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Mohammed Yaddadene : « Notre pays aurait pu investir à l’international dans les grands groupes automobiles qui avaient besoin se redéployer »

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Dans cet entretien, l’expert du domaine de l’automobile, Mohammed Yaddadene, réagit aux dernières déclarations du Premier ministre concernant le cahier des charges régissant l’industrie automobile. Pour notre interlocuteur, cela suppose, selon les interprétations qu’il a suscité que l’actuel en vigueur répond à la politique du nouveau premier ministre tout en souhaitant que le projet du Groupe PSA aboutisse pour combler les besoins du marché local.

 Algérie-Eco : le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a laissé planer le doute sur un improbable changement du cahier des charges régissant l’industrie automobile. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?

Mohammed Yaddadene : Le cahier des charges a eu le mérite d’avoir tracé la base d’un début de l’industrie de fabrication.  Pour ce qui est de l’annonce du maintien du texte  en vigueur et de l’annulation du changement devant intervenir, je pense que c’est un choix qui intervient suite aux changements intervenus, cela suppose que l’actuel cahier des charges en vigueur répond à la politique du nouveau premier ministre .Donc à chaque équipe ses choix stratégiques.

Toutefois cette situation donne à réfléchir aux investisseurs pour l’avenir. Un investisseur a besoin d’assurance et de garantie pour avancer dans ses projets .Cela traduit un fait important et positif  pour les compétences ou cadres du secteur qui avaient travaillé sur ce dossier et qui ont été écartées.A mon avis, un texte a besoin d’évoluer dans le temps en tenant compte des premières expériences et surtout de l’avis des experts du secteur.

Cette annonce pousse certains spécialistes à penser que le projet de l’usine du Groupe PSA en Algérie devrait ainsi connaitre une relance dans les semaines à venir. Qu’en pensez-vous?

Je souhaite que le projet du Groupe PSA aboutisse pour combler les besoins du marché local et que ce soit l’occasion de faire venir des investisseurs qui pourraient contribuer à élever le niveau du taux d’intégration local. Le secteur de l’industrie mécanique a besoin de Groupes de l’envergure de PSA pour contribuer au développement industriel. Il faut avoir à l’esprit que les grands Groupes ont des partenaires ou des filiales qu’ils peuvent mobiliser sur les chantiers de développement.

Certains experts relèvent le manque de visibilité dans le domaine de l’investissement dans ce secteur mis à mal par une politique industrielle bancale. Êtes-vous de cet avis?

Parfaitement, l’investissement dans un tel environnement brouille la visibilité donc les investisseurs ne vont pas se bousculer dans un tel contexte. Il faut aller vers une stratégie industrielle qui puisse rassurer et conforter les investisseurs dans leurs choix. En intégrant des textes de lois adaptés pour encadrer la politique industrielle et en améliorant toutes les conditions. La mise à niveau de tous les rouages administratifs afin de lever les contraintes pouvant freiner le développement de la politique des investissements industriels.

« Le Japon et la Corée du Sud, qui sont les leaders mondiaux de l’industrie automobile, avaient débuté avec le boulon et le tournevis. Pourquoi sommes-nous aujourd’hui, pressés en Algérie d’atteindre ce niveau ?», a estimé le premier ministre M. Ahmed Ouyahia. Les investisseurs dans le montage de véhicules en Algérie ont applaudi les déclarations du premier ministre concernant l’avenir de l’industrie automobile locale. Quel commentaire faites-vous à ce propos?

A  cette époque l’industrie et la technologie n’avaient pas atteint le niveau actuel. Le pays possède des atouts à même de contribuer à gagner du temps, les deux pays cités ont beaucoup investis sur la formation des  ressources humaines qui ont pris en charge tous les projets avec le temps. Les choses ont évolué, la technologie également. Donc, nous devons donner tous les moyens à notre industrie pour avancer car si nous restons sur cette situation d’autres pays en profiteront, il n y a qu’à  voir le complexe Renault de Tanger pour se décider sur les choix à adopter. Le temps joue contre nous, il ya quelques années en arrière notre pays aurait pu investir à l’international dans les grands groupes automobiles qui avaient besoin se redéployer.

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