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Djamel Eddine Seid, président de la FNEIA : « Nous appelons les ambassades d’Algérie à l’étranger à soutenir les efforts des entreprises algériennes à l’exportation »

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La Fédération nationale des exportateurs et importateurs algériens, vient d’être créée. Le jeune Djamel Eddine Seid, patron d’une société spécialisée dans l’agroalimentaire, a été élu à la tête de cette organisation professionnelle dont l’objectif est de participer à la promotion de l’export. Dans cet entretien, il nous dévoile la stratégie de l’entité qu’il préside pour mieux booster les exportations hors hydrocarbures. Selon lui, la cible première, sont les ambassades d’Algérie à l’étranger afin de les inciter à faire connaitre les produits algériens. 

Algérie-Eco : Vous avez été désigné récemment à la tête de la fédération nationale des exportateurs et importateurs algériens. La naissance de cette fédération intervient dans un contexte marqué par une crise économique, quel est l’objectif de votre organisation ?

Djamel Eddine Seid : la raison principale qui nous a poussée à créer cette fédération, c’est que nous savons bien que l’économie du pays a besoin de nos efforts pour booster les exportations hors hydrocarbures, comme vous l’avez précisé dans votre question, la situation actuelle du pays ne nous permet pas de rester les bras croisés face aux appels du Gouvernement dans ce sens. Ensuite, personne ne peut nier que les efforts sont là pour le développement du secteur, et les dispositions sont là aussi même les lois existent, mais le gros problème se pose sur le terrain.

Nous ne sommes pas les premiers à le faire remarquer mais la plus part des opérateurs économiques nationaux versés dans l’activité de l’exportation et commerçants ne se sont pas fait prier pour prendre la parole et parfois même l’exigeant, voulant ainsi se faire entendre par le biais des différentes associations et organisations qui les représentent.

La création de ces organisation constitue en effet une opportunité pour ces derniers d’interpeller les institutions étatiques, partie prenante dans l’acte d’exporter sur leurs doléances. Il faut savoir que nous avons les solutions pour amplifier nos exportations hors hydrocarbures, notamment les produits agricoles, mais pour peu qu’on daigne nous écouter. Nous butons sur une anarchie et un manque de communication incroyable au moment où nous voulons donner plus de présence à nos produits agricoles sur les marchés extérieurs. Aussi, nous nous demandons si l’environnement actuel est propice pour envisager la multiplication de nos exportations. Pour les exportateurs ce n’est pas encore le cas, et pour cause, nous manquons de moyens humains, de matériels et de jurisprudence pour espérer faire démarrer la machine de l’exportation.

Hors ce n’est pas le cas pour les importateurs qui ne rencontrent pas ces obstacles. Pour les exportateurs, les interférences institutionnelles sont trop pesantes pour pouvoir acheminer leurs  exportations dans les délais. Entre le ministre du Commerce, les douanes et les banques, il y a trop de barrières administratives qui empêchent la mécanique de passer la vitesse supérieure. Avant de penser à l’exportation, il aurait été plus indiqué de mettre d’abord de l’ordre dans notre marché économique. Car il ne faut pas nier que les produits locaux actuels sont plus améliorés en matière de qualité.

Les différentes organisations et association représentants les exportateurs qui existent déjà depuis des années ont soulevé les mêmes problèmes, et ont soumis chacun des propositions aux responsables du secteur. Qu’est ce que votre Fédération apporte de plus ?

Il faut savoir que notre fédération est représentée par 25 wilayas ce qui lui donne une bonne assise afin de mener à bien sa «mission» et nous comptons élargir sa représentativité à 42 wilayas. Il y a  dix membres du bureau chargés, entre autres, de l’organisation, de l’investissement, du tourisme, des finances, des relations avec les marchés extérieurs, de l’information et des affaires juridiques. Ils sont actuellement environs 100 adhérents à la fédération, la majorité sont des jeunes et de la nouvelle génération.

Je ne dirai pas que nous sommes mieux que les autres organisations, mais seulement notre stratégie est différente. La plupart des exportateurs affiliés à la fédération disposent de marchés au Moyen-Orient et plusieurs contraintes les bloquent particulièrement le problème de transport et l’absence de lignes aériennes directes vers les pays d’export.

Leurs doléances sont liées notamment aux procédures bancaires jugées à l’unanimité très lentes  et sont un réel frein à l’exportation.

Vous avez parlé d’une stratégie différente pour votre fédération. Peut-on connaitre cette stratégie ?

D’abord, nous comptons mener une bataille diplomatique. J’explique : nous comptons cibler les ambassades d’Algérie à l’étranger. Nous savons que dans chaque ambassade il existe un représentant commercial. Nous voulons donc sensibiliser ces représentants commerciaux au sein de nos ambassades à l’étranger afin qu’ils puissent aider les exportateurs à mieux faire connaitre leurs produits. Par exemple, organiser des rencontres BtoB comme le font la majorité des opérateurs étrangers, organiser des foires et expositions de produits algériens, organiser des missions d’hommes d’affaires algériens dans différents pays étrangers etc… nous plaidons donc pour la mobilisation de la diplomatie économique pour soutenir les efforts des entreprises algériennes à l’exportation. 

 Nous voulons aussi sensibiliser au mieux les opérateurs économiques et les commerçants sur leurs droits et obligations, sur les différentes lois qui réglementent le secteur, car il ne faut pas nier que la plus part des exportateurs ignorent les lois. 

Nous exhortons aussi les compagnies aériennes à prendre en compte la question du transport des produits ce qui fera gagner et du temps aux producteurs-exportateurs et de l’argent à ces compagnies. Il faut savoir que l’Algérie, malgré l’existence de grandes potentialités en matière d’export, malgré l’existence aussi d’un arsenal juridique, enregistre en matière d’exportation un grand retard notamment comparée aux pays voisins comme la Tunisie ou le Maroc qui sont à plusieurs longueurs d’avance grâce à une politique claire et bien réfléchie.

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