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Abdelhamid Boudaoud, président du CNEA à Algérie-Eco : « Le secteur du BTP accuse un déficit de 2 millions de personnes »

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Dans cette interview Le président du collège national des experts architectes (CNEA) MBoudaoud réagit à la crise qui affecte le secteur du bâtiment concernant surtout les créances impayées pour les entreprises. Pour lui, les conséquences de cette situation sont lourdes, parlant du retard dans le délai de livraison de plusieurs projets surtout ceux de l’habitat, la hausse du chômage au sein du secteur, et des entreprises qui peuvent faire faillite.

Algérie-Eco : L’affaire des créances impayées dans le secteur du BTP continue d’alimenter les débats. Certains professionnels accusent le ministère de l’Habitat, d’autres attendent une solution de crise pour sauver les entreprises du secteur en difficultés. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?

MBoudaoud : Ce problème le CNEA l’a évoqué il y a plusieurs mois, tout au début de la crise qui a touché certains projets à cause du non paiement des entreprises réalisatrices. Nous avons même tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette situation. Retard dans le délai de livraison de plusieurs projets surtout ceux de l’habitat, chômage au sein du secteur, des entreprises qui peuvent faire faillite, car il faut reconnaitre que nous n’avons pas d’entreprises professionnels dans le secteur, autant de difficultés qui peuvent nuire à la réputation du secteur considéré pourtant névralgique pour la croissance économique du pays. Moi je n’accuse personne, même par le ministère des Finances ou les banques. Pour le CNEA, le premier responsable ce sont les OPGI et l’administration en général. Aussi, les entreprises du secteur devraient prendre l’habitude à exposer leur situation chaque jour. Il ne faut pas qu’elles laissent les choses trainer jusqu’à le pourrissement.

Selon les dernières informations, le CPA aurait débloqué une somme de 12 milliards de dinars au profit de la Caisse nationale du logement. Qu’en pensez-vous ? 

Je n’accuse pas non plus les banques d’être derrière cette situation. Je persiste et je signe c’est l’administration. La situation est grave donc il est inutile de faire des accusations. Le temps presse, il faut plutôt trouver les meilleures solutions pour sauver les entreprises et les projets et s’il s’avère vraie que le CPA va verser cette somme au profit du CNL c’est un pas en avant vers le règlement du problème.   

Le secteur du bâtiment ne mérite pas cette crise sachant que 1,9 million de logements ont été lancés, soit 85% du volume total, du bâtiment tertiaire, 5 villes nouvelles, 172 hôpitaux, 80 stades, etc. donc le secteur du bâtiment a une grande part dans la croissance économique de l’Algérie.

En se basant sur un montant de 30 milliards de dollars pour le secteur de l’habitat en cinq ans, il faut savoir que chaque année, ce sont 6 milliards de dollars qui sont alloués à ce secteur. il faut savoir aussi que le secteur du bâtiment accuse un déficit de 2 millions de personnes. Aussi, il ne faut pas seulement parler de déficit mais d’évoquer l’importance de la formation des travailleurs afin qu’ils maitrisent au mieux le secteur.

Vous accusez donc l’administration d’être derrière cette situation, pourquoi?

Pour illustrer mes analyses, j’argumente avec l’article 6 de la loi 04-05 du 15 août 2004 qui stipule que le président de l’Assemblée populaire communale ainsi que les agents dûment habilités sont dans l’obligation de visiter les constructions en cours, dans leur communes, et de procéder aux vérifications qu’ils jugent utiles et se faire communiquer, à tout moment, les documents techniques se rapportant à la construction en se rapprochant des entreprises réalisatrices et en écoutant leurs doléances.

Donc les responsables locaux ont une grande part de responsabilité dans les retards accusés dans chaque projet réalisé dans leurs communes.

Qu’en est-il pour le rôle des Pouvoirs Publics ?

Je dirai que les Pouvoirs Publics doivent s’assurer de l’avancement des projets en insistant sur l’accélération des constructions, accentuer également le contrôle des entreprises car malgré que l’argent soit débloqué, certains des entreprises saisissent l’occasion pour ralentir les travaux, en justifiant cela également par la période des congés et du Ramadhan. Il faudrait donc appliquer la rigueur à tous les niveaux, administration et entreprise.  

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