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Scandales bancaires: la Fed promet une surveillance accrue

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La présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen a indiqué mercredi que la Fed et les autorités de régulation examinaient de près les pratiques des grandes banques, à la lumière d’une série de « violations très inquiétantes ».

Mme Yellen a été pressée par des élus d’une commission financière du Congrès de surveiller davantage les grandes banques, dans le sillage du scandale de la Wells Fargo, où des employés ont ouvert des millions de comptes factices afin d’atteindre des objectifs commerciaux.

« Je crois qu’il est très important que les hauts dirigeants rendent des comptes », a déclaré Mme Yellen alors que l’impunité des grandes banques, souvent mises à l’amende sans reconnaître leur culpabilité, exaspère l’opinion publique.

Mme Yellen a aussi indiqué aux membres du Congrès que la Fed et les autres agences de régulation étaient en train « de regarder globalement, pas seulement dans le secteur de la banque de détail, la conformité » des pratiques des établissement financiers.

« Il y a eu une série de violations très inquiétantes. Elles sont intervenues dans le secteur des prêts immobiliers, des changes, des sanctions, du Libor », a-t-elle affirmé.

Mme Yellen a par ailleurs indiqué que la Fed voulait davantage « adapter » la surveillance bancaire en vertu de la loi Dodd-Frank qui veut mettre fin au dogme tacite qu’un établissement devient « trop important pour faire faillite » (too big to fail).

Ainsi les huit plus grandes américaines vont devoir conserver davantage de capitaux propres pour faire face à des crises éventuelles, a-t-elle annoncé. Sont concernées Bank of America, New York Mellon, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, State Street et Wells Fargo.

En revanche, certaines banques de taille plus moyenne –sous les 250 milliards de dollars d’actifs et moins présentes à l’international–, seront exemptées de la partie « qualitative » des tests de résistance, qui soumettent les plans de distribution de capitaux au feu vert de la Fed.

Lors de cette audition au Congrès, la patronne de la banque centrale a aussi été critiquée pour les mesures imposant des ratios prohibitifs aux activités des banques dans le domaine des matières premières, particulièrement énergétiques.

« Nous avons eu d’énormes accidents environnementaux qui ont créé d’immenses passifs et nous avons deux organisations bancaires qui disposent du droit de stocker et de distribuer ces matières premières. Ces risques existent », a déclaré Mme Yellen.

La Fed veut que les banques impliquées dans ce commerce, notamment Goldman Sachs et Morgan Stanley, mettent de côté quelque 4 milliards de dollars de fonds propres cumulés pour se prévenir de tels risques.

« Vous pourriez décider qu’il est trop dangereux pour les banques de travailler à New York ! » car c’est une cible du terrorisme, a ironisé Mick Mulvaney, un représentant républicain.

Mme Yellen a aussi été mise en difficulté lorsqu’un élu a dénoncé le fait qu’une gouverneure de la Fed, Lael Brainard, aurait donné une contribution à la campagne d’Hillary Clinton et serait en train « de négocier un poste » dans l’éventuelle nouvelle administration démocrate. Mme Brainard est citée dans la presse comme une possible secrétaire au Trésor dans une administration Clinton.

« Si vous apprenez qu’elle a eu des entretiens avec Clinton pour essayer d’avoir un poste, cela changerait votre opinion sur le fait de savoir si elle devrait se récuser ? », a demandé Scott Garrett, du Delaware.

Après une hésitation, Mme Yellen a répondu qu’il lui faudrait « consulter son conseil juridique » mais qu’elle « ne voyait pas de conflit ».

Lors du premier débat présidentiel lundi, le candidat républicain Donald Trump avait de nouveau mis en cause l’impartialité de la Fed et de sa présidente, l’accusant de faire le jeu de l’administration Obama.

Lors de cette intervention consacrée surtout à la régulation, Mme Yellen a peu évoqué l’économie et la politique monétaire. Elle a juste redit qu’une majorité au sein du Comité monétaire penchait pour une hausse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année, si l’économie poursuit son cours.

Source : AFP

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