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Les stations thermales à la dérive : Remettre de l’ordre dans l’octroi de concessions

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 Longtemps délaissées par les pouvoirs publics, nos stations thermales ont pour la plupart sombré dans l’anarchie.

Mal gérées, irrationnellement exploitées et, bien souvent, victimes de pollution de leur environnement immédiat, leurs eaux ont, dans de fort nombreux cas, perdu leurs propriétés thérapeutiques. Tout récemment désigné au poste de ministre du Tourisme et de l’Artisanat, monsieur Hassan Mermouri, devrait faire de la remise en ordre de ce secteur qui draine entre 1,8 millions et 2 millions de touristes locaux par an, une de ses priorités.

Il aura évidemment beaucoup à faire dans les infrastructures thermales publiques mal gérées et, de surcroît, victimes de prédations permanentes, mais aussi et surtout, dans les exploitations privées en proie à de graves dérives.

S’il prenait à cœur cet objectif de redressement de ce secteur à l’agonie, la tache du nouveau ministre pourrait être facilitée par la disponibilité d’un texte de loi (décret exécutif n°13 du 21.02.07) qui fixe on ne peut plus clairement les conditions et les modalités d’octroi de concession d’utilisation et d’exploitation des eaux thermales, nous explique un gérant d’une station thermale située dans le sud-est du pays. Ayant consacré toute sa vie à cette activité touristique très prisée des algériens il a été, dit-il, témoin de sa constante dérive.

Une dérive qu’il attribue au mauvais choix des managers des infrastructures publiques, au désengagement trop précipité de l’Etat, à l’incivisme des clientèles et au manque de professionnalisme des concessionnaires privés, intéressés seulement par l’appât du gain.

Si le nouveau ministre ne doit pas relâcher sa vigilance sur la gestion des stations thermales appartenant à l’Etat et aux collectivités locales, se sont surtout celles qui ont été confiées à des exploitants privés au moyen des formules de concessions à termes, dont il devrait surtout se préoccuper car l’état des lieux est, nous apprennent de nombreux journaux de proximité, franchement alarmant.

Notre interlocuteur qui affirme ne pas comprendre pourquoi les précédents ministres du tourisme n’en ont pas tenu compte, demeure convaincu que s’il venait à être correctement appliqué, ce  décret pourrait au minimum réfréner la folie destructive que subit au grand jour cet important segment du tourisme algérien qu’est le thermalisme.

Ce texte de loi en vigueur, soumet en effet, désormais et, dans tous les cas, l’utilisation et l’exploitation des eaux thermales et eaux marines ayant des propriétés thérapeutiques (Thalassothérapie) au régime de la concession octroyée à des conditions bien précises à des opérateurs publics et privés à la condition qu’ils puissent justifier de la propriété du terrain sur lequel se trouve la source ou d’un titre de location de longue durée.

Les opérateurs concernés ne pourront, de surcroît, utiliser et exploiter les sources thermales que dans la mesure ou ils justifient d’une aptitude professionnelle en rapport avec l’activité ou s’ils recourent à la collaboration permanente et effective de personnes possédant le diplôme (médecine) et l’expérience requis.

La concession est octroyée par arrêté du ministre du Tourisme, si l’avis du comité technique du thermalisme, créé à cet effet, est favorable.

L’arrêté de concession sera accompagné d’un cahier des charges fixant l’ensemble des droits et obligations attachés à l’activité que le concessionnaire est appelé à exercer. Le décret exécutif précise que la concession, accordée pour une durée de vingt ans renouvelable, est incessible, intransmissible et ne peut en aucun cas faire l’objet d’une sous-location.

Pour que les concessionnaires soient rapidement opérationnels, le décret leur accorde un délai d’à peine trois mois pour entreprendre les travaux conditionnant l’entrée en activité de l’exploitation.

Si cette dernière n’est pas exploitée, mal exploitée ou déviée de sa vocation, la concession leur est retirée de plein droit. Le présent décret fait également obligation aux concessionnaires de procéder de façon régulière à toutes les analyses biologiques, thérapeutiques et autres prévues par le cahier des charges.

Des laboratoires accrédités par le ministère du Tourisme ou par les walis territorialement compétents, seront habilités à effectuer des contrôles inopinés pour vérifier la qualité des eaux et l’hygiène qui prévaut dans les stations thermales. Des mesures de suspension ou de résiliation, peuvent être prises au cas où ces contrôles révèlent des défaillances avérées.

Comme on a pu le constater dans bien des cas et à tous les niveaux de l’activité économique et sociale, ce ne sont pas les bonnes lois qui manquent, mais leur application effectives.

 

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