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De nouvelles pistes pour aider les PME et créer des emplois

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Les petites et moyennes entreprises (PME) sont, par définition, de taille modeste, mais elles jouent un rôle primordial dans les économies en développement, où elles emploient environ la moitié de la population active et créent la majorité des emplois. Or, bien souvent, les PME ne sont pas aussi productives que les grandes entreprises. En s’attachant à réduire cet écart de productivité et en prenant des mesures qui stimulent la croissance des PME, on favorisera une hausse des revenus au profit direct des ménages pauvres.

C’est pourquoi la Banque mondiale et ses partenaires appuient un large éventail de programmes destinés à aider les PME, qui vont de l’accélération des procédures d’enregistrement des entreprises à l’instauration de registres des garanties. Mais, jusqu’à récemment, rares étaient les informations disponibles sur les initiatives efficaces et sur celles qui ne le sont pas. Des travaux récents sur le Mexique, la Géorgie et la Bosnie, notamment, viennent éclairer cette question, en amenant les partenaires de développement à envisager autrement leur soutien aux PME. Au début du mois, la Banque mondiale a organisé un séminaire afin de partager ces nouvelles données. « Les PME rencontrent plus d’obstacles que les grandes entreprises, qu’il s’agisse de l’accès au financement, de la réglementation ou encore des problèmes de corruption », a expliqué Asli Demirguc-Kunt, directrice de la recherche à la Banque mondiale. « Nous voulons accroître non seulement le nombre mais aussi la qualité des emplois. C’est pourquoi nous nous intéressons de très près aux politiques publiques favorables aux PME ».

Miriam Bruhn, économiste senior à la Banque mondiale, a passé en revue les nouvelles pistes mises en évidence dans les trois domaines faisant l’objet des travaux de recherche : la réforme réglementaire, l’accès au financement et les pratiques commerciales.« L’enjeu est de déterminer les programmes d’appui aux PME qui produiront le maximum d’effets, pour pouvoir axer nos efforts sur ces investissements », a-t-elle souligné.

Pour ce qui est de la réglementation, les pouvoirs publics s’attachent principalement à simplifier les procédures d’enregistrement des entreprises. Le rapport Doing Business fait état d’une moyenne de 46 réformes par an sur les cinq dernières années. Ces réformes sont motivées par l’espoir que les entreprises informelles, qui sont pour la plupart de petite taille, rejoignent l’économie formelle et se développent une fois les barrières à l’entrée levées.

Toutefois, l’étude présentée par Miriam Bruhn sur la réforme des procédures d’enregistrement des entreprises au Mexique aboutit à des constats mitigés. Si le nombre d’entreprises informelles enregistrées a augmenté, ce n’est pas le cas des revenus. En outre, 85 % des entreprises informelles n’ont pas rejoint l’économie formelle, ce qui suggère l’importance d’autres obstacles.

Selon l’économiste, les réformes devraient également porter sur la fiscalité. En effet, contrairement à l’enregistrement des entreprises, dont le coût est ponctuel, les impôts et taxes sont récurrents et peuvent constituer un frein plus important. La Banque mondiale et les autorités géorgiennes ont travaillé ensemble pour tester cette hypothèse. Un régime fiscal spécial a été instauré pour les PME géorgiennes. Il se caractérise par des procédures simplifiées et par une fiscalité allégée. Une fois la réforme mise en œuvre, les autorités fiscales géorgiennes ont observé une hausse de 40 % du nombre d’entreprises enregistrées. Mais, comme l’a relevé Miriam Bruhn, si la réforme a des effets bénéfiques non négligeables pour les PME, elle peut aussi avoir des conséquences potentiellement néfastes en termes de recettes fiscales.

Les résultats de travaux récents sur le Mexique attestent quant à eux de l’importance critique de l’accès au financement pour les PME. Lorsque Banco Azteca a ouvert 800 agences locales dans le pays, les PME des localités concernées ont enregistré une hausse notable des emplois et des revenus. S’agissant des mesures à prendre pour promouvoir l’accès des PME au financement, Miriam Bruhn a insisté sur le rôle des centres d’évaluation de la solvabilité des emprunteurs : la recherche offre un faisceau de preuves solides démontrant que ces organismes peuvent faciliter l’obtention de prêts.

Les pratiques commerciales peuvent elles aussi s’avérer décisives pour la réussite des PME. Plusieurs millions de personnes ont suivi des formations telles que le programme Gérez Mieux Votre Entreprise de l’Organisation internationale du travail (OIT). Mais des essais contrôlés randomisés, menés en Bosnie notamment, révèlent que ces cours ont peu d’impact sur les performances des entreprises.

En revanche, les données attestent de l’intérêt d’interventions plus coûteuses, mais plus ciblées, comme les services de conseil. Au Mexique, un programme a permis à des PME de bénéficier, pendant une année, de services de conseil en management. Il en a résulté une augmentation de 50 % des effectifs et des salaires dans ces entreprises. 

Enfin, comme l’a souligné Simon Bell, expert mondial principal de la Banque mondiale pour le financement des PME, l’appui apporté à ces entreprises produit des effets bénéfiques qui vont au-delà de l’emploi : « les PME contribuent à la croissance, à la diversification de l’économie, à l’innovation, à la satisfaction des besoins de ceux qui se trouvent au bas de la pyramide, ainsi qu’à l’autonomisation des jeunes et des femmes ».

Source : WB

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