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Forum de Davos: pour son fondateur, la mondialisation a bon dos

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Le fondateur du Forum de Davos, Klaus Schwab, toujours fringant à 78 ans, est catégorique: la mondialisation, dont il a été un promoteur actif, n’explique pas à elle seule le mécontentement grandissant des populations et la progression des populismes dans le monde.

« Ce n’est pas seulement une hostilité contre la mondialisation » qui explique cette montée des populismes, a-t-il déclaré dans un entretien à l’AFP à Genève au siège du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF), un somptueux bâtiment dominant les rives du lac Léman.

Le monde a subi dernièrement de rapides changements, qui ont déstabilisé les populations et « provoqué une certaine anxiété », a-t-il ajouté avant l’édition 2017 du Forum, du 17 au 20 janvier. « Les gens se cherchent une identité dans ce monde nouveau et la mondialisation est un bouc émissaire très facile », a-t-il ajouté.

Selon le fondateur du WEF, qui organise depuis 47 ans le Forum de Davos, où se pressent les grands de ce monde pour discuter politique, économie et affaires, les nombreux changements dans le monde, liés notamment par les nouvelles technologies, ont provoqué « une crise émotionnelle » qui ne s’explique pas seulement par la mondialisation.

Le professeur Schwab, titulaire d’un doctorat en économie, estime que pour faire face à cette situation le monde a « simplement besoin de leaders », qui soient « réceptifs » et « responsables ».

Un « bon » leader réceptif « écoute les gens qui font partie de son équipe, prend les décisions nécessaires pour résoudre les problèmes ». Il faut selon lui s’attaquer aux racines du problème, savoir « pourquoi les gens sont en colère et pourquoi ils ne sont pas satisfaits ».

Pour ce faire, il faut du « courage et de l’action », a ajouté le professeur Schwab, soulignant que le mot d’ordre du Forum de Davos cette année est un appel en faveur « d’un leadership réceptif et responsable ».

Interrogé sur le protectionnisme, il estime qu’il aboutirait à terme à un « monde très fragile » avec « le retour des frontières et tous les inconvénients que cela implique pour le monde des affaires et pour les gens ».

Le fondateur du WEF s’est aussi déclaré inquiet du fait que les pays deviennent de « plus en plus égoïstes », sous la pression de leur électorat. « Les leaders sont supposés travailler en faveur des intérêts nationaux, au détriment de la coopération globale », a-t-il déploré. Dans ce contexte de « monde qui est en train de se désintégrer, et qui se polarise », il faut « un instrument de dialogue » tel que le Forum de Davos, qui réunit une multitude de décideurs, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux.

« Les grands problèmes du monde ne peuvent pas se résoudre simplement par les décideurs politiques ou par les décideurs économiques, il faut une coopération entre toutes les parties prenantes », a-t-il estimé, intégrant les politiques, le monde des affaires, la société civile, la nouvelle génération et les meilleurs experts.

Pour le Forum 2017, le point d’orgue sera la présence du président chinois Xi Jinping, une première dans l’histoire de la manifestation.

Des représentants de la future administration du président américain élu Donald Trump seront également à Davos, tout comme Joe Biden, vice-président américain et John Kerry, secrétaire d’Etat, représentant l’administration Obama.

afp

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