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Mr Kaci Ait Yala, Président du FCE international à Algérie-éco : « L’Algérie a besoin d’une diaspora qui l’accompagne dans cette phase de transition »

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Ingénieur en électronique, Mr Kaci Ait Yala débute sa carrière en qualité de Responsable R&D dans un grand groupe européen avant de créer le Groupe K&S, première entreprise à avoir affiché une image de télévision sur un écran plat, qui comprend plusieurs sociétés en Europe et en Algérie. Il a également été le premier algérien à introduire sa société en bourse sur le marché réglementé d’Euronext Paris. Son souci de fédérer la diaspora algérienne en France vient de loin : déjà en 1992, il fut l’un des initiateurs du Club 92 qui s’était efforcé de rompre l’embargo économique de fait subi par l’Algérie pendant la décennie noire et répondant à l’appel des autorités algériennes, il investit alors lui-même dans un site de production à Oran (Bya Electronic). Depuis, il n’a cessé de fédérer et de mettre en relation les entrepreneurs français d’origine algérienne en dehors, souligne-t-il, de toute considération politique ou confessionnelle. Chevalier de la Légion d’honneur, Mr Kaci Ait Yala est membre de plusieurs organisations patronales et fut lauréat, en 2007, du prix du chef d’entreprise issu de la diversité. Dans cette interview qu’il nous a accordé, il se confie en exclusivité à  «Algérie-Eco».

Algérie-éco : Vous avez été à la tête d’une délégation qui s’est rendue du 26 au 29 juin 2016 à Alger, quel a été l’objet  de cette visite ?

Mr Kaci Ait Yala : Le déplacement officiel de travail à Alger organisé par le FCE International et la CACI France a effectivement eu lieu du 26 au 29 juin 2016. Il s’inscrit dans la dynamique du renforcement des relations économiques algéro-françaises impulsée par l’accord d’exception signé en décembre 2012. Le 26, nous avons tenu une réunion  à l’Hôtel Aurassi du bureau de la CACI France  pour l’approbation des comptes 2015. Dans la soirée, nous avons participé à l’Afterwork  de Jil’FCE et nous avons débattu aux côtés de Kamel Chekkat, chercheur en théologie sur le thème : « Entreprenariat et Religion ». Le lendemain, nous avons tenu une réunion FCE / FCE International – ODJ. Il a été décidé l’élaboration d’un règlement intérieur qui doit obéir à la stratégie nationale, la mobilisation de subventions, de cotisations et dons pour le budget de fonctionnement du FCE International. Nous avons également discuté de notre site web qui doit être opérationnel dans les meilleurs délais. La gestion du site se fera au siège du FCE et sera alimenté par les membres honoraires. Il a été question également de la relation CACI France – FCE International, celle-ci doit être définie et précisée afin de travailler en synergie. Il faut souligner que M. Tibaoui, vice-président du FCE et président du WTC Int a mis à la disposition du FCE International, le réseau du World Trade Center International. Pour ce qui est des projets (IDE),  ils ont été présentés par les membres du FCE International dans différents secteurs d’activités : Tourisme, Banque, E-commerce, Logistique, Smart Big Data, Filières Agricoles, Centrale Export, e-santé, Rating Africa, FCE Silicon Campus etc. Le 28 juin, notre délégation  a rencontré Mr Abdeslam Chelghoum, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche. Cette rencontre s’est déroulée en présence de l’ensemble des cadres du ministère et a donné lieu à un échange approfondi et détaillé. Nous avons présenté et expliqué les actions et les méthodes de travail du FCE International et de la CACI France. Nous avons longuement débattu des projets déjà envisagés par le FCE International et la CACI France, à savoir : la relance d’une race de mouton en voie de disparition, avec création d’une ferme pilote ; la coopération dans la filière bovine, veau et lait, qui connait de graves difficultés en France ; la production agricole « bio » qui connait un essor remarquable. Se déclarant « preneur » de ces projets structurants, Mr le Ministre a mis en avant plusieurs autres besoins dont l’export et a confirmé que la première cible commerciale à l’export est notre diaspora installée à l’étranger à l’instar de la diaspora chinoise et turque. Il y a besoin de la :

  • Mise en place de centrales logistiques dans les grands pôles de production et organisation du circuit d’exportation (normalisation des opérations, des procédures, des relations entre opérateurs, marketing, …),
  • Création de centres de conditionnement et d’expédition de produits agricoles frais ainsi que de produits de la pêche et de l’aquaculture,
  • Mise en place de consortiums d’opérateurs pour l’amélioration de leur compétitivité sur les marchés internationaux,
  • Valorisation des produits et sous-produits d’origine animale et végétale,
  • Appui à l’exportation de produits à base de viandes rouge et blanche et d’origine animale,
  • Appui au développement de la filière oléicole,
  • Mécanisation spécialisée (pas les tracteurs ou les moissonneuses, mais les machines comme les arracheuses de pommes de terre),
  • Le secteur de la transformation des productions agricoles.

Le jour même, nous avons participé  à la soirée de mobilisation pour l’emprunt national obligataire qui a réunit 800 chefs d’entreprises et permis de lever 1.5 milliards de dollars.

Que représente la diaspora nationale en termes de chiffre d’affaires ?

Forte de plus de 5 millions de personnes en France et de 8 millions dans le monde, la diaspora algérienne établie à l’étranger représente une manne économique et scientifique de 400 000 chefs d’entreprises et hauts cadres installés en France est une richesse inespérée pour le pays. Elle a un potentiel de chiffre d’affaires de plus de 200 milliards de dollars. D’après la Banque Mondiale, en 2015, la diaspora tunisienne a transféré 2,3 milliards de dollars vers son pays, le Maroc 6,4 milliards de dollars et la diaspora algérienne seulement 2 milliards de dollars alors qu’elle est 5 fois plus grande. C’est la première recette hors hydrocarbures des inputs en devises de notre pays. Nous nous sommes fixés comme objectif de multiplier ce chiffre par 10.

Votre mission est de développer les échanges économiques et commerciaux, entre la France et l’Algérie, est-ce que ces relations se développent à un rythme important où bien sont-elles en stand by ?

Vous l’aurez compris, notre mission et celle d’autres organisations aussi est de construire un pont Paris/Alger à l’image de ce qu’a été l’axe Paris/Berlin après la seconde guerre mondiale : un axe structurant, de long terme et placé sous le signe de l’Excellence. Nous apportons le savoir-faire de proximité et un accompagnement de la petite et moyenne entreprise. Nous mettons l’accent sur la notion d’intelligence économique et sur l’utilisation à cet égard des techniques numériques. Ce partenariat stratégique entre l’Algérie et la France s’inscrit dans les orientations décidées par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande en décembre 2012.  A ce jour, 500 entreprises françaises se sont implantées en Algérie et génèrent plus de 140.000 emplois directs et indirects. Les flux d’investissements français vers l’Algérie sont systématiquement supérieurs à 200 millions d’euros par an depuis 2008. Ces flux font aujourd’hui de la France le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie.  Les investissements français couvrent ainsi la quasi-totalité des secteurs d’activité algériens et concourent directement à la diversification de l’économie du pays. Ils concernent en particulier le secteur financier, l’industrie automobile, les transports, les industries alimentaires, l’industrie pharmaceutique, la construction, le secteur de l’extraction minière et de la formation. Les relations entre la France et l’Algérie ne peuvent êtres quelconques, la présence de notre diaspora, notre histoire commune, les positions géostratégiques des deux pays, les problèmes sécuritaires et les investissements engagés font que ces relations ne peuvent qu’aller de l’avant.

La diaspora nationale manifeste en permanence son intérêt pour le pays, y’a-t-il des blocages ou des contraintes qui freinent cet intérêt ?

L’Algérie est sortie de la zone de turbulences et vit une période de transition vers une économie de marché, une restructuration économique capable de préparer notre pays à l’après pétrole. Nous nous inscrivons dans une perspective d’accompagnement de toute démarche structurante et avons mis en place des commissions d’experts à cet effet. L’économie nationale est confrontée depuis deux ans à une crise pétrolière sévère qui par sa durabilité a fortement aggravé les équilibres macro-économiques du pays.

Lors de la dernière tripartite, la stratégie de sortie de crise élaborée par les pouvoirs publics et les actions visant à dynamiser la croissance et l’investissement hors hydrocarbures ont fait l’objet d’un large consensus.

Il reste à définir et à faire adopter, dans les meilleurs délais, une politique ambitieuse de diversification économique, basée sur une transformation structurelle de notre industrie et la rénovation du modèle de financement de l’économie. Dans ce cadre, le gouvernement aurait à gérer une transition durant laquelle la priorité devrait concerner la mise en adéquation entre les politiques publiques et les besoins sectoriels de l’économie, la révision du modèle de la gouvernance économique et l’émergence d’acteurs de marché capables de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront sensiblement réduites.

Cette vision est en totale adéquation avec le plaidoyer du Forum Des Chefs d’Entreprise (FCE), de juin 2015 « Pour l’émergence de l’économie algérienne ».

Depuis ces dernières décisions gouvernementales, il n’y a plus de grosses contraintes à l’implication de notre diaspora dans le développement de son pays.

Les réformes économiques et juridique (nouvelle constitution, nouveau code des investissements etc.), affirme comme irréversible la transition de l’économie algérienne vers une économie de marché.

Pensez-vous que le nouveau modèle économique est apte à évoluer selon les règles de l’économie de marché ?

L’économie de marché obéit à des règles et à des obligations. La confiance et la transparence sont de fait. L’économie de marché est un processus complet, c’est une chaine de valeur qui démarre de la naissance de l’individu jusqu’à sa disparition. Notre positionnement doit être défini. Il faut éviter de faire du copier/coller France–Algérie ou USA–Algérie. Il faut arrêter de croire à des théories complexes d’experts qui ont toujours vécu dans un autre système et sont alimentés de données et contenus internet et qui veulent nous imposer leurs théories. Nous avons la chance aujourd’hui de reconstruire notre modèle économique sur une nouvelle base. L’économie de marché c’est comme une équation mathématique, si vous n’avez pas étudié les intégrales, vous ne pouvez résoudre une équation d’intégrales.

La diaspora d’origine algérienne évolue dans le système d’économie de marché, en maîtrise les codes et les règles. Nous pouvons aujourd’hui tous affirmer que nous parlons le même langage.

Vous êtes le président du Forum des Chefs d’Entreprise International  et aussi président de la Chambre Algérienne de Commerce et de l’Industrie en France (CACI France), en quoi consiste votre mission et quels sont vos projets ?

Effectivement, nous avons préféré pour notre représentation économique à l’étranger et pour plus d’efficacité que les deux entités soient présidées par la même personne. Nous sommes partie de zéro et le travail à réaliser nécessitait une rapidité d’exécution. Nous gérons les deux organisations comme nous gérons nos propres entreprises (vision, action et suivi). Je suis responsable devant le président du FCE Mr Ali Haddad et de la direction de la CACI de la réussite de ce projet. Les deux organismes sont complémentaires et que vous compreniez au mieux, je vais vous expliciter les deux structures :

            I. Le Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) :

Le FCE a pour vocation de contribuer à l’instauration de l’esprit d’entreprise au sein de l’économie nationale et de promouvoir l’initiative privée et de défendre les intérêts de l’entreprise algérienne. Les acteurs économiques les plus importants se sont regroupés à l’intérieur du FCE pour faire valoir leur point de vue et faire entendre leur voix sur la scène économique nationale, à travers l’instauration d’un dialogue permanent avec les pouvoirs publics d’une part, mais également avec tous les autres acteurs économiques et sociaux (médias, syndicats, chercheurs, etc.).

Présidé par Mr Ali Haddad, le Forum regroupe à février 2016 environ 1800 entreprises. Les sociétés membres du FCE cumulent un chiffre d’affaires global de plus de 30 milliards de dollars et emploient plus de 260 000 salariés.

1/ Sur le plan interne :

Organiser et développer la concertation entre les membres du FCE ;

– Mettre à la disposition des entreprises l’information économique utile et d’actualité ;

– Initier toutes les études économiques qui intéressent les activités des membres du FCE

– Encourager la conclusion d’affaires ou de projets d’association entre les membres ;

– Rechercher et faciliter les opérations de partenariat ou de prise de participation entre   l’entreprise algérienne et l’entreprise étrangère ;

– Conseiller l’entreprise adhérente et, au besoin, l’assister dans ses démarches ;

– Encourager les actions de formation et la recherche sur le management des entreprises.

2/ Sur le plan des relations et de la concertation avec les pouvoirs publics :

– Etudier et analyser tout document, projet ou disposition à caractère législatif ou réglementaire émanant des pouvoirs publics et ayant un impact sur l’entreprise ;

– Formuler des suggestions et recommandations relatives aux questions économiques ;

– Porter à la connaissance des pouvoirs publics et des chefs d’entreprise la position du FCE sur toute question économique ;

– S’organiser pour répondre à toute consultation ou avis émanant des pouvoirs publics ou d’autres organismes et institutions similaires ;

– Organiser la participation du FCE aux réunions, symposiums, colloques et autres manifestations économiques susceptibles d’intéresser les entreprises adhérentes.

3/ Sur le plan des relations et de la concertation avec les autres organisations nationales et internationales :

– Développer avec les organisations similaires, les organisations patronales, les associations économiques étrangères des relations de coopération ;

– Participer à travers les entreprises membres aux manifestations économiques à l’étranger qui suscitent l’intérêt pour l’Algérie ;

– Organiser des journées d’études en Algérie et à l’étranger en collaboration avec des organismes étrangers ;

– Adhérer à toute organisation internationale poursuivant les mêmes buts.

          II. La Chambre Algérienne de Commerce et de l’Industrie (CACI) :

La chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), est un établissement public à caractère industriel et commercial qui a la particularité d’être ouverte à la représentation des entreprises à travers des organes où siègent des dirigeants d’entreprises élus par leurs pairs.

La CACI est l’émanation d’un réseau de 48 chambres de commerce et d’industrie locales   qui couvrent l’ensemble du territoire national. Elle concoure au développement des entreprises et de l’économie nationale. Sa mission est définie par décret.

Les missions de la chambre de commerce et d’industrie :

La CACI exerce une mission d’intérêt général. Elle est l’organe représentant les intérêts généraux des entreprises industrielles, commerciales et de services tant auprès des pouvoirs publics que des autorités étrangères afin de promouvoir le développement économique. Elle constitue le lieu privilégié de dialogue et de concertation entre les opérateurs économiques et entre ceux-ci et les pouvoirs publics. Elle joue également un rôle de soutien auprès des entreprises notamment en accompagnant les créateurs et repreneurs de sociétés ou encore en œuvrant pour la formation professionnelle. En partenariat avec les autorités nationales, la CACI peut conseiller et soutenir les entreprises dans leur développement international notamment dans le domaine des exportations. En outre, la CACI est dépositaire de prérogatives de puissance publique. Au-delà de sa mission historique de représentation et de promotion des intérêts de plus d’un million d’entreprises affiliées au réseau des CCI, la CACI assure de multiples services à destination des entreprises tels que :

–        l’appui à la création et l’accompagnement des entreprises ;

–        la collecte, le traitement et la diffusion de l’information économique et commerciale ;

–        l’assistance au développement des entreprises ;

–        l’assistance et le soutien aux exportateurs hors hydrocarbures ;

–     l’organisation de mises en relations d’affaires entre les hommes d’affaires algériens et étrangers notamment à l’occasion des visites de délégations algériennes à l’étranger  et de délégations étrangères en Algérie ;

–        la conclusion d’accords de coopération, la création de conseils d’hommes d’affaires bilatéraux ou la création de chambres de commerce mixtes avec des organismes similaires ou homologues  étrangers, réalisés souvent à la demande des pouvoirs publics et visant notamment l’accompagnement à l’international des entreprises algériennes ;

–        l’adhésion aux groupements régionaux et internationaux des Chambres de Commerce et d’Industrie ;

–        le visa et la certification de documents commerciaux (RC, certificats d’origines, …) présentés ou demandés par les opérateurs notamment dans le cadre de leurs relations avec l’étranger ;

–        l’organisation de séminaires, de journées d’information, d’expositions et de salons ;

–        la formation, le perfectionnement, le recyclage et le développement des compétences ;

–      la mise à disposition d’un centre de conciliation et d’arbitrage pour le règlement des litiges commerciaux des opérateurs économiques.

La CACI est présidé par Mr Mohamed Laid Benamor (élu), Mr Mohamed Chami est le Directeur Général (fonctionnaire).

Peut-on connaitre votre programme à venir ?

Nous allons tenir en septembre à Paris l’Assemblée Générale  de CACI France. Nous serons présents dans le même mois à la Conférence sur l’agriculture en collaboration avec la Chambre de commerce d’Almeria  qui sera organisée par le FCE. Nous confirmons également notre participation à la 2ème édition sur l’investissement dans l’agro-industrie, organisée par le Ministère de l’Agriculture.  Le 24, 25, 26 et 27 septembre  nous serons présents au Salon IFTM/TOP RES à Alger et à l’inauguration du complexe hôtelier « La Gazelle d’Or » du groupe Mehri à El Oued.   Le 28, 29 et30 septembre, le FCE organise la 2ème édition de son université d’été à Constantine à laquelle nous participerons bien entendu. Le 5, 6, 7 et  8 octobre, nous serons présents au 1er Salon International de la Récupération et de la Valorisation des Déchets (Revad) Industriels, qui sera organisé à Alger par la CACI Algérie. Toujours en octobre,  la quatrième session du Comité mixte économique franco-algérien sera organisée à Paris. Au même mois, il est prévu la tenue du salon Planète PME au Palais Brongniart à Paris. Algeria Invited Nation qui sera organisé par le FCE, qui va également tenir une Conférence à New York avec les Chambres de commerce. Au mois de novembre, les 2,  3 et 4 à Marseille, le FCE International et CACI France, organisera la Semaine Economique en Méditerranée  sous le thème « le numérique en méditerranée ». En marge de cet événement, il est prévu la tenue  d’une rencontre à Marseille  intitulée « Simplifiez-vous l’Algérie ». Les 23,  24,  25 et 26 novembre 2016, Alger (Safex – Pins maritimes) Salon International du Transport et de la Logistique « Logistical ». Et enfin, il y aura le rendez-vous tant attendu à savoir  le Forum économique algéro-africain d’Alger dans lequel le FCE est partenaire. Et enfin à la mi-décembre, il est prévu la tenue du Forum Economique Algérie à Bruxelles.

Les membres de la diaspora se plaignent d’un déficit de représentation dans les assemblées élues notamment les deux chambres du parlement, à quoi cela est dû à votre avis et comment œuvrer pour qu’ils soient beaucoup plus présents dans ces institutions ?

L’Algérie a besoin d’une diaspora qui l’accompagne dans cette phase de transition vers une économie de marché. Ceux de nos compatriotes qui sont intéressés par le militantisme politique, je ne vois pas où est le problème ? Pour les binationaux, ils peuvent se présenter aux élections en France et je peux vous affirmer que nous avons beaucoup d’élus à tous les niveaux et des grandes compétences qui nous aident dans notre projet. Pour ceux qui ne sont pas binationaux, donc seulement algériens, ils ont le droit de se présenter au même titre que l’ensemble des algériens à toutes les élections en Algérie.

Je profite de cette fenêtre pour faire appel à notre diaspora pour nous rejoindre et militer au sein des commissions sectorielles de nos organisations. Sincèrement, l’Algérie ne peut plus financer autant d’élus de partis politiques, de fonctionnaires, d’aides etc. Il y aura des priorités. Il va falloir faire des choix. Notre indépendance économique en dépend. Nos recettes d’hydrocarbures ont été divisées par quatre. Il faut se réveiller et se mettre au travail.

L’Algérie est un modèle d’attractivité : elle dispose d’un potentiel énergétique inégalable, d’un coût de la main d’œuvre extrêmement compétitif, d’une population socialement soutenue par une politique gouvernementale (santé, culture, logement, transport, instruction et formation professionnelle etc.) et d’un territoire qui fait cinq fois la France. Le FCE International et la CACI France, par leur positionnement, par la qualité de leurs membres et par leurs implantations de proximité, œuvreront sans relâche pour canaliser la manne financière et le savoir de notre diaspora en direction du pays.

Le gouvernement doit poursuivre sa stratégie de diversification de l’économie et continuer à soutenir le développement de la production en Algérie de produits et services. La production algérienne doit être qualitative. Je tiens ici à féliciter le Président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), Mr. Ali Haddad, d’avoir lancé le label baptisé « Basma Djazairia» : il faut promouvoir la production nationale de produits fabriqués en Algérie par les algériens mais aussi en dehors du territoire national. Il convient d’accompagner les entreprises algériennes dans leur stratégie d’exportation. Nous avons d’ailleurs mis en place une commission Made in Algeria (MIA) pour accompagner la promotion des produits et services algériens.

L’export doit être au centre de notre stratégie. C’est un acte politique et une stratégie du pays à l’instar de tous les autres pays. La décision de l’Algérie d’accompagner l’entreprise algérienne et plus précisément les chefs d’entreprises dans le développement du commerce extérieur est également un engagement ferme et irréversible. La promotion du Label Algérie et son positionnement à un standard haut de gamme devra être notre objectif.

Il faut utiliser des leviers accélérateurs de processus pour se positionner rapidement sur le marché de l’export. Notre produit d’exportation doit être induit par notre pouvoir de consommation (volume d’import) et doit impérativement cibler les pays où notre diaspora est présente (ce sont nos meilleurs représentants à l’étranger, à l’instar des modèles chinois et turc).

L’Algérie a traversé une décennie noire, une décennie d’embargo international. Nous avons dû nous débrouiller seuls et nous nous en sommes sortis et grâce à vous tous, nous avons même réussi à se pardonner et faire la paix entre nous. Dans son discours vers notre diaspora, Mr Ali Haddad, a insisté sur le fait qu’il nous faut rétablir la confiance entre nous. Avec la confiance tout est possible.

Je souhaiterai conclure cette interview par un message. En tant qu’émigré et fils d’émigré, j’ai toujours été soucieux d’entretenir le lien avec mon pays d’origine, en lui manifestant mon soutien durant les années difficiles où j’ai décidé d’investir malgré le contexte. Aujourd’hui, il est incontestable que le potentiel d’inputs vers notre pays est tel qu’il dépasse très largement toutes les difficultés rencontrées. La diaspora algérienne en France et dans le monde manifeste en permanence son intérêt pour le pays. J’encourage nos étudiants, nos cadres, nos experts, nos journalistes et nos chefs d’entreprises à adapter leurs études et leurs expériences à la spécificité de notre marché, de notre position géostratégique, de notre diaspora dans le monde et de notre jeunesse à fort potentiel de création. Nos devises doivent être : organisation dans l’action, création de valeur ajoutée et enfin un optimisme à toute épreuve.

Pour conclure, je réaffirme ma fierté d’appartenir à cette grande nation algérienne. Amitiés et paix à tous.

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