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Avec ses 1200 KM de côtes, l’Algérie ne produit que 72 000 tonnes de poissons par an

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Les spéculateurs contrôlent le marché du poisson vu sa rareté et la faiblesse des moyens de pêche en sus des méthodes peu orthodoxes utilisées qui menacent dangereusement les stocks vitaux des ressources halieutiques comme l’utilisation des explosifs, la pêche du corail sans respect des périodes de repos biologique lors de leur reproduction sans oublier les milliers de tonnes de déchets énergétiques déversés quotidiennement dans les eaux. Une situation qui en appelle à une veille constante et à la prise de mesures radicales et des décisions tranchées car il y’a péril en la demeure.

C’est en substance ce qui ressort de la rencontre- débat, organisée, ce samedi, au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger animée par le président du comité national des marins-pêcheurs, Bellout Hocine sous le thème : « pollution des plages et pêche à l’explosif ». Les participants au débat ont soulevé les préoccupations des professionnels quant à la situation alarmante dans laquelle se trouve le secteur de la pêche minée par un lobby de spéculateurs dont le seul souci est le gain facile.

Ils ont mis en évidence les facteurs qui ont concouru à la hausse vertigineuse des prix du poisson devenu inaccessible aux petites bourses et même la sardine, qui ornait jadis les assiettes des pauvres leur est devenu interdite vu son prix qui a atteint des pics.

Mr Bellout a fait savoir que cette augmentation injustifiée du prix de la sardine cédée à plus de 800 DA le kg est due à la spéculation d’ « une minorité de marchands qui contrôlent toutes les transactions commerciales du marché du poisson » en indiquant que  « ce n’est pas pour une raison de baisse de l’offre par rapport à la demande du marché ». Il a déploré que « des marins-pêcheurs  pêchent dans des zones interdites, en utilisant tous les moyens à leur disposition, comme les filets interdits au niveau mondial et de la dynamite ».En avertissant que « le poisson est aujourd’hui en train de quitter les côtes algériennes »

L’intervenant a, en outre battu en brèche les déclarations du ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche qui avait soutenu que l’Algérie produit  400.000 tonnes de poisson. »Nous n’avons pas atteint cette quantité, a-t-il démenti, la pêche actuelle ne dépasse pas les 72.000 de tonnes ». En s’interrogeant « Si réellement on a atteint les 400.000 tonnes de poissons pêchés, pourquoi dans ce cas on importe 600.000 tonnes de poissons par an ? » . « C’est une facture lourde, a-t-il estimé. Nous aurions pu investir pour améliorer la filière en se focalisant sur la construction navale (bateaux et ports de pêche) et la formation dans les spécialités des métiers de mer », a regretté Mr Bellout.

Utilisation de la dynamite, pêche au corail, déchets énergétiques : les ressources halieutiques gravement menacées

Selon l’orateur, la pêche à la dynamite est devenue légion en l’absence des services de contrôle « la quasi-totalité des ports de pêche répartis sur la côte ouest de pays allant de Bou Haroun (Tipaza) à El Ghazaouet (Tlemcen) utilisent la dynamite qui engendre des répercussions négatives sur les stocks vitaux des ressources halieutiques » a-t-il alerté.

En précisant que « sur les 33 ports de pêche au niveau national, les ports de seulement cinq (5) wilayas côtières (Alger, Bejaia, Jijel, Skikda et El Tarf) se conforment à la réglementation ».

Soulevant le problème de la pollution qui aggrave l’état des côtes, il a révélé que « près de 10.000 tonnes de déchets énergétiques (fuel, huiles industrielles…) se déversent annuellement dans les eaux côtières, sachant qu’une (1) tonne de ces déchets peut polluer une superficie de 100 hectares des eaux en haute mer »en ajoutant que « 120.000 navires transportant des produits énergétiques transitent annuellement par le bassin méditerranéen en dégageant des quantités énormes de fuel ».

Bellout s’est également alarmé « des quantités des pesticides stockés actuellement au niveau des wilayas côtières et dont les volumes atteignent 190 tonnes, représentant un risque majeur à l’environnement maritime ».

S’agissant de la pêche au corail dans notamment la wilaya d’El Tarf, il a affirmé que « des dépassements graves et des violations de la loi sont toujours commis par la quasi-totalité des pêcheurs de cette ressource maritime qui ne respectent pas le repos biologique, en passant outre les consigne et en dépassant largement les quotas permis ».

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