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Messaoud Belambri, président du Snapo à Algérie-Eco : « Le problème des médicaments périmés est totalement réglé »

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  Algérie-Eco : Les médicaments périmés a été un grand problème pour le secteur pendant un bon moment. Nous savons que le Snapo a toujours milité pour l’incinération des médicaments périmés. Où en est l’opération actuellement?

MBelambri : Pour l’incinération, nous considérons aujourd’hui que le problème est totalement réglé, et ce grâce à la convention signée par le Snapo avec Lafarge et green sky sous la supervision du ministère de l’environnement. Cette convention prend en charge selon les normes nationales et internationales actuelles tous les médicaments non utilisés à travers les 48 wilayas du pays, et je tiens à rendre hommage au sérieux à l’engagement et au professionnalisme de ces deux sociétés partenaires du Snapo, l’opération s’élargit chaque jour à de nouvelles wilayas en coordination avec nos bureaux locaux et a touché jusqu’à maintenant environ 20 wilayas.

A cette rentrée sociale, comment évaluez-vous le secteur du médicament?

Nous attendons beaucoup de changements au sein du secteur du médicament, c’est un secteur qui est en mutation et en évolution, nous espérons juste que la crise économique ne va pas l’affecter négativement. Nous souhaitons que cette mutation se fasse dans le sens positif et que les changements et textes attendus (loi sanitaire et nouveau cahier des charges concernant l’importation et la distribution) vont aider à écarter les opportunistes et les parasites de ce secteur. encore une fois il faut que la déontologie et la morale sévissent au sein de ce secteur, et il ne faut pas que le profit soit la seule et unique motivation des opérateurs du secteur, car ce sont des motivations contradictoires avec l’esprit qui doit sévir au sein du système de santé, l’Algérie a opté pour la médecine gratuite, pour un système de sécurité social fort et généralisé, le secteur officinal qui compte plus de 9700 pharmacies est tenu par des professionnels de la santé, des pharmaciens diplômés soumis à un code de déontologie et à une réglementation très stricte, ces pharmaciens doivent disposer de médicaments qui répondent à des prescriptions médicales précises et à une situation sanitaire vécue par la population algérienne; tout ceci ne peut pas s’accommoder à un réseau de distribution ou un marché de l’importation qui sont régis par des règles strictement commerciales. C’est plutôt aux deux secteurs de la distribution et de l’importation de se mettre en adéquation avec le système de santé national, c’est pour cela que nous nous attachons à l’élaboration de textes qui confortent le système national de santé, et mettent le pharmacien à l’aise dans l’accomplissement de sa mission et la prise en charge des citoyens. Certaines pratiques négatives existent, et les bonnes stratégies doivent être arrêtés et appliquées pour en venir à bout…

de plus la politique actuelle du gouvernement s’oriente de manière très forte vers le développement de l’industrie nationale, elle ne constitue actuellement que 45% en valeur, ce qui n’est pas énorme pour notre pays, car nous devons atteindre au moins les 75%. Malheureusement les investissements risquent d’être étouffés par certaines mesures administratives, les investisseurs ont toujours dénoncé les lenteurs à l’enregistrement et les problèmes du foncier, en plus des pertes de change, des difficultés douanières etc..mais maintenant que l’Etat a déployé beaucoup d’effort pour lever ces barrières et alléger ces difficultés, voici que se dessine la volonté affichée par la sécurité sociale de supprimer les incitations en faveur de la production nationale, mais aussi d’élargir l’application du tarif de référence à la quasi majorité des produits remboursables, y compris une large partie de la gamme de fabrication nationale, ceci va non seulement étouffer la production nationale, mais va aussi ralentir l’investissement et même dissuader tout investisseur étranger à venir dans notre pays. Ce sont là de très mauvais signaux donnés et des décisions contre productives, et vont ralentir l’évolution de la production nationale..il est impossible de demander à un producteur local d’évoluer, de se développer, d’augmenter sa production et de la varier, ou d’exporter, si aujourd’hui on impose des prix incroyablement bas, ou si on supprime les mesures incitatives qui ont contribué à la diffusion de sa production.

Pouvez-vous nous parler du forum du Snapo et qu’set ce que représente cet événement pou vous?

Le forum à été créé pour renforcer les moyens de communication au sein de notre organisme. Nous disposions déjà de deux forums consistant à envoyer et échanger les informations au sein du SNAPO, l’un était réservé aux membres du conseil national et l’autre conçu pour tous les élus de toutes les wilayas; mais le forum qui vient d’être créé depuis quelques semaines sur face book, est réservé aux adhérents et élus du SNAPO, il n’est pas ouvert au public. C’est une plate forme que nous voulons d’échanges au sein de notre syndicat, et peut regrouper toutes sortes d’informations qui peuvent aider les pharmaciens dans leur quotidien. cela va de la simple information technique ou professionnelle et tout se qui se rapporte à l’activité du syndicat au niveau local et national, jusqu’à la diffusion des alertes, fourniture de toute sorte d’assistance technique, règlement des problèmes professionnelles, conseils pratiques, recherche de médicaments, échanges d’expériences professionnelles, aide au déchiffrage d’ordonnances, publications d’articles de presse ou de publications internationales, diffusion de vidéos, d’interviews. Avec l’utilisation des Smartphones et autres matériels de communications la diffusion de l’information est rapide et instantanée. Tous les pharmaciens inscrits peuvent poser leurs questions et problèmes, et les membres du syndicat contribuent chacun en ce qui le concerne et en fonction de ses responsabilités au sein du Snapo à apporter les réponses. Par ce forum nous espérons aider les pharmaciens à mieux prendre en charge les patients au niveau des officines en leur facilitant l’accès à l’information, et en les aidant à trouver des solutions à toute difficulté rencontrée, ..

La rentrée sociale pour le Snapo a été caractérisée par une réunion du Bureau National, quels sont les principaux dossiers qui ont été évoqués à cette occasion?

Effectivement le Bureau national a tenu sa réunion le 8 septembre 2016 et a revu pratiquement tous les dossiers en cours. L’Algérie passe entre Ramadhan (JUIN) , juillet, et Aout une période léthargique, et tout était pratiquement suspendu, vu la période estivale caractérisée par les congés et les grandes chaleurs, la rentrée scolaire et l’Aïd El Ad’ha ont un peu prolongé la coupure..sur le plan économique et de l’activité c’est très handicapant et pénalisant, c’est presque quatre mois d’immobilisme.

Il y a actuellement plusieurs dossiers chauds et urgents, qui sont déjà sur la table des ministères concernés:

-le dossiers des installations et du non respects de la réglementation régissant la profession par certains Walis et Directeurs de la santé, à l’exemple de ce qui se passe à Mila ou à Guelma, et où la situation risque de dégénérer du jour au lendemain, car de graves dépassements poussent les pharmaciens et nos bureaux des wilayas à aller vers des solutions extrêmes; de plus il y a des situations incompréhensibles où nous avons noté que certains pharmaciens ont pu jouir de par le passé de privilèges incompréhensibles (situation qui perdure à ce jour pour certains) consistant à posséder deux pharmacies, ce qui est totalement illégal et inadmissible, et ce au moment ou des pharmaciens diplômés  n’ont même pas la possibilité de bénéficier d’un agrément pour ouvrir une officine à cause de la saturation. Le ministère de la santé a été saisi, et nous espérons que les choses vont rapidement rentrer dans l’ordre

-le problème des psychotropes se pose aussi de manière grave, car la loi 04-18 portant « lutte contre l’usage illicite des psychotropes et stupéfiants » doit être mieux comprise et expliquée. nous revendiquons que des textes complémentaires soient rapidement promulgués, car les pharmaciens vivent actuellement dans la peur de se voir traînés devant les tribunaux pour la moindre petite affaire concernant les psychotropes, et face aux agressions et menaces quotidiennes, face à l’absence de certains textes juridiques, il est indispensables que tous les secteurs concernés par ce dossier se rencontrent pour éclaircir les modalités d’application de la réglementation, mais pour que tout le monde soit aussi conscient de la situation sensible problématique et compliquée que vivent les pharmaciens. d’un côté nous sommes les seuls légalement habilités à détenir et à dispenser ces produits, et d’un autre côté on se retrouve comme étant une cible privilégiée non seulement des délinquants trafiquants et faux malades, mais aussi de certains services de sécurité, qui comprennent encore mal que ces produits sont avant tout des médicaments essentiels destinés à une catégorie spécifique de la population algérienne. Les pharmaciens refusent désormais de passer pour des boucs émissaires et d’être malmenés et jetés en prison dans le cadre de la plus élémentaire enquête qui recherche une infraction dans ce dossier. Si toutes les autorités ne prennent pas ce dossier au sérieux et en urgence, le syndicat va lancer un appel national  pour que les médicaments psychotropes et stupéfiants soient boycottés par les pharmaciens jusqu’à ce que des solutions qui tiennent compte de la vraie valeur du pharmacien et des difficultés qu’ils rencontrent soient adoptés.

Ce dossier est très urgent, nous venons de saisir le ministre de la justice et garde des sceaux et le ministres de la santé, ainsi que le premier ministre. les pharmaciens et le Snapo ont toujours collaboré dans la lutte contre la toxicomanie et ont subi les pires agressions imaginables allant parfois jusqu’au meurtre, aujourd’hui il est hors de question que les pharmaciens passent pour des dealers ou qu’il soient injustement accusés de trafic, ou qu’on soit jetés en pâture et abandonnés à la menace réelle des trafiquants . Nous regrettons énormément que face à un enquêteur ou face à un juge, c’est toujours la parole du délinquant qui est plus forte que celle des pharmaciens. Il y a des problèmes réels sur le terrain qu’il faut prendre en charge: la tenue et le contrôle de l’ordonnancier, l’ordonnance de complaisance, l’absence de la liste officielle des psychotropes, la désignation pour toute enquête d’experts compétents et qualifiés, etc…Tous ces problèmes le Snapo n’a pas arrêté depuis des années de les signaler aux pouvoirs publics, aujourd’hui de nombreux pharmaciens sont incarcérés au cours d’enquêtes pour des motifs très légers et leur officines sont fermées et leurs familles vivent de la quête organisée par le syndicat et les pharmaciens, c’est inacceptable dans un Etat de droit. Les autorités doivent réhabiliter le pharmacien et trouver en urgence les solutions aux problèmes que nous avons signalés.

Parmi les autres dossiers abordés figurent celui de la marge bénéficiaire, qui est pris en charge par un comité multi ministériel, un comité qui s’est réuni plusieurs fois depuis le mois de mars, nous avons transmis nos propositions, et nous attendons qu’on nous invite à d’autres réunions au cours des semaines qui viennent pour finaliser le dossier

le dossier de la formation occupe une bonne place dans notre programme, et en plus des journées régionales que nous tenons chaque mois dans le cadre de la formation continue, nous allons poursuivre nos contacts avec les ministères concernés, à savoir la santé, l’enseignement supérieur, et même la formation professionnelle, les contacts sont déjà déclenchés depuis plusieurs mois, ce dossier de formation touche non seulement les pharmaciens mais tout le personnel officinal, et cela va de la mise à niveau des diplômes, jusqu’à la formation de personnel qualifié spécialement destiné à l’officine en fonction de l’évolution et des besoins de la pharmacie

nous allons aussi reprendre notre coopération avec les caisses de sécurité sociale, (Cnas et Casnos) et avec leur ministère de tutelle, la réforme de certaines dispositions du tiers payant va être abordée, et le Snapo compte proposer aux pouvoirs publics certaines dispositions nouvelles qui doivent aider les pharmaciens dans ses lourdes tâches liées à la convention du tiers payant, qui constitue un travail administratif énorme au niveau de l’officine et qui nécessite la mobilisation de moyens humains matériels et techniques conséquents, ce qui constitue de grandes charges pour l’officine et pèse lourdement sur son budget et son fonctionnement; les malades chroniques sont des malades lourds, et leurs prise en charge au niveau de l’officine dans le cadre du tiers payant nécessite du temps et des moyens, et ceci doit être pris en compte dans le cadre de la convention du tiers payant.

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