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Migrants illégaux : l’Algérie doit-elle supporter seule les conséquences des politiques hasardeuses des pays occidentaux et l’inertie de l’Union Africaine?

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La sortie inattendue du SG du RND et non moins chef de cabinet du président Ahmed Ouyahia, qui a traité les migrants africains d’être une source de criminalité, au-delà du tollé qu’elle a soulevé et l’indignation qu’elle a provoquée, tant ses propos jugés scandaleux sont condamnables, a néanmoins le mérite d’engager un débat brutal sur un dossier sensible qui touche la stabilité du pays mais que les autorités algériennes, dans leur laxisme légendaire feignent ignorer ou pire minimisent comme si le fait de dire que l’Algérie n’a plus les moyens de sa politique africaine de prestige qui l’a caractérisée en temps d’aisance financière allait remettre en question son passé révolutionnaire et son africanité.

L’Algérie, historiquement a combattu le colonialisme et géographiquement est toujours située au Nord de ce continent et à moins d’un nouveau big bang, elle n’y sera pas délogée. Le discours éculé, empreint d’angélisme gauchiste de certains qui se gargarisent de la rhétorique des années 1970 et même au-delà de l’époque du Boumediénisme, est d’une démagogie sidérante. Ce discours qui convoque constamment les années où l’Algérie accueillaient ses frères africains sans aucune contrepartie ni retour sur le plan politique, on a eu à le vérifier à nos dépens, échoue lamentablement à convaincre tant par sa vacuité que par sa redondance ennuyeuse.

Pourquoi a-t-on peur que l’image de l’Algérie se dégrade, quand d’autre pays n’en ont cure de ce qu’on pense d’eux tant que leurs intérêts sont sauvegardés ?

Ils oublient sans doute ou feignent de le faire que le pays subi une crise financière sévère et que le peuple est appelé à serrer la ceinture pour ne pas se retrouver plus bas que terre. Cette propension à ne pas voir la réalité en face devient dangereuse.

Mais pourquoi Diantre, l’Algérie doit-elle subir l’immigration clandestine sans se prémunir des dangers qui la guettent. Ces donneurs de leçons d’un droit de l’hommisme névrosé ferment pourtant les yeux y compris, ces ONG et ce département d’Etat américain sur les tribulations et extravagances de son propre président, quand ce dernier n’hésite pas à dresser des listes de musulmans pestiférés interdit d’entrée chez lui et ce mur qu’il veut construire contre les migrants hispaniques qu’il ne veut plus voir dans son périmètre.

Et pourtant l’Algérie n’a ni la puissance, ni le développement et ni les moyens du gendarme de la planète. Quand est-ce qu’on va cesser de nous prendre pour des imbéciles et quand est-ce que nous cesserons de nous mépriser et d’accorder du crédit aux rapports qui  flattent notre égo ou ceux qui nous vouent aux gémonies au détriment de nos intérêts?

L’heure est grave et nécessite que les questions essentielles de notre survie soient prises avec pragmatisme et rationalité loin des passions exacerbées. L’Algérie, a-telle encore les moyens de sa diplomatie politique d’antan ? A-t-elle les moyens matériels pour satisfaire les besoins de son peuple et de ses « indus occupants » ? Trêve de balivernes sommes-nous tentés de dire et arrêtons de nous gargariser de vielles rengaines que plus personne n’écoute.

Que chacun prenne ses responsabilité et qu’on trouve des solutions qui garantissent la dignité des plus fragiles, car voir des enfants de migrants envoyés par leurs parents risquer leurs vies sur les autoroutes dangereuses pour mendier, dormir à même le sol, être privés de scolarité, habiter sous les ponts sans la moindre mesure d’hygiène avec le risque de maladies que cela peut induire, trafiquer de faux billets ou sombrer dans la délinquance pour certains d’entre eux puisque le terreau de l’oisiveté du au chômage est réel, ne ressemble en rien à la dignité. Pleurer leur sort ne sert à rien non plus. La vérité est que l’Algérie n’a plus les moyens de subvenir à tout ce bon monde qui arrive en masse et qu’elle est tenue d’affronter la réalité de son impuissance.

Limiter les entrées aux seuls réfugiés et les identifier pour bien les encadrer et leur fournir le minimum de vie descente qu’elle peut offrir. Il faut les distinguer  des migrants clandestins qui considèrent l’Algérie comme un circuit de transit et qui veulent gagner l’Europe mais qui restent bloqués car cette dernière a durcit  ses lois d’entrée sur ses territoires.

Trouver les mécanismes pour les intégrer dans la vie active pour ceux qui veulent s’installer durablement. Nous devons asseoir une méthode opérationnelle apte à nous sortir du gouffre dans lequel nous nous approchons  au fur et à mesure que les réserves de change fondent, c’est notre pragmatisme et notre aptitude à résoudre les problèmes et non notre propension à plastronner devant la galerie et se comporter comme plus royalistes que le roi qui nous sortira du bout du tunnel.

La diplomatie politique qui a fait les heures de gloire de l’ère socialiste mais qui au demeurant ne nous a pas servi ni à construire une industrie pérenne ni à nous préserver du terrorisme, n’est plus de mise. Elle doit laisser la place à l’intelligence économique. L’embargo subi pendant plus d’une décennie par ceux-là même qui s’érigent en donneurs de leçons est là pour nous rappeler à quel point nous sommes seuls et à quel point l’Algérie a besoin d’être protégée.  

Si aujourd’hui le flux des migrants n’est pas encadré par une législation forte et rigoureuse, ce qui est admis dans tous les pays y compris africains, il  risque de devenir la quadrature du cercle. Les pays occidentaux va-t-en guerre qui ont semé le chaos dans ces pays,  mis à genoux la Libye, inondé d’armes le Sahel  et permis aux terroristes d’être les maitres des lieux, sont les premiers responsables de cette tragédie. Ils doivent mettre la main à la poche pour aider les victimes collatérales de ce désastre. Les gouvernements incompétents et corrompus africains ont également leur part de méfait. Ils ont préféré  remplir leurs comptes en banque que de dynamiser le développement économique et humain.

Les Etats africains stables doivent également trouver des solutions à leurs populations et  leurs frères et voisins et non pas jeter le fardeau sur les épaules de l’Algérie. Et d’ailleurs que fait l’Union Africaine, une institution sclérosée qui n’a pour plan d’action que d’engloutir des budgets colossaux. Et tous ces milliardaires africains et Dieu sait combien, ils sont nombreux, qui ornent les podiums des fortunes mondiales, qu’ont-ils fait pour aider l’Afrique et l’arrimer au train du développement économique ?

L’Algérie a trop donné et pour rappel en 2013, le président Bouteflika a annulé des dettes, évaluées à plus de 900 millions de dollars américains, pour 14 pays africains. Une manne financière jetée par les fenêtres et qui aurait pu être convertie en investissements dans ces pays débiteurs auxquels auraient été associées les entreprises  nationales mais au lieu de cela, on a laissé ces dernières en rade.

Sans oublier les bourses accordées aux étudiants africains devenus diplomates et dirigeants dans leurs pays, mais a-t-on vu un seul milliardaire africain investir en Algérie ? Il ya certes une approche humanitaire à ne pas négliger, quand il s’agit de personnes en danger sans distinction de race ou de pays mais le gouvernement doit cesser de considérer l’Algérie comme une vache à lait.

La seule approche qu’on peut avoir aujourd’hui, loin des discours creux et sans portée stratégique et celle d’une construction économique Inter-états et d’un véritable partenariat économique d’égal à égal et non plus jouer au paternalisme qui au demeurant a nui à l’Algérie beaucoup plus qu’il ne lui a été profitable.

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