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Africa2016 à Paris : les entreprises au centre du jeu

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Plus de 1000 entreprises, dont près de la moitié africaines -et plus de 35 sociétés algériennes- se réunissent jeudi et vendredi à Paris pour le Forum Africa2016, organisé par les ministères français des affaires étrangères et de l’économie et par la Fondation AfricaFrance. C’est la plus importante manifestation économique jamais organisée en France sur l’Afrique, dans un effort de rénovation des liens franco-africains. Elle devrait se répéter tous les deux ans. Tous renseignements sur http://www.africa2016.org/fr/index.php

Africa2016 a, pour ses promoteurs, deux objectifs principaux : promouvoir le rôle de « hub » économique que peut jouer la France entre l’Europe et l’Afrique, aider les entreprises françaises, européennes et africaines à nouer des contacts entre elles. C’est ainsi qu’en marge des conférences plénières et des colloques, l’accent a été mis sur les rendez-vous bilatéraux entre entrepreneurs.

Les entreprises algériennes sont bien représentées. Plus de 35 sont inscrites (autant que le Maroc mais moins que la Tunisie, très présente) et le groupe Condor est l’un des partenaires officiels de l’événement. Le site d’Africa2016 a annoncé dimanche que le président du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), Ali Haddad, interviendra vendredi matin à la conférence plénière « La ville durable, enjeu de l’Afrique ».

Les conférences plénières aborderont une dizaine de grands thèmes concernant l’avenir économique de l’Afrique : outre la ville durable, la numérisation, l’énergie, les financements, la formation, l’agriculture et l’agro-business, le rôle des PME. Abderrahmane Benhamadi, président de Condor, débattra sur le thème des partenariats d’entreprise et de la croissance partagée. Brahim Benabdeslem, président de l’Institut de management MDI et vice-président du FCE, interviendra aussi sur le développement des compétences et l’enjeu majeur de l’emploi. Slim Othmani, président de NCA Rouiba, parlera des divers modes de financement des projets d’entreprises.

Les rencontres B2B au cœur du Forum

A moins de 3 mois du « Rendez-vous d’Alger », le Forum d’investissements et d’affaires des 3-5 décembre à Alger, la délégation algérienne met l’accent sur les contacts avec les entreprises africaines et compte mettre à profit le Forum de Paris pour les multiplier. Une rencontre entre M. Haddad et des responsables et entrepreneurs africains sera notamment organisée.

Les contacts B2B sont « le cœur du réacteur », selon une expression de Marc Bouteiller, coordinateur et directeur adjoint pour l‘Afrique au ministère français des affaires étrangères. Les organisateurs en espèrent plus de 3 000, facilités par une plate-forme internet de matchmaking, permettant aux participants de trouver le bon interlocuteur et de convenir avec lui d’un rendez-vous via leurs téléphones portables. « Les entreprises qui vont venir qu’elles soient africaines, françaises ou européennes (car nous ne faisons pas de discrimination) peuvent avoir sur deux jours jusqu’à dix rendez-vous, et ces rendez-vous seront, j’en suis sûr, fructueux, ajoute Marc Bouteiller. Nous voulons sortir des grand-messes. Quand un contact B2B est bien fait, il révèle des surprises. Les rendez-vous les plus intéressants ne sont pas forcément entre entreprises qui ont exactement le même positionnement.  Car nous ne voulons pas promouvoir uniquement des relations commerciales mais toutes sortes de partenariats industriels, technologiques, financiers et autres ».

La volonté d’aller au-delà des simples échanges commerciaux pour nouer des partenariats productifs – souvent manifestée dans les milieux économiques algériens – est également mise en avant au Forum de Paris. Lionel Zinsou, président de la fondation AfricaFrance, économiste et ancien Premier ministre du Bénin, estime ainsi que le chiffre le plus significatif est celui des stocks d’investissements : la France a multiplié par 7 ses investissements en Afrique depuis l’an 2000. Selon un entrepreneur français, il faut « le passage d’une ère on l’on veut vendre à une ère où l’on veut bâtir ». Un tiers des entreprises inscrites à Africa2016 ont manifesté leur intention de s’implanter, selon les organisateurs.

La réorientation de la diplomatie française

Africa2016 s’inscrit aussi dans le travail de refondation des relations franco-africaines. La « Françafrique » – cette expression forgée pour désigner la forme de dominance de Paris sur ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest – a été rendue obsolète par les progrès de la mondialisation qui poussent les responsables africains à regarder partout dans le monde, que ce soit vers la Turquie, l’Asie ou l’Amérique. Le sommet de l’Elysée en décembre 2013, sous la présidence de François Hollande, avait lancé cette fondation AfricaFrance. Elle s’est adressée aux entreprises et aux territoires pour lancer des réflexions sur des secteurs très divers, du droit des affaires aux industries culturelles en passant par le sport. Africa2016 va dans le sens de cette réorientation de la diplomatie française vers l’économie.  Elle constitue une contribution au sommet plus politique des chefs d’Etat français et africains prévu à Bamako en janvier 2017. Les idées des entrepreneurs qui sortiront d’Africa2016 pourront, selon Lionel Zinsou, président d’AfricaFrance, inspirer les chefs d’Etat sur des thèmes de fond : par exemple l’emploi des jeunes ou la manière de faire en sorte que la croissance signifie réellement une récession de la pauvreté.

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