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Vincent Lunel, avocat d’affaires : « Les « usines tournevis », ce n’est plus ce dont l’Algérie a besoin »

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Pour Me Vincent Lunel, associé du Cabinet DS Avocat, l’Algérie « va de l’avant » en matière d’accueil des investissements étrangers. Un entretien avec Algérie-Eco, lors des « Rencontres Algérie » organisées à Paris par Business France.

« La crise est mondiale. Tout est plus difficile que par le passé, notamment en Algérie du fait de la baisse du prix du pétrole. Il n’en demeure pas moins que les choses avancent dans le bon sens. Je donnerai quatre exemples :

  • L’ « à-côté » du pétrole. Je préfère cette expression à celle de l’après-pétrole. Le président Abdelaziz Bouteflika a expliqué dans une interview récente que même si les prix du pétrole augmentaient, ils ne permettraient pas de faire face à tous les besoins économiques du pays. Ce constat est l’aboutissement d’une réflexion et d’actions déjà intervenues en matière d’énergies renouvelables (photovoltaïque et éolien). 22000 MW sont prévus dont 4 000 MW avant 2020, avec des appels d’offres nationaux et internationaux, pour entreprises privées et publiques. Ce n’est pas un effet d’annonce car un arsenal législatif a déjà été adopté : doublement de la redevance pétrolière (de 0,5 à 1%) qui finance le fonds des énergies renouvelables ; arrêté de 2014 qui garantit les prix d’achat de l’énergie pendant 20 ans ; exemption de droits de douanes pour les importations de composants ou de produits semi-finis relatifs à ces énergies.

 

  • Les partenariats.Le 51-49 n’est plus un débat aujourd’hui. Il y a des moyens pour organiser la gouvernance et s’assurer que cela marchera bien à la fois pour le partenaire algérien et pour le partenaire étranger. Mais il faut des partenariats où l’on transfère de la valeur ajoutée et où l’on fait de l’intégration nationale. Ce sont les deux maîtres-mots. C’est une nécessite. Certains partenariats ne marchent pas car ils sont fondés sur des modèles anciens. Les « usines tournevis », ce n’est plus ce dont l’Algérie a besoin.

 

  • La simplification administrative. C’est un détail, mais ne plus être obligé de se déplacer au CNRC grâce au registre du commerce consultable sur internet est un progrès. Comme de pouvoir faire ses déclarations fiscales en ligne, ou avoir un numéro vert pour se renseigner.

 

  • Le contrôle des changes. Oui, c’est une contrainte. Mais c’est avant tout une procédure, c’est de l’administration. Si vous avez une gestion précise, des comptes certifiées, si vous respectez les règles, vous pouvez transférer vos dividendes. Pareil en matière de prestations de services, si vous suivez les règles, cela fonctionne. Ce sont des contraintes qu’on trouve partout ailleurs, dans d’autres pays d’Europe, d’Asie ou d’Amérique. Il faut les intégrer et le faire en étant dans une position de long terme, en étant accompagné.

 

Enfin, en conclusion, je souligne une évidence géographique mais qui est importante : l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et le plus grand pays de la façade méditerranéenne. Elle est à la fois tournée vers le Nord et le Sud ».

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