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Maroc: conflit en vue avec Bruxelles sur la réforme en matière d’importations de phosphates dans l’UE

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Après la querelle des agrumes, Rabat et Bruxelles s’apprêtent à ouvrir un nouveau front. En effet, la nouvelle législation qu’entend instaurer la commission européenne en matière d’importations de phosphates est la pomme de discorde entre les deux parties.

L’Union européenne (UE), qui estime sur la base d’études scientifiques que le cadmium (un métal contenu dans le minerai de phosphate) est cancérigène, entend réduire sa proportion dans ses importations de phosphate et d’engrais. Bruxelles veut faire passer la teneur en cadmium des engrais à 60 mg/kg en 2017, puis à 40 mg/kg  en 2021 avant de viser 20 mg/kg à l’horizon 2030. Cette politique sera défavorable aux exportations du royaume chérifien puisque la proportion en cadmium des phosphates du royaume chérifien varie entre 29,5 et 72,7 mg/kg.

Pour le Maroc, qui conteste la fiabilité des études ayant motivé la décision de l’UE, le seuil de teneur de cadmium dans la roche devrait être rehaussé à un niveau de 80mg/kg. Bruxelles estime cependant que la révision de la législation permettra de protéger la santé de ses citoyens tout en éliminant les barrières à l’entrée pour les engrais organiques et à base de déchets afin de réduire la dépendance de l’Europe à l’importation, révèle Telquel.ma.

« À l’heure actuelle, l’UE importe environ 6 millions de tonnes de phosphates par an, mais, selon les estimations, il serait possible de remplacer jusqu’à 30% des engrais inorganiques par des boues d’épuration, des déchets biodégradables, des farines de viande et d’os ou du fumier », estime Bruxelles dans un communiqué.

Si la législation venait à être adoptée en début d’année prochaine, la Russie sera la grande gagnante de cette situation. En effet, le pays, dont les réserves de phosphate présentent une faible teneur en cadmium, pourrait augmenter ses exportations vers l’Union européenne et ainsi renforcer son emprise sur l’agriculture du vieux continent, pour le meilleur comme pour le pire.

Source : Agence Ecofin

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