AccueilActualitéNationalSmain Lalmas, Président de l’ACE (Algerie conseil export) à Algérie Eco : « Ce...

Smain Lalmas, Président de l’ACE (Algerie conseil export) à Algérie Eco : « Ce n’est plus une histoire de loi, mais plutôt, de son application »

- Advertisement -
 Algérie-Eco : Le projet de Loi de finances 2017 qui sera examiné cette semaine introduira quelques modifications pour améliorer la situation économique. Qu’attendez-vous de ce projet de loi pour ce qui est du développement des exportations hors hydrocarbures?

MLalmas : Il faut signaler que nous allons terminer l’année 2016 avec un déficit record qui atteindra les 28 ou 30 milliards $, un scénario qui était attendu et prévisible, mais malheureusement, le gouvernement n’a pas pris les dispositions nécessaires pour éviter cette catastrophe ou l’atténuer. Face à la gravité de la situation, le gouvernement va encore une fois, casser la tirelire, et se servir du fond de régulation (FRR) et de nos épargnes, pour corriger ce défit colossal du budget et corriger en même temps, ce déficit inquiétant en solutions techniques et durables.

 Cette situation est annonciatrice d’une année 2017 difficile. On annonce déjà sur l’avant projet, l’augmentation de tva de deux points, et l’imposition de taxes spécifiques sur certains produits, et uns plus grande rigueur sur le contrôle des transferts de dividendes des sociétés étrangères, en plus des histoires de surfacturations à l’importation.

Cela dit pour votre question sur l’activité export, pour le moment, dans l’avant projet, rien n’a filtré a ce sujet, une activité censée être stratégique, mais qui n’est pas prise au sérieux ni sur la loi de finance et encore moins sur le nouveau code des investissements.

La loi introduira quelques modifications pour améliorer la situation économique. Quelles sont à votre avis les meilleures modifications qui doivent êtres apportées?

A mon avis, ce n’est plus une histoire de loi, mais plutôt, de son application. A quoi sert une loi, qui malheureusement est contournée avec la complicité de l’administration er de certains responsables, au su et au vu de tous dans l’impunité totale.

Les meilleures modifications et les meilleures lois sont celles, qui au préalable sont évaluées et accompagnées d’un dispositif qui veillera à son application.les modifications annoncées sont axées essentiellement sur l’augment des impôts et taxes, qui à mon avis, va envenimer l’ambiance ou le climat des affaires qui est déjà bien affecté. Encore une fois, le gouvernement va avoir recours à des solutions de facilités, à fortes répercussions négatives sur le pouvoir d’achat, au lieu d’aller vers des approches techniques bien réfléchies, en concertation avec les différents acteurs économiques, afin de trouver un projet de sortie de crise, avec un consensus large, et qui sera porté par tous.

La politique du gouvernement en matière d’investissement, du moins sur papier, consiste à encourager  sensibiliser et inciter les gens à investir, or, en imposant plus de taxes et plus d’impots, donc plus de contraintes, cela va à contre sens de sa politique, ce qui fait qu’au lieu d’élargir l’assiette imposable, avec moins d’impôts et plus d’avantages et de facilitations, on agit sur l’existant, on presse nos opérateurs, et bien sur,  on imagine le résultat.

Comment se porte actuellement le secteur des exportations hors hydrocarbures?

Les exportations hors hydrocarbures se portent mal, elles continuent à représenter un faible pourcentage du montant global de nos exportations, pour le premier semestre 2016, un recul de plus de22% par rapport à 2015, nous avons réalisé 800millions $.

Les causes sont connues, je les ai souvent signalé dans mes interventions, mais c’est dû essentiellement  à l’absence d’une volonté politique réelle, pour une meilleure prise en charge de cette activité, absence de stratégie et de vision à moyen et long terme pour son développement, sans  oublier l’absence ou la mise à l’écart pur et simple de compétences en la matière.

Nous continuons donc d’agir sur les aspects opérationnels, pour régler des problèmes  conjoncturels au lui de mettre en place une stratégie nationale de développement des exportations avec l’adhésion et la contribution de tous, pour un travail en profondeur avec  beaucoup plus de lisibilité et  avec des objectifs bien tracés.

Entretien réalisé par Imène A.

Articles associés

Fil d'actualité

Articles de la semaine