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Il hérite d’une gestion chaotique laissée par Sellal : Mission impossible pour Tebboune ?

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Abdelmadjid Tebboune, fraîchement nommé à la tête de l’Exécutif a du pain sur la planche. Sa mission est loin d’être une sinécure, au vu de l’anachronisme des méthodes de gestion qui caractérise tous les secteurs d’activités. Il a besoin d’un véritable Plan Marshall pour redresser la situation. Même s’il est aguerri aux affaires de l’Etat, lui qui a eu à gérer plusieurs portefeuilles tout au long de sa carrière d’énarque, il se trouve au cœur de la vague avec une lourde, très lourde responsabilité. Le ras-le bol de la population ne va pas l’aider, tant que l’adhésion du peuple n’est pas acquise, dure sera la tâche de mener le navire Algérie qui chavire au creux de la tempête, à bon port.

Faut-il rappeler qu’on l’attend sur le terrain. Il devra user d’un langage de vérité et rompre avec le discours creux et ambivalent de son prédécesseur qui disait une chose et son contraire dans la même phrase. La dualité du langage ne paye plus, elle est même honnie. Cela dépendra de l’équipe qu’il va coordonner mais si elle est sélectionnée par cooptation selon l’affinité ou l’intérêt, alors on tourne en rond et on court droit vers un énième échec.

La priorité de son programme, est de dynamiser l’économie, otage de la bureaucratie et d’une administration incapable de faire sa mue. Régler les problèmes urgents du foncier, des autorisations d’investissements et surtout créer un vrai département en charge de la planification qui demeure jusqu’à l’heure actuelle, le talon d’Achille de l’Etat. L’heure n’est plus à la valse-hésitation et aux atermoiements mais aux décisions mûrement tranchées.

Malheureusement, on ne dispose pas de bilan pour connaitre, chiffres à l’appui, où on en est avec la situation économique bien que les problèmes sont récurrents et chroniques et que jusqu’à présent nul ne sait où on va et quelle stratégie adopter sachant que les propositions de sortie de crise émanant de la société civile ne manquent pas. Cependant elles ne sont pas prises en considération. Les priorités économiques sont connues et ont besoin d’être soustraites des blocages qui les freinent et l’empêchent de passer à la vitesse supérieure. Il faudrait pour cela, une volonté politique rigoureuse pour forcer le déclic.

Le nouveau premier ministre peut changer la donne mais la question lancinante reste pendante, a-t-il les coudées franches pour le faire ? En tous cas, s’il a accepté la mission qui a tout l’air d’être impossible au regard du legs empoisonné de ses prédécesseurs qui pouvaient jusqu’alors masquer leurs tares de gestion et leur incompétence grâce à la manne pétrolière. Ils pouvaient certes boucher les trous qu’ils creusaient par un excès de dépenses en jouant aux équilibristes, toutefois, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La rente providentielle rétrécit comme une peau de chagrin et on peut aisément entrevoir le lugubre horizon qui se dessine dans une ambiance de sinistrose et de défaitisme.

Si Tebboune a plus ou moins bien mené son ancien département de l’Habitat avant de se rebeller contre le ministère des finances qui a mis à genoux les entreprises du BTPH en bloquant le payement des créances, il a raté le coche avec le département du Commerce qu’il a géré en intérimaire. Ce secteur a toujours été source de grand désarroi pour ceux qui en prennent les commandes. Feu Bakhti Belaib en a fait les frais en se dressant seul contre vents et marrées dans un combat singulier qui l’a laminé.

Affronter les lobbys qui s’y sont  durablement installés, depuis quelques décennies équivaut à se battre contre les moulins à vent. L’informel représente plus de la moitié du marché et l’Etat l’encourage à travers des textes ambigus et des restrictions préjudiciables à la transparence des transactions et la création d’un environnement sain, propice à la concurrence loyale.

Toujours est-il, Tebboune n’aura pas la vie facile, il devra aussi et surtout conduire les prochaines élections qui arrivent au galop, l’enjeu est de taille. Cependant, toute approche serait vouée à l’échec si le dialogue constructif et la confiance avec les partenaires économiques et sociaux ne sont pas rétablis. Il devra également faire amende honorable auprès des citoyens qui ont en marre du bricolage et de la médiocrité.

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