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S.E Denis Thokozani Dlomo, Ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie : « C’est l’union de tous les Etats africains sur un seul programme énergétique et économique, qui fera l’essor du continent »

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Son Excellence l’Ambassadeur d’Afrique du Sud en Algérie, revient dans cet entretien qu’il nous a accordé, sur les raisons des faibles échanges entre le deux pays. Il porte également un regard profond sur le développement et la restructuration de l’économie africaine.

Algérie-Eco : votre excellence, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, ne dépassent pas les 41 millions de dollars, à quoi est due cette faiblesse ?

Son excellence, Denis Thokozani Dlomo: Les relations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont été surtout focalisé sur l’aspect politique, mais les deux pays ont décidé récemment de porter le niveau des relations économiques au même niveau que celui des relations politiques. Depuis la visite du président Zuma en 2015, et à travers le forum africain d’investissement, où des rencontres  d’hommes d’affaires ont eu lieu. L’expérience s’est renouvelée dernièrement au mois de janvier, avec la  CACI, les opérateurs économiques sud-africains et algériens ont exploré les opportunités de partenariats et de commerce car nous sommes conscients que, l’Afrique est actuellement la région où il faut investir, et dans ce sens, nous souhaitons voir des africains multiplier les échanges commerciaux et économiques.

Justement, que pensez vous, des résultats issus du forum africain d’investissements, et ces éventuelles retombées sur l’économie africaine ?

Le forum africain d’investissement  a une grande importance à nos yeux dans la mesure où il a hissé au plus haut le niveau de coopération entre les pays. Bon nombre de leaders économiques sud-africains, étaient présents à ce forum, et je pense qu’à travers les échanges qui ont eu lieu, le forum  a réellement été l’outil de rapprochement entre le deux pays.

Sur un plan énergétique, quel regard portez-vous sur le programme de la transition énergétique mis en place par le gouvernement algérien ?

Ce qui est regrettable, c’est que les deux pays ne commercent dans ce domaine que tardivement,  nous travaillons justement à y remédier. Dans ce sens, je peux vous dire que les opérateurs sud-africains, souhaiteraient intégrer l’espace Gas , Oil & Enegy ,en Algérie, et des discussions sont en cours avec les compagnies algériennes d’énergie pour réaliser des partenariats dans ce secteur. Nos deux gouvernements sont conscients qu’entre les deux pays, il peut exister une coopération de complémentarité, de grande importance, basée essentiellement sur le potentiel des deux pays.

La Banque Africaine de Développement (BAD), à mis en place un programme pour le développement de l’économie africaine à travers, entre autre, les principes de l’intégration, de l’électrification de l’Afrique, qu’en pensez vous ?

Effectivement, nous appuyons fortement ce programme, mais pour le moment le grand problème est celui d’infrastructures entre les pays africains.  Pouvez-vous croire, qu’acheminer des marchandises entre la Tanzanie et le Kenya, revient beaucoup plus cher qu’entre le Kenya et les USA ?. Il n’existe pas de vols directs entre Alger et Johannesburg, il est très difficile de concrétiser  des partenariats, si les opérateurs économiques ne jouissent de facilités dans leurs déplacements. C’est pourquoi pour nous la route transsaharienne est très importante, j’ai visité récemment le port de Djendjen, à Jijel, et je pense, que les échanges commerciaux par exemple avec le Mali seraient beaucoup plus facile grâce à ce port.

Les marchandises peuvent aisément  être acheminées du port de Djendjen jusqu’au Mali avec moins de frais et moins de temps en empruntant la  route transsaharienne, c’est un espace qu’il faut optimiser pour permettre aux opérateurs africains de développer leurs relations. Dans ce sens, l’Afrique s’est dotée de ce qu’on appelle le « plan d’action du Lagos », qui est supposé soutenir et promouvoir tous les projets de développement, à l’image du grand port centre en réalisation, il faut savoir que tous ces méga projets sont intégrés dans le NEPAD(nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).

A ce sujet, le travail de la BAD est très important, dans la mesure où il œuvre à faciliter la coopération commerciale et économique entre les africains et c’est aux chefs d’Etat africains de renforcer cette transition, car c’est dans ce sens, que les choses doivent changer, c’est la voie que l’Afrique doit désormais emprunter.

Que pensez-vous des mesures de facilitations à l’investissement, mis en pace par le gouvernement algérien ?

Elles  sont très importantes pour le développement de l’économie algérienne, et de l’économie africaine, nous avons toujours dit, qu’il faudrait des solutions africaines pour des problèmes africains. Nous pensons que l’Algérie est sur la bonne voie, elle ouvre l’accès aux opérateurs pour participer à leur économie et à celle de l’Afrique. Notamment pour les jeunes qui ont besoin de telles mesures pour se prendre charge, faire émerger leurs projets, et participer à l’essor de l’économie africaine.

Si les jeunes opérateurs africains réussissent  à faire cela, l’avenir économique du continent est sécurisé. Pour ce faire, il faut une révolution des mentalités, il faut sortir du spectre du colonialisme, du statut de victime, il faut donner au jeunes qui essaient de traverser la méditerranée pour se rendre en Europe, la force, l’encouragement nécessaire, pour prendre leurs destin en mains.

Un dernier mot votre excellence…

Les pays africains doivent s’unir autour d’agendas communs, portant sur la sécurité alimentaire et surtout sur l’électrification du continent, ce n ‘est qu’en restructurant l’économie africaine que nous pouvons faire face à l’appétit des grandes puissances économiques. L’Afrique recèle de grands potentiels énergétiques hors hydrocarbures, telles que l’énergie solaire et éolienne. C’est l’union  de tous les Etats africains sur un seul programme énergétique et économique, qui fera l’essor du continent

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