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Abderrahmane Mebtoul : « Le plan d’action du Gouvernement devra perfectionner le nouveau modèle de croissance »

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Dans cet entretien, l’expert en économie, M. Abderrahmane Mebtoul  présente quelques priorités que doit prendre en considération le gouvernement dans son nouveau plan d’action. Selon lui, le gouvernement doit commencer à perfectionner le nouveau modèle de croissance. Il s’agira impérativement, selon notre interlocuteur  d’approfondir les réformes structurelles pour éviter le scenario pessimiste.  

Algérie-Eco : Le Plan d’action du gouvernement de M. Abdelmadjid Tebboune sera présenté le 18 juin prochain à l’Assemblée populaire nationale (APN). Quelles sont à votre avis les priorités que devraient prendre en considération le Premier ministre dans ce nouveau plan ?

Abderrahmane Mebtoul: Le nouveau plan d’action du Gouvernement devra commencer à perfectionner le nouveau modèle de croissance 2017/2020 et 2020/2030 adopté en Conseil des ministres le 16 juillet 2016. Il devra être perfectionné par le gouvernement Tebboune en étant pragmatique et opérationnel tenant compte de la dure réalité mondiale, de toutes les réalisations et des imperfections à corriger. Pour sa concrétisation, il s’agira impérativement d’approfondir les réformes structurelles pour éviter le scenario pessimiste. La clarté et la cohérence d’une démarche positive pour le pays doit analyser les forces sociales, économiques et politiques pour sa mise en œuvre et poser clairement le futur rôle de l’Etat en Algérie  dans le développement économique et social. C’est un débat indispensable pour tout modèle de croissance dans le cadre d’une vision stratégique 2017/ 2030 qui devra favoriser l’efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l’entreprise qu’elle soit publique ou privée locale ou internationale au sein d’une économie ouverte et son fondement le savoir tout en garantissant le principe d’équité, les politiques parleront de justice sociale.

Des groupes de travail représentant plusieurs départements ministériels se penchent actuellement sur l’élaboration de ce Plan d’action, dont les principales priorités sont l’amélioration du pouvoir d’achat, la protection de l’économie nationale et la rationalisation des importations à travers notamment la réduction de la facture des produits superflus afin d’éviter un retour à l’endettement extérieur, précise-t-on de même source. Qu’en pensez-vous ?

Economiquement parlant, le plan doit prendre en considération  la réhabilitation du travail qui est source de la richesse de toute nation, évitant cette distribution de revenus sans contreparties productives et évitant ces emplois fictifs pour une paix sociale éphémère que voile le taux de chômage officiel. Autre solution, est l’amélioration du climat des affaires, la bureaucratisation de la société, la réforme du système financier, socio-éducatif, et l’épineux problème du foncier.

Aussi, il faut que tout projet soit pensé par rapport aux normes coût/qualité/concurrence, donc selon les normes internationales par une lutte contre les surcoûts qui ont pris des proportions exorbitantes, parfois 20/30%, et donc d’avoir une vision stratégique au sein de filière internationalisées.

Il y a également l’assouplissement de la règle des 49/51% qu’il faut prendre au sérieux pour les segments non stratégiques, devant définir avec précision ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas, où l’Algérie supporte tous les surcoûts sans que souvent le partenaire étranger ne partage les risques, remplacé par une minorité de blocage. Un arbitrage nécessaire entre la satisfaction du marché intérieur et les exportations s’impose comme solution. L’Algérie risque d’être un importateur net de pétrole horizon 2020/2025, devant miser sur le gaz et surtout sa transformation, dans le cadre d’un partenariat gagnant/gagnant. D’où l’urgence de la transition énergétique et d’un nouveau modèle de consommation reposant sur un Mix énergétique dont les énergies renouvelables, tenant compte de la forte concurrence internationale.-

J’ai préconisé au gouvernement, depuis deux ans, une solution qui est l’endettement extérieur ciblé à long terme, mais uniquement pour les segments à avantages concurrentiels de 30/50 milliards de dollars entre 2017/2020, afin de maintenir le niveau des réserves à 100 milliards de dollars, sinon les prévisions de 60 milliards de dollars de la Banque mondiale qui ont été établies, selon mes informations à Washington, à partir des données 2014/2016 de la Banque d’Algérie, horizon 2018 sont réalistes.

Quels sont les défis qui attendent le nouveau Gouvernement à votre avis ?

Le compromis des années 2017/2020/2030 devra donc concilier l’impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d’une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l’efficacité et l’équité. Car, il faut éviter toute ambiguïté, l’égalité n’est pas celle du modèle de l963-2017 mais recouvre la nécessité d’une transformation de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, par la formulation d’un nouveau contrat social, renvoyant au débat sur la refondation de l’Etat.

L’Algérie , qui peut devenir un pays pivot et de stabilité pour la région méditerranéenne et africaine doit s’adapter aux nouvelles mutations mondiales en analysant les impacts de l’accord d’association avec l’Europe applicable depuis le 1er septembre 2005 et son éventuel adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’intégrer au sein de l’Afrique du Nord , pont entre l’Europe et le continent Afrique, son espace social naturel. En bref, n’ayons pas une vision de critique, toujours négative et soyons positifs.

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