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Forum africain d’Alger : L’Economie nationale et le crime de lèse-majesté

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Passé les tribulations de ce qu’on a appelé « le Rendez-vous d’Alger » en l’occurrence le Forum africain d’investissements et d’affaires, une halte sur cette manifestation dont le succès est avéré de l’avis même du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale Ramtane Amamra, s’impose. Le chef de la diplomatie, rappelons-le, a co-organisé l’événement avec le FCE et durant les cinq mois qu’a pris sa préparation, on faisait sa promotion en le présentant comme le premier grand forum économique que l’Algérie a eu à organiser sur son sol.

Une manifestation à laquelle un budget de 600 millions de dinars a été alloué et qui a vu le déplacement de plus de 3000 participants. Cela devait donc être le déclic qui consacrerait le retour de l’Algérie sur un continent dans lequel, elle est totalement absente en dépit de ses atouts  et de ses potentialités et surtout de sa proximité géostratégique méditerranéenne, africaine et arabe, sans oublier ses infrastructures prêts à l’emploi pour ses prétentions à l’export. Une situation qui fait pâlir d’envie ses concurrents et ses rivaux directs.

Quel constat faut-il en faire ?

De prime abord, on dira que l’aspect politique a totalement effacé l’aspect économique jusqu’à en faire une lubie et non une affaire sérieuse de haute importance. Un vice dans la conduite protocolaire de l’événement a déteint de façon ubuesque sur une rencontre censée replacer l’Algérie dans son giron naturel qu’est l’Afrique, à laquelle elle a tant donné. L’inconscience et la désinvolture avec lesquelles a été traité cet événement relève de l’absurde.

On ne garde finalement à l’esprit que l’image du premier ministre  Abdelmalek Sellal, quittant l’auditorium du CIC où se tenait la cérémonie inaugurale du forum, entrainant dans son sillage tout le staff gouvernemental et Ali Haddad président du FCE qui se fend d’excuses devant les caméras car on avait supposé qu’il avait grillé le tour de deux ministres en prenant la parole prématurément.

Mais selon les déclarations des deux parties impliquées dans l’organisation, le scénario ne s’est pas déroulé comme prévu. Il était question qu’une fois le discours d’ouverture prononcée, le Premier ministre devait quitter l’auditorium et permettre ainsi la poursuite du programme, seulement ce dernier avait rejoint son siège dans la salle sans que la modératrice, une fonctionnaire des AE n’en soit avisée. Cet épisode malheureux a donné lieu à toutes les supputations.

Certains s’épanchent en spéculant sur le patron des patrons  qui serait tombé en disgrâce, d’autres s’offusquent de son comportement et crient que la république a été humiliée. D’autres reprochent au premier ministre de ne pas avoir eu de retenue en brûlant la politesse aux invités.

Enfin, le débat a atteint la déliquescence qui l’a précipité au ras des pâquerettes. Un crime de lèse-majesté qui aurait pu être lavé en famille loin des projecteurs et surtout pas en présence des invités venus participer au renouveau national sur le plan diplomatique et économique dans le continent noir que toutes les analyses prédisent comme celui qui va tirer la croissance mondiale.

Sommes-nous des adeptes de l’échec au point de faire capoter nos propres initiatives même quand, c’est une réussite de l’avis de ceux qui nous sont étrangers au grand bonheur de ceux qui ne veulent pas que notre économie sorte  du tunnel? Encore une fois, on a privilégié la passion à la raison.

Il est vrai que l’organisation par sa multitude d’intervenants, ses meneurs peu politisés pour apprécier les enjeux,  les cafouillages qui l’ont émaillé, a créé le désordre. Cependant nonobstant ces couacs, le Forum, demeure pour sa première édition, une bonne expérience et il est loin d’être un fiasco.

Cette première édition, pour peu qu’on lui jete un regard rationnel, a eu comme même des résultats positifs. Une centaine d’accords ont été conclus. Elle a permis à des chefs d’entreprises africains de se rencontrer et de se projeter dans des partenariats gagnant-gagnant, à des producteurs algériens de présenter leurs produits avec de bons rapports qualité /prix, à leurs homologues venus de 40 pays pour se rendre compte de visu de ce qui se fait sur le terrain.

Cependant, ce labeur qui se fait sur le terrain, a besoin qu’on s’attèle à le rendre plus visible avec une réelle stratégie tant sur le plan économique que sur celui de la communication, loin des considérations étriquées qui ne militent pas pour l’intérêt du pays et de son intégration dans l’économie régionale et mondiale.

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