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Investissements en Algérie : les entreprises françaises affichent leur optimisme

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La 11eme édition des « Rencontres Algérie », organisée à Paris par Business France et consacrée aux investissements français en Algérie, a été marquée par un vent d’optimisme qui n’avait pas toujours soufflé lors des précédentes réunions. Les entreprises -en tout cas les plus grandes ont manifesté leur confiance dans l’évolution engagée en Algérie vers plus d’ouverture économique.

Business France, agence du gouvernement français, a pour mission d’aider les PME et les entreprises de taille intermédiaire à se projeter à l’international, et d’attirer davantage d’investisseurs étrangers en France. Avec la banque publique d’investissement BPI France, elle organise régulièrement des séminaires et forums d’affaires réunissant entrepreneurs algériens et français.

En ouvrant l’édition 2017, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Emié, a indiqué que l’Algérie avait résisté à la chute des prix du pétrole, pris des mesures budgétaires courageuses et engagé des réformes favorisant les échanges commerciaux et la coopération industrielle. Le chargé d’affaires d’Algérie en France, M. Saïd Moussi, a de son côté souligné que le retour sur investissement en Algérie est l’un des meilleurs dans le monde économique actuel.

Tous deux ont appelé au renforcement des investissements entre les deux pays, dans les deux sens. M. Laïd Benamor, président de la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie, a quant à lui défendu la loi de Finances 2017 en soutenant qu’elle ouvre la porte à de nouveaux schémas qui favorisent le secteur privé et crée en Algérie un environnement propice à l’investissement.

La satisfaction des grands groupes

Ce constat d’une évolution positive fait par les responsables institutionnels a généralement été confirmé par les banquiers et les entrepreneurs déjà installés en Algérie, notamment ceux des plus grands groupes. M. Serge Dubois (groupe LafargeHolcim) a mis en exergue le dynamisme du pays en matière de construction en comparant deux chiffres : la consommation de ciment en France est de 250 kg/habitant, en Algérie de 650 kg.

Il a souligné l’action très positive du gouvernement algérien dans la protection du marché national et les garanties apportées aux investisseurs. M. François Lacombe, directeur général du groupe Danone, a parlé d’un « contexte d’opportunités énormes » (infrastructures, simplification des réglementations, développement commercial).

Côté algérien, M. Kamel Moula, président du club des entrepreneurs et industriel de la Mitidja (CEIMI), a mis l’accent sur les éléments de simplification apportés par le nouveau code d’investissements. Les banquiers (BNP et Société générale) n‘ont pas été en reste en mettant en avant l’abondance des capitaux algériens qui veulent s’investir et cherchent dans le partenaire extérieur l’expertise et le savoir-faire.

Pour M. Wormser, Président de Société générale Algérie, « l’investissement en Algérie n’est pas un problème d’argent ; ce qui compte est la valeur ajoutée du partenaire étranger ». En outre, ont-ils tous deux précisé que le rapatriement des dividendes ne pose plus de problème si la situation est régulière. Il ne prend guère plus de 2 ou 3 mois désormais.

L’hésitation des PME

Mais la situation est plus complexe au niveau des PME. Leur nombre, estimé à 450, est jugé encore trop faible. M. Benamor a appelé à multiplier les implantations et a ressenti une certaine frilosité des entrepreneurs français. « Qu’est-ce que vous attendez ? », a-t-il lancé. Pour M. Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE, il s’agit plutôt d’une « méconnaissance des opportunités et du changement qui est en cours ».

Comme il est habituel dans les réunions franco-algériennes, la règle du 51/49 a été débattue. « Les grands groupes vivent très bien avec, les petites entreprises moins bien », a noté l’ambassadeur Bernard Emié, traduisant l’inquiétude des PME, notamment celles qui ont un patrimoine familial.

Mehdi Bendimerad, en charge des relations internationales au FCE, lui-même entrepreneur (société SPS), a mis en évidence les possibilités ouvertes par les pactes d’actionnaires. Il a aussi mis en avant le fait que le partenaire algérien à la recherche d’expertise offre généralement à l’investisseur étranger le management du projet et le maximum de flexibilité.

Jean-Marie Pinel, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie algéro-française (CCIAF), basée à Alger, a indiqué qu’il cherchait, pour rassurer les PME françaises qui investissent, à mettre au point une formule de « société en commandite par actions » qui introduit un troisième partenaire d’expérience capable d’exercer une fonction de facilitateur.

Par ailleurs, la présence d’un partenaire algérien peut être un avantage pour le développement du projet : « il vaut mieux 49 % de beaucoup que 100 % de pas grand-chose », a dit M. Pascal Fèvre, directeur général de BNP Paribas El Djazair.

La valeur humaine

En tout cas, tous les participants sont arrivés à une certitude : « le choix du partenaire est essentiel ». Il faut du temps, de la patience. « C’est comme un mariage, il faut faire confiance », a dit M. Reda-Salem Hachelaf, directeur général du groupe agro-alimentaire SOPI, utilisant une image reprise par plusieurs autres participants… « La valeur humaine a beaucoup de sens en Algérie. Les mails ne marchent pas… Il faut venir sur place », a résumé une participante.

Plusieurs participants ont insisté aussi sur le rôle de « hub » ou de tremplin que peut jouer l’Algérie en direction des marchés africains. Ils ont à ce sujet noté la volonté de l’Algérie de se tourner davantage vers le sud du continent, comme l’a illustré le Forum africain d’investissements et d’affaires, en décembre 2016.

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