« Malgré les 7000 contrôleurs qui sont mobilisés par l’Etat, les contrôles sont faibles et inefficaces, en raison du laisser-aller de la part des agents», a déclaré M. Hacene Menouar, Président de l’Association El Aman de Protection des Consommateurs et vice-président de la Fédération Algérienne des Consommateurs.
Il a rappelé que « depuis septembre 2016, nous avons observé un retrait des contrôles sur les marchés à cause de la crise qui se faisais ressentir. En effet, à la rentrée sociale 2016, les commerçants avaient commencé à augmenter les prix et à retirer l’affichage des prix, ce qui constitue un délit».
« Comme chaque année, nous observons pendant le mois de Ramadan une surconsommation induite par une surcommercialisation des produits, ce qui aboutit à une anarchie, faute d’infrastructures et de réseaux de distribution », a-t-il ajouté.
Pour M. Menouar, « le contrôle est beaucoup plus administratif, qui consiste à dresser les procès-verbaux ». Il a précisé que « tous les produits qui se vendent sur le marché informel ne sont pas contrôlés, c’est pourquoi nous appelons les Algériens à ne plus s’approvisionner sur ces marchés ».
Menouar explique que cette situation est due « au manque d’infrastructures, car les pouvoirs publics n’ont pas réalisé les programmes prévus, comme la réalisation de 1100 marchés de proximité, de 9 marchés régionaux de gros et les 13 plateformes stratégiques avec des entrepôts de froid qui permettent de disposer de stocks stratégiques pour faire face aux pénuries».
Il a précisé que « le prix de certains produits agricoles a été multipliés par cinq, en raison de l’absence de régulation du marché, c’est pourquoi nous demandons au ministère du Commerce de s’imposer en tant que régulateur, au lieu de lancer des compagnes de sensibilisation, ce qui devrait être le travail des associations de consommateurs ».
Une autre conséquence de cette surconsommation est le gaspillage. En effet, M. Menouar a rappelé que « pendant le mois de Ramadan 2016, nous avons gaspillé 8 millions de baguettes de pain», ajoutant que « l’entreprise Netcom a ramassé durant le mois de Ramadan 2015 sur Alger trois fois plus de déchets que d’habitude ».
Evoquant le budget d’un ménage algérien, M. Menouar estime que « pour une famille de 5 personnes, le budget nécessaire pour vivre dignement en dehors du mois de Ramadan est en 2017 de 60.000 DA/mois, alors qu’il variait entre 45.000 et 48.000 DA/mois en 2015. Durant le mois sacré, le budget va de 75.000 DA à 80.000 DA ».
Par ailleurs, M. Menouar a rappelé que « notre principale mission est de sensibiliser les consommateurs algériens en les informant, nous essayons aussi d’inculquer aux consommateurs la culture de consommation saine et rationnelle ».
Il a indiqué que « nous travaillons également à la moralisation et à l’orientation des commerçants, comme nous interpellons les pouvoirs publics, à chaque fois que nous observons un délit dans l’acte commercial », en rappelant «parmi les projets en cours, nous souhaitons faire baisser ou arrêter la consommation de tabac ».
