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Les réformes dans les pays du Golfe vont « dans la bonne direction »

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Les réformes lancées par les monarchies du Golfe pour combler les déficits budgétaires vont « dans la bonne direction », mais elles devront aller plus loin pour compenser la baisse de la manne pétrolière, a indiqué mardi le Fonds monétaire international (FMI).

« Si elles continuent sur cette voie durant les trois ou cinq prochaines années, le niveau du déficit sera inférieur à 2% » du Produit intérieur brut (PIB), a déclaré le directeur régional du FMI, Jihad Azour, dans un entretien avec l’AFP.

« Cela va dans la bonne direction », a ajouté M. Azour à Dubaï où il lance la mise à jour des Perspectives économiques du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Les recettes pétrolières des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar, ont fortement baissé depuis leur pic de la mi-2014, obligeant ces pays à repenser leur modèle économique et réduire leurs dépenses publiques.

Parmi les mesures les plus emblématiques figurent la baisse des subventions aux produits pétroliers et la fin de la gratuité pour de nombreux services publics dans des pays où les populations étaient habituées à s’appuyer sur l’Etat-providence.

« L’ajustement budgétaire demeure nécessaire. Des réformes supplémentaires sont encore nécessaires, en particulier au plan structurel », a noté M. Azour. Et ce « pour diversifier l’économie, favoriser la croissance hors secteur pétrolier, créer davantage d’emplois et être moins dépendants de la volatilité sur le marché pétrolier ».

L’Arabie saoudite a annoncé la semaine dernière d’une manière inattendue la fin du gel des salaires et des indemnités des fonctionnaires, revenant sur une mesure prise l’an dernier pour réduire les dépenses.

Bien que la décision puisse être interprétée comme un recul dans la compression budgétaire, le directeur régional du FMI l’a qualifiée de « mineure par rapport à la tendance générale ».

« Chaque fois qu’on a un grand plan d’ajustement, on est amené à affiner certaines mesures ici ou là », a-t-il expliqué en se référant au vaste plan du royaume pour diversifier son économie et réduire ses dépenses publiques.

« Le gouvernement saoudien a fait de grands ajustements budgétaires ces deux dernières années et a été capable de réduire ses dépenses », a-t-il ajouté, indiquant que le royaume a réaffirmé son engagement à atteindre l’équilibre budgétaire en 2020.

Parmi les autres réformes de taille prévues par les pays du CCG, connus comme des paradis fiscaux, figure l’introduction d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en 2018.

Pour M. Azour, l’imposition d’une telle taxe est un « pas important » qui aidera à diversifier les revenus hors pétrole et à renforcer les institutions fiscales.

Parallèlement aux réformes, les Etats membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres producteurs d’or noir, comme la Russie, ont décidé fin 2016 de réduire leur offre de 1,8 million de barils par jour (mbj), à partir du 1er janvier, pour une période de six mois. Le but: soutenir les prix et enrayer la baisse des recettes.

Cette mesure de réduction de la production pourrait être prolongée lors d’une réunion prévue fin mai à Vienne.

Dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, le FMI a abaissé ses prévisions de croissance dans les pays pétroliers arabes en raison de la réduction de la production.

Azour a toutefois relevé que le secteur non-pétrolier progressait.

« Au CCG, le secteur pétrolier a été affecté par la réduction de la production. Mais le secteur non-pétrolier a progressé », a-t-il relevé, ajoutant que cette année, « le secteur non-pétrolier gagne plus de potentiel de croissance et se redresse plus rapidement que le secteur pétrolier ».

Le rapport régional du FMI montre que le taux de croissance du secteur non-pétrolier dans les monarchies du Golfe devrait passer d’environ 2% en 2016 à 3% cette année.

Afp

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