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Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l’Environnement : « La bataille de la mobilisation des ressources hydriques a été gagnée, maintenant il faut mener à son terme celle de leur gestion… »

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L’essentiel de l’intervention que le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement a faite, ce matin, devant les cadres centraux et locaux de son département ministériel et les responsables des entreprises en relavant, a porté sur les meilleurs voies et moyens d’arriver rapidement à une gestion efficiente et rigoureuse du secteur.

Rompant avec l’habitude ancrée chez nombre de nos gouvernants à s’étaler, lors d’événements similaires, sur les réalisations, réelles ou supposées, de leurs secteurs respectifs, Abdelkader Ouali n’a consacré à celles du secteur dont il a la charge depuis quatre mois qu’un temps relativement réduit ; un temps suffisant, toutefois, pour rappeler l’importance de ce qui y a été fait ces dix-sept dernières années. Un montant et une appréciation lui ont, en effet, suffit pour mettre en exergue ces réalisations : « Quelque 50 milliards de dollars ont été injectés dans le secteur depuis 1999, qui ont permis à l’Algérie de gagner la bataille de la mobilisation des ressources hydriques », a-t-il, en effet, déclaré devant les cadres de son secteur et répété, dans le point de presse improvisé qu’il a animé à l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux de ladite rencontre.

Pour mieux mettre en exergue l’importance de cette dernière réalisation, le ministre a rappelé que « dans les années 90, la règle était la pénurie d’eau et sa disponibilité, l’exception» alors « qu’aujourd’hui, c’est l’inverse qui est vrai ». Une affirmation qui lui a permis d’entrer de plan-pied dans le vif du sujet. A savoir, la nécessité urgente pour le secteur de gérer, au mieux et rigoureusement, cette ressource. « Si on ne réagit pas fermement et prestement à tous les problèmes qui entravent la mise à la disposition des usagers, consommateurs ou agriculteurs, d’une manière régulière, des quantités d’eau dont ils ont besoin, nous réduirons à néant tous les immenses efforts fournis par l’Etat ces dernières années pour développer le secteur », a-t-il, en effet, lancé aux présents.

Et à ce propos, il n’a pas manqué d’illustrer ses propos par le rappel et des « 31 barrages qui ont été réalisés depuis 15 ans » et qui ont porté le nombre des ouvrages du genre dans notre pays, à un total de 75 (barrages), et « des 25 000 forages qui y ont été, dans le même temps, réalisés » ; barrages et forages qui permettent, a-t-il ajouté », « de mobiliser annuellement 3,6 milliards de m3 d’eau destinés à la consommation domestique et à l’irrigation agricole ». Concernant ce dernier point, Abdelkader Ouali a précisé que les « 6 milliards de m3 affectés au secteur agricole permettent irrigation « de pas moins de 1,5 million d’hectares ».

Des résultats auxquels, a-t-il reconnu, a grandement contribué la mobilisation de ressources hydriques dites non conventionnelles ; en clair des ressources provenant du dessalement de l’eau de mer, qui atteignent « les 2,5 millions de m3 par jour ». Et dont (les résultats précités) il s’attend à ce qu’ils connaissent une amélioration certaine, « avec la mise en eau, d’ici fin 2017, de neuf nouveaux barrages ».

La bonne gestion du secteur, une necessité absolue

Revenant à son idée directrice de la nécessité d’une gestion rigoureuse et efficiente du secteur, le ministre a déclaré aux présents que la réalisation d’infrastructures n’est jamais une fin en soi. Et que le plus important est « leur maintenance, seule à même d’assurer une utilisation optimale de leurs capacités ». Se voulant, à l’évidence, plus explicite, il a déploré les faits négatifs qui caractérisent présentement leur gestion. Parfaitement illustrés, au demeurant, par « les 103 000 fuites réparées durant le seul premier trimestre de l’année en cours et les 13 000 branchements illicites découverts durant la même période ».

Des faits qu’il n’a pas manqué d’attribuer au laxisme, des uns, et à l’incompétence, des autres, de certains responsables des démembrements locaux de son ministère et des entreprises en relevant. Notamment de l’ADE (Algérienne Des Eaux) qui gère, a-t-il dit, 800 communes du pays. Et qui dispose d’un effectif global de 30 000 employés, tous personnels confondus. Et à propos de personnels, Abdelkader Ouali a clairement déclaré que « les 50 000 (y compris ceux de l’ADE) que compte le secteur sont, normalement, largement suffisant pour en assurer une gestion rigoureuse et efficiente ». De là , son avertissement que « dorénavant aucun manquement ou défaillance dans l’exercice de leurs fonctions ne seront tolérés de la part des employés du secteur ».

Cette sévérité dans le ton s’explique, à l’évidence, par les pertes que les défaillances et les manquements relevés occasionnent à ce dernier. Mais également aux coups qu’ils portent à sa crédibilité et, à travers lui, à celle de l’Etat. Pour mieux faire passer son message, le ministre a cité les exemples de certaines wilayas du pays (qu’il n’a pas citées) où des retards dans la livraison des projets arrêtés et, partant, dans la satisfaction des besoins en eau de nombreux citoyens, ont été enregistrés du fait « des comportements négatifs des responsables (du secteur) y exerçant ». Un comportement qui peut aller, a déclaré le ministre, « jusqu’à ne pas signaler un cas de fuite pourtant flagrant, puisque se déroulant dans une artère principale et non loin du siège de la daïra s’y trouvant ». Un cas qui s’est déroulé dernièrement dans la ville d’Azzazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou , qui a valu au chef de l’antenne ADE de la ville d’être relevé de ses fonctions. Pour le ministre, « c’est à l’éradication de tous ces comportements et ce, par l’élaboration d’un feuille de route pour le secteur visant à sa gestion rigoureuse et efficiente, que tend la rencontre nationale des cadres du secteur ».

Pour mieux situer l’importance de la feuille de route à élaborer, il a déclaré aux présents qu’ils devaient « comprendre qu’ils gèrent un service public que l’Etat leur a confié pour le bien-être des citoyens ». Un objectif qu’ils ne peuvent concrétiser, a-t-il ajouté, que « par un travail de proximité permanent ». Ce qui suppose, a-t-il poursuivi, que « toutes les structures du secteur soit à l’écoute permanente des citoyens… » C’est à toutes ces préoccupations que doivent répondre les participants à la rencontre qui se tient, aujourd’hui et demain, au siège du ministère des Ressources en et de L’Environnement.

Mourad Bendris

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