à la fois, ce c’est qui est préférable par les opérateurs d’automobiles au lieu de vendre par unité au citoyen » chez un revendeur multimarques, qui gagne une grande  marge bénéficiaire, les concessionnaires préfèrent vendre au revendeurs dix ou vingt véhicules à la fois au lieu d’attendre la commercialisation par unité » avant d’ajouter qu’il a sa clientèle spéciale.

Zebdi : « Il y’a des solutions pour baisser les prix ! »

Le président de l’Association de la protection et orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi a indiqué que les prix des véhicules en Algérie sont parmi les plus élevés au monde. «Par rapport à nos voisins, il y a une grande différence des prix, c’est à cause de plusieurs facteurs dont la dévalorisation du dinar », «l’Algérie enregistre  un manque de l’offre de 500.000  véhicules et le nombre de vendus est de 300.000 à 400.000 unités par an donc cette situation a provoqué une augmentation de 10à 20 % du coût réel des véhicules » a-t-il expliqué.

Zebdi prévoit que cette augmentation des prix va durer plus tant que le gouvernement n’autorise pas l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans, d’autant plus que les usines de fabrication n’arrivent pas toujours à satisfaire la demande locale ».

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