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Industrie automobile : Les sous-traitants algériens mis à l’écart

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Le secteur de la sous-traitance subit les affres du manque de crédibilité et de confiance, de surcroit, les concessionnaires automobiles, qui arrivent avec leurs usines de montages clé en mains, mises sur pied en deux temps, trois mouvements, le décrive comme inexistant,  à l’heure où toutes les orientations économiques tendent à le promouvoir et le considérer comme l’un des leviers centraux de la relance et la diversification de l’économie nationale. Il incarne l’ostracisme et le peu d’intérêt qu’ont les gouvernants envers les PME/PMI et les TPE, pourtant, c’est ce tissu industriel qui créé la dynamique de croissance, à l’instar des grands pays émergents.

En Effet, à entendre la dernière sortie médiatique du Pdg de Sovac,   il serait vain de tenter de faire de l’intégration  locale à moins d’avoir passé cinq années où même dix sous prétexte que la sous-traitance n’ existe pas « même avec les 100.000 véhicules projetés, il reste difficile de trouver les sous-traitants permettant d’atteindre un pareil taux »a déclaré M. Eulmi, allusion faite, aux taux d’intégration de 15% et 45% à atteindre en 3 et 5ans. 

Or, comment peut on interpréter la décision de l’ex ministre de l’industrie et des mines Abdeslam Bouchouareb, lorsqu’il a annoncé à partir de la wilaya de Chlef en avril passé, que « le cahier des charges régissant l’activité du montage et de l’assemblage automobiles, sera revu et rectifié et présenté au gouvernement, et comportera un taux d’intégration de départ entre 5 % et 10%, en se vantant que l’année 2017 serait celle de la sous-traitance ?

Pour les professionnels de la sous-traitance, leur activité souffre d’un cercle vicieux qui ne lui permet pas de décoller. « On ne fait pas confiance aux entreprises qui font de la sous-traitance, et en même temps en leur demande d’avoir des références, de l’expérience » nous confie Adel Bensaci président du cluster mécanique de précision.

« On à l’impression, poursuit-il, qu’on veuille démarrer ce secteur de l’automobile du néant pour des raisons qui restent obscures alors  qu’ en Algérie, on a de la mécanique, de la sous-traitance, seulement, elles passent en 2e position après les équipementiers ». 

« On souffre de cette image d’incrédibilité, ajoute-t-il, de mise à l’ écart, alors que vous avez un champ d’industriels qui travaillent dans la sous-traitance depuis des années, et qui peuvent constituer la base de cette activité naissante, mais il faudrait leurs faire confiance », Soulignant, que « certes, l’émergence du secteur de la sous-traitance ne se fera pas du jour au lendemain, il faudrait des années pour instaurer cette confiance, mais il risque de ne pas émerger du tout, si on ne commence pas, ne serait ce qu’à petite échelle. Car en plus du manque de confiance, il y’a un problème de perspective, c’est-à-dire de communication ».

Une rencontre nationale pour définir les besoins en sous-traitance

Mr Adel Bensaci préconise «  pour sortir de ce négativisme, qui ne mène à rien, je propose une rencontre qui peut être multilatérale, lors de laquelle, nous les sous-traitants, nous demanderons aux constructeurs, aux gouvernants, ce qu’on attend de nous, en leur posant la question de ce qu’ils veulent faire et nous donner les orientations pour qu’on puisse connaitre les besoins des constructeurs et faire en sorte avec nos capacités de les satisfaire».

En somme, en l’absence du nouveau cahier des charges pour l’assemblage et le montage automobile, et d’une stratégie claire dans le sens de la création réelle de cette industrie, les concessionnaires peuvent faire ce qu’ils veulent, notamment en matière de taux d’intégration de départ et déguiser l’importation en production en profitant au maximum des avantages fiscaux et douaniers.

Face à la pénurie de véhicules neufs, les clients ont déjà passé commande pour les nouveaux modèles de véhicules, qui sortiront le mois prochain, et qu’ils comptent acquérir via un crédit bancaire et ce en dépit des prix exorbitants qui tournent autour des 3 millions de dinars. Alors quoi de plus facile, que de sacrifier le secteur de la sous-traitance sur l’autel de l’argent rapidement gagné.

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