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Économie : Les faibles performances de l’année 2016

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Avec un produit intérieur brut nominal d’à peine 166 milliards de dollars réalisé durant l’année 2016, l’Algérie est à l’évidence un pays qui  crée très peu de richesses.

Ce qui est encore plus grave est que les surcroîts de richesses tirés du travail et des moyens de production sont lamentablement faibles en dépit des capitaux colossaux que l’État injecte chaque année pour les besoins de la relance économique.

Selon les premières estimations le trésor public a dépensé à lui seul  pas moins de 97 milliards de dollars en 2016 pour réaliser des équipements publics, des dizaines de milliers de logements et diverses infrastructures de base, pour n’obtenir au bout du compte qu’environ 4% de croissance.

Cette faible croissance du produit intérieur brut est de surcroît essentiellement tiré par le secteur hors hydrocarbures qui contrairement à ce qu’on pourrait croire évolue dans de meilleures conditions de productivité que celui des hydrocarbures qui au contraire continue depuis 2009 à régresser pour diverses raisons (chute des prix, peu d’investissements, stagnation de la production et des quantités exportées).

Avec un produit national brut aussi faible et une population aussi importante (39,7 millions d’habitants) le Produit Intérieur Brut par habitant ne peut, à l’évidence, qu’être lamentablement faible (4150 dollars)

La performance productive est non seulement très faible, mais aussi et surtout, nettement en dessous des capacités de production disponibles et de la lourde contribution financière de l’État. Les experts sont en effet unanimes à reconnaître qu’avec autant de ressources injectées dans le développement économique, l’Algérie aurait pu atteindre allégrement 7 à 8% de croissance en 2016.

Le Fond Monétaire International qui s’est exercé il y a quelques années à comparer notre Produit Intérieur Brut par habitant à celui des régions MENA et Afrique du Nord exportatrices de pétrole, a calculé que la moyenne des PIB/habitant de ces pays (environ 10.000 dollars) équivaut à un peu plus du double du chiffre algérien (415O dollars).  Pour bien mettre en évidence la faiblesse de la performance productive algérienne, le FMI cite le cas de l’Espagne dont le PIB/habitant a dépassé 25.000 dollars en 2015.

L’amère réalité de ces chiffres devrait interpeller les autorités algériennes sur la nécessité d’entreprendre des réformes à la mesure du challenge qu’il faudra impérativement livrer pour éviter à notre économie et par conséquent à notre peuple, de sombrer dans les abîmes du sous développement.

Il faut savoir, affirme notre interlocuteur du FMI, que si l’Algérie continue à évoluer avec des taux de croissance aussi bas, elle se condamne inévitablement à la pauvreté relative (comparée aux pays qui créent davantage de richesses). Au rythme de 4% de croissance par année en moyenne, ce dernier estime qu’il faudrait à l’Algérie au minimum 18 ans pour doubler notre PIB par tête et se rapprocher de la moyenne actuellement réalisée par les pays exportateurs de pétrole de la région MENA. Pour atteindre le niveau de l’Espagne il faudrait, affirme t-il, pas moins de 5O ans !!!!

Le FMI, tout comme la plupart des experts en économie,  ces très faibles performances de l’économie algérienne à des problèmes de gouvernance qui se répercutent sur le bon fonctionnement des entreprises et institutions du pays. Une situation qui n’est pas prés de s’arranger à brève échéance puisque le gouvernement algérien ne dispose à ce jour ni d’une stratégie claire susceptible de relancer l’économie sur de nouvelles bases, ni d’un climat des affaires suffisamment attractif pour les investisseurs et les entrepreneurs créateurs de richesses.

Pour remettre sur rails notre économie qui peine à sortir de ce mode de gouvernance anachronique et sclérosant, il faudrait à l’évidence un nouveau régime de croissance, fondé sur une autre manière de conduire le développement, autrement que par le budget de l’Etat et la toute puissance des bureaucrates, comme cela a toujours été le cas en Algérie. En cette période d’incertitude politique, un changement de cap aussi important ne saurait malheureusement être espéré de sitôt.

 

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