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Les enjeux énergétiques et environnementaux en Afrique

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L’Afrique doit aujourd’hui faire face aux enjeux énergétiques et environnementaux, alors même que de nombreuses problématiques de développement restent encore à résoudre pour atteindre les objectifs du millénaire.

Il est donc nécessaire de créer les conditions pour que les dimensions transversales du développement, telles que les problématiques de l’énergie et du changement climatique longtemps négligées dans la planification locale deviennent de véritables leviers du développement endogène dans les prises de décision.

La réduction de la pauvreté en Afrique reste encore une urgence nécessitée et la prise en compte du réchauffement climatique ne peut se faire que si elle est intégrée aux politiques de développement au sens large.

Les objectifs de promouvoir des règles environnementales, l’impératif de préserver l’environnement des conséquences néfastes du changement climatique, de la restructuration de l’économie et des contraintes en matière de ressources, les politiques garantissant une bonne gestion des ajustements liés à l’écologisation sont au centre des enjeux de l’heure pour favoriser l’écologisation de l’économie.

Les enjeux énergétiques:

L’énergie n’est pas un luxe pour les africains : elle est indispensable à l’amélioration du bien-être nécessaire à tout être humain pour la cuisson, l’éclairage, le chauffage. Malgré d’importantes ressources naturelles, les énergies fossiles et peu disponibles en Afrique et l’électricité reste encore rare d’un faible taux d’électrification.

On sait que le milieu rural africain utilise principalement du bois pour la cuisson et le chauffage. Cette énergie renouvelable est toutefois vulnérable écologiquement et représente une menace croissante de pénurie.

Face aux urgences économiques et aux enjeux internationaux liés à l’enchainement des économies des nations non productives de pétrole et du charbon, les pays africains doivent opter pour le développement des énergies alternatives, les énergies renouvelables (eau, vent, solaire, géothermie, biomasse) permettent de réduire cette dépendance aux énergies fossiles et constituent un outil de lutte contre le réchauffement climatique.

En réduisant le recours aux bois, elles permettent également de lutter contre la déforestation et la désertification.

Les énergies renouvelables représentent un très fort potentiel pour le continent africain et plus particulièrement les options solaire et éolienne :

-Le potentiel solaire pour la production d’électricité est très important et bien réparti dans le temps et dans l’espace. Le rayonnement solaire en Afrique est par exemple de 5 à 6 KWH/M2/jour ;

-L’exploitation de l’énergie éolienne est pertinente : le régime des vents dépasse souvent 3m/s ;

-Quant à la biomasse, elle représente un potentiel énorme dans la lutte contre la désertification, le biogaz (produit par méthanisation de la biomasse) est utilisé comme combustible de cuisson et les déchets issus du processus de conversion peuvent ensuite servir d’engrais.

L’enjeu est donc d’améliorer l’accès à l’énergie des africains, condition nécessaire au développement durable.

Bien que l’Afrique soit richement dotée de ressources énergétiques renouvelables et non renouvelables, sa production d’énergie actuelle est insuffisante pour répondre à la demande. Environ un tiers de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité et plus de 50% de la population dépend de la biomasse pour la cuisson, le chauffage des habitations et le séchage (selon le PNUD). La consommation d’énergie en Afrique est la plus faible au monde

Les enjeux environnementaux :

La question des conséquences du changement climatique et environnemental sur la santé suscite actuellement un intérêt considérable. Les indicateurs de santé sont des éléments clés pour l’indice du développement humain, comme les objectifs du millénaire pour le développement, grâce auxquels sont mesurées les avancées vers un développement durable. Certaines maladies et certains problèmes de santé sont associés à des conditions environnementales et climatiques particulières. A cet effet, le secteur de l’énergie va devoir s’adapter au mieux au changement climatique à travers le processus d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, et ensuite d’adapter progressivement les installations existantes à la nouvelles donne climatique.

L’adaptation aux défis environnementaux du changement climatique peut réussir si nous arrivons à préserver l’état des écosystèmes. Pour y parvenir, la conservation de la biodiversité doit s’intégrer dans toute stratégie d’adaptation. La pauvreté s’est accentuée à travers le monde et croit sans cesse dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne. Elle est une cause majeure de dégradation de l’environnement et de la pression constante sur les ressources naturelles.

COP21 de Paris et COP22 de Marrakech : quel impact sur l’Afrique?

La COP21 de Paris avait comme objectif principal de sceller un accord mondial contre le réchauffement climatique d’ici 2020, et de trouver une solution à la problématique du dérèglement climatique qui se manifeste sous différentes formes: tous les pays du monde (avec ces 9 milliards d’humains à l’horizon 2050) doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 en deçà de 2 degrés, et ce, pour limiter le réchauffement climatique de la planète(*).

Pour la COP22 de Marrakech, il est attendu, qu’elle soit celle de l’action pour l’Afrique. Avec 15% de la population mondiale et 20% de la superficie de la terre, l’Afrique n’émet que 4% des émissions de gaz à effet de serre(GES). L’Afrique subit des conséquences du réchauffement climatique, alors qu’elle n’est pas responsable des émissions de gaz à effet de serre.Lutter contre les changements climatiques et s’adapter à ces derniers est une condition non pas suffisante pour assurer le développement, mais nécessaire pour promouvoir des développements durables.

Conclusion:

L’enjeu est donc d’améliorer l’accès à l’énergie des africains, condition nécessaire au développement tout en s’inscrivant dans un contexte de développement durable. Un développement local durable passe nécessairement par un mode de gouvernance local décentralisé. La décentralisation de la gestion de l’environnement apparait donc comme une solution fiable pour une gestion durable des ressources naturelles et une promotion du développement durable.

L’enjeu de la transition énergétique est donc à la fois de répondre aux besoins énergétiques en forte croissance et de ne pas aggraver les impacts sur l’environnement (gaz à effet de serre), tout en étant compétitif grâce à la maitrise de la consommation d’énergie, la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et la diversification du mix énergétique vers les énergies renouvelables.

Dans le sillage du programme des emplois verts lancé par l’organisation international du travail (OIT) en 2008, dans sa réunion du 05 novembre 2008, le conseil d’administration de l’OIT, a adopté des principes directeurs pour une transition vers des économies vertes et des sociétés écologiquement durables.

Le but étant de permettre aux gouvernements, aux travailleurs et aux employeurs africains de tirer le meilleur du processus de changement structurel vers une économie verte, à  faibles émissions de carbone, de créer des emplois décents à grande échelle et de promouvoir la protection sociale.

Il faut aborder dans ce sens du développement des énergies renouvelables, de la valorisation des déchets et de la transformation des hydrocarbures pour avoir de la valeur ajoutée et engendrer une multitude de PME/PMI, avec la promotion des emplois verts.

L’entreprise est la principale solution pour répondre aux défis futurs du continent. Elle est également un moteur d’intégration et de développent, un facteur de stabilité sociale et un rempart contre l’insécurité (**). L’entrepreneuriat est le vecteur d’épanouissement et créateur de valeurs, mais aussi et surtout, le levier de création de richesses, d’emplois et de croissance inclusive/durable du continent.

Par ailleurs, il faut une alternative à l’Afrique pour qu’elle puisse se développer et consommer plus d’énergie sans dégrader son environnement.

La clé est dans un développement accéléré du continent africain qui lui permettrait de franchir rapidement un seuil d’accès généralisé à l’énergie, tout en portant la plus grande attention aux mesures d’efficacité énergétique permettant une croissance sobre en énergie.

Remarque importante :

L’Afrique est le continent le plus jeune au monde : plus de la moitié de sa population à moins de 25ans ;

– 50% de jeunes de moins de 18ans

– 60% des réserves de terres cultivables mondiales.

– 1,1 milliard d’africains qui auront l’âge de travailler en 2040 ;

– 50% de la population qui vivra en zone urbaine en 2030 ;

– 2 milliards d’habitants en 2050. Le nombre des nouveaux demandeurs d’emploi en Afrique est estimé à 12 millions par an selon la fondation Jobs For Africa, alors que les économies du continent n’en créent que 3 millions.

 

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