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L’Afrique pourrait devenir « l’usine de la Chine », selon le think tank américain Brookings Institution

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L’Afrique devrait tirer profit des transformations socio-économiques en cours en Chine, en se positionnant comme une terre d’accueil des industriels de l’empire du milieu qui cherchent à fuir la hausse des salaires et l’érosion de la compétitivité des produits made in China, souligne un rapport publié récemment par le think tank américain Brookings Institution.

Intitulé «L’engagement de la Chine en Afrique: des ressources naturelles aux ressources humaines» (China’s Engagement with Africa : From Natural Resources to Human Resources), ce rapport précise que le vieillissement de la population chinoise qui aboutira inéluctablement à la baisse du nombre des ouvriers travaillant dans les usines, la hausse des salaires de ces ouvriers et la baisse de la compétitivité des produits made in China représentent «une opportunité exceptionnelle pour l’Afrique» sur le moyen et le long termes.

«L’Afrique pourrait devenir l’usine de la Chine. Mais il faut rester réaliste. Dans un premier temps, la Chine ira sous-traiter certaines de ses productions au Vietnam ou au Bangladesh. Ensuite, elle pourrait regarder vers l’Afrique. Notamment pour servir de pont vers l’Europe et le Moyen-Orient, mais aussi servir la classe moyenne africaine qui consomme de plus en plus», précise David Dollar, l’auteur du rapport.

«On voit de plus en plus d’industriels chinois regarder vers l’Afrique pour y délocaliser certaines de leur production. L’histoire de la Chinafrique est en train de changer. On passe petit à petit d’un modèle fondé sur l’exploitation des matières premières à un modèle reposant sur l’utilisation des ressources humaines», ajoute cet ex-directeur de la Banque mondiale, en Chine, de 2009 à 2013, et ancien représentant du Trésor américain à Pékin.

Le fabricant chinois de téléphones portables Tecno Mobile, qui dispose déjà d’une unité de production en Ethiopie, a, en effet, annoncé il y a quelques jours une nouvelle implantation industrielle au Nigeria. Une vingtaine d’usines chinoises de textile et de produits électroniques sont, par ailleurs, déjà en activité dans les zones économiques spéciales situées près de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.

Dans ce cadre, David Dollar estime que l’équilibrage de l’économie chinoise sera bénéfique pour l’Afrique, à condition que ce continent daigne investir dans le développement de ses ressources humaines.

 «Le ralentissement de la demande chinoise, en matières premières, va se poursuivre et même s’accélérer. L’économie chinoise est en train de changer et de se recentrer sur la consommation intérieure. Un cycle se termine. Les économies africaines doivent se diversifier et surtout investir dans les ressources humaines pour permettre aux usines chinoises de produire directement sur le continent et être une alternative aux centres industriels asiatiques», suggère-t-il.

Le rapport fait, d’autre part, remarquer que la crise a montré que les investissements portés par les privés chinois, en Afrique, sont plus stables et pérennes que ceux engagés par les mastodontes publics, lesquels tendent souvent à quitter le navire au moment du naufrage.

«On voit bien, qu’en RDC ou en Angola, les investissements publics chinois ne fonctionnent pas très bien. Ce sont des investissements à court terme qui ne visent que le profit immédiat. A l’inverse, une entreprise comme Huawei, le géant chinois des télécoms, crée des emplois en Afrique. La prochaine étape pour Huawei serait de produire directement en Afrique certains de ses composants ou de ses téléphones portables», pronostique David Dollar.

Source : Agence Ecofin

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