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Lies Kerrar expert financier: « L’Etat aura besoin d’emprunter en 2017 pour financer le déficit ».

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Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Lies Kerrar, expert financier, nous livre son point de vue sur l’éventualité du lancement d’un nouvel emprunt obligataire sans intérêt mais rémunéré par la croissance économique mais également son avis sur le recours à la finance islamique

Algérie-Eco : Le ministre des finances avait annoncé, cette semaine, l’éventualité de lancer un emprunt obligataire rémunéré par le taux de croissance de l’économie nationale, quel est votre avis sur cette  probable nouvelle opération et notamment sur ce mode de rémunération?

Lies Kerrar : Pourquoi pas. Tout est possible, tant que cela soit bien fait et professionnellement structuré et que cet emprunt réponde aux conditions de marché pour la rémunération. Cependant, au taux de la croissance économique actuelle (3,6% pour 2016, et 2,9% pour 2017), il est peu probable que l’Etat puisse lever les fonds nécessaires au financement du déficit pour 2017, avec des obligations dont le coupon serait le taux de croissance.

 Même s’ il y a des épargnants algériens qui  ne veulent pas d intérêts, ils ne sont pas prêts à accepter des placements à des rendements non compétitifs. Après, il y a évidement des formules pour offrir plus de rendement aux épargnants. Il faut juste bien structurer cela de façon professionnelle.

Peut-on conclure à travers cette orientation du ministère des finances, que la situation économique est désastreuse au point de recourir à une deuxième opération de mobilisation de l’épargne?

 C’ était prévisible. Il faut bien financer les déficits. Tous les économistes sérieux le disent. L’Etat aura besoin d’emprunter en 2017 pour financer le déficit.

 Si le produit de l’emprunt obligataire nationale a servi à résorber le déficit budgétaire, qu’en est-il du financement des grands projets auxquels était destiné le montant collecté au départ?

 Le déficit est lié tant aux dépenses de fonctionnement qu’ aux dépenses d équipement.

On parle beaucoup de finance islamique, ces derniers temps, quel est votre avis là-dessus et nonobstant l’aspect religieux, que peut-elle réellement apporter au marché financier.

 On se fait des illusions. La finance dite « islamique » ne va pas combler par miracle les lacunes que l’on a pour développer nos marchés financiers. Pour le développement de nos marchés financiers, on a besoin de développer les fondamentaux: information financière, gouvernance, institutions de qualité (régulateur boursier doté de fortes compétences et d une gouvernance exemplaire), une Bourse qui fonctionne…etc.

Aujourd’hui la Bourse ne fonctionne pas. Même pour 5 titres cotés,

l’ administration de cette bourse n’est pas capable d’assurer le minimum transactionnel. L’ hôtel Aurassi est coté au cours ridicule de 495 da l’ action, ce qui représente 23000 da le m2 de terrain (entre El Biar et Télemly) avec un hôtel gratuit dessus. Avec les fondamentaux on pourra tout développer: finance conventionnelle ou dite « islamique ».

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