AccueilBanques-FinancesPlus de 5 milliards de dollars en circulation au Square Port Said

Plus de 5 milliards de dollars en circulation au Square Port Said

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Il est cédé à 182,00 da, et s’achète à 181,00 da, c’est le taux de change informel de l’euro appliqué au square Port Said à Alger. Sur cette place, devenue une  place financière connue de tous et qui résume à elle seule l’ampleur de l’économie parallèle, les cambistes s’alignent sur la chaussée à l’affut des clients, automobilistes et passants qu’ils hèlent à tue-tête en brandissant des liasses de billets en devises fortes. « Combien il vous faut monsieur, vous faites une affaire si vous achetez aujourd’hui, ça va remonter dans quelques jours, alors, que voulez vous échanger euro, dollar, livre sterling ? » nous aborde un cambiste dés notre arrivée aux abords du Square port Said. Telle est la triste réalité du système de change de devises en Algérie.  Estimé à 5 milliards de dollars en circulation, le marché noir de la devise résiste à toutes les tentatives de son éradication, ou de sa mise en conformité. Et pour cause, il est fortement alimenté de différentes sources, même par le canal bancaire officiel,  à travers les travailleurs à l’étranger qui touchent leur salaire en Algérie en euros, font leurs change tranquillement sur cette place connue.   A cela s’ajoute, les retraités, les affairistes, les importateurs, et les occasionnels qui partent en voyage. C’est en réalité, ce qui fait la solidité de ce marché parallèle « la demande est constamment en hausse, les bureaux de change ne verront jamais le jour, tout le monde trouve son compte au square. Du petit citoyen qui a besoin d’acheter des médicaments, aux gros barons du conteneur, passant par les étudiants en quête de financement pour leurs études à l’étranger, et même, par les officiels qui prônent l’éradication du marché parallèle ! » nous confie Hassan, un cambiste convaincu.

Ouverture des bureaux de change

Officiellement, depuis 2015 plus de 40 bureaux de change ont été agrées, mais aucun n’est opérationnel aujourd’hui. Et pour cause, l’activité s’avère non rentable, et ce malgré le rehaussement du taux des commissions. A moins d’un alignement sur les cours pratiqués, ces bureaux n’ont aucune raison d’être, selon les observateurs. Ils estiment que cela va compliquer davantage la situation financière du pays, puisqu’ils travailleront à perte.

Une batterie de mesures  est proposée pour atténuer les effets de cette activité informelle sur l’économie nationale. Il s’agit en premier lieu d’augmenter l’allocation touristique, pour la porter à 500 euros, permettre aux étudiants d’utiliser le canal bancaire pour financer leurs études, et autoriser les compagnies d’assurances à prendre en charge les soins à l’étranger. Ceci étant, ces mesures sont restées inlassablement au stade de proposition

Ce que pensent les experts

Pour l’économiste et expert international, Mustapha Mekideche « on ne comprend pourquoi le texte relatif à l’ouverture des bureaux de change, qui date de quelques années n’a pas été mis en place, au moment où il n’y avait de pression particulière sur nos réserves extérieurs, ni sur la balance des paiements, nous étions donc en situation d’aisance en matière d’équilibre extérieur. Par ailleurs, cette pratique était tolérée par la banque d’Algérie, car elle remplissait une tache sociale (médicament, études) mais dés lors que cela prend de l’ampleur, c’est à dire lorsqu’il s’agit de blanchiment d’argent et de fuite de capitaux, et notamment dans la conjoncture économique actuelle, il faut agir ». explique M.Mekideche, qui nous annonce en, la sortie de son livre « Résiliences et désordre de l’économie algérienne (une décennie de crise et de croissance molle, 2007/2016), pour le 31 de ce mois au salon du livre.

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