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Les banques italiennes de nouveau dans l’œil du cyclone

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Les valeurs bancaires étaient de nouveau dans l’œil du cyclone mardi à la Bourse de Milan en raison d’inquiétudes sur de possibles besoins en capital pour les autres établissements financiers italiens après le plan lancé par la BMPS et les inconnues entourant celui-ci.

Lors d’une interview à CNBC, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a néanmoins tenté de convaincre que les tests de résistance publiés vendredi soir par l’Autorité bancaire européenne (EBA) avaient démontré leur solidité.

Alors que les valeurs bancaires avaient débuté la semaine en forte hausse, semblant rassérénées par le plan de sauvetage de la BMPS conclu après des jours de discussions, elles ont commencé à plonger dans la journée de lundi et continuaient leur descente aux enfers mardi. Vers 14H15 (12H15 GMT), la Monte Paschi di Siena (BMPS), qui avait été la seule banque italienne à finir en hausse la veille, enregistrait la plus forte baisse, cédant 10,26%.

Egalement en fort recul: Banca popolare dell’Emilia Romagna (-10,17%), Banco Popolare (-6,52%), Unicredit (-5,84%), Banca popolare di Milano (-4,84%) ou encore Intesa Sanpaolo (-2,68%), qui a annoncé un bénéfice net en recul de 4,1% au dexième trimestre, à 901 millions d’euros, un chiffre néanmoins supérieur aux attentes.

Peu avant la publication des tests, la BMPS a présenté vendredi soir un vaste plan de cession de créances douteuses, suivi d’une augmentation de capital pouvant aller jusqu’à cinq milliards d’euros, afin de restaurer sa solidité.

La troisième banque italienne et plus vieille de la planète a affiché les pires résultats aux tests, sur 51 établissements européens: dans le cas d’un scénario « défavorable » d’ici à 2018, son capital CET 1 tomberait en territoire négatif, à -2,23%.

Trois des cinq banques italiennes soumises aux tests ont obtenu des résultats relativement corrects, et la quatrième Intesa Sanpaolo d’excellents.

« Les tests de résistance montrent que les banques italiennes ne sont pas le problème du système européen », s’est félicité M. Renzi, en affirmant qu’elles « vont bien ».

Le seul problème est la BMPS, ce que chacun savait, a-t-il souligné, en se disant « satisfait » de la solution « de marché » trouvée, car celle-ci permettra à la BMPS de ne plus avoir de crédits en souffrance -les créances douteuses les plus à risques- dans son portefeuille.

Alors que le système bancaire italien plie sous le poids de 360 milliards d’euros de créances douteuses, il a indiqué penser que « le meilleur moyen de résoudre » ce problème était « la croissance: c’est ma priorité, mon rêve et mon cauchemar ».

Concernant les règles européennes qui prévoient depuis le 1er janvier une mise à contribution des épargnants ou détenteurs d’obligations subordonnées en cas d’aide publique à une banque, M. Renzi a dit qu’il « n’était pas d’accord avec la nouvelle législation » qu’il a qualifiée d' »erreur », mais, a-t-il martelé: « je respecte la loi ».

« L’Italie lutte totalement pour éviter un bail-in parce que même un bail-in léger pourrait être un désastre pour la crédibilité et la confiance », a-t-il dit, en expliquant que c’était pour cette raison qu’il « avait combattu pour (qu’émerge) une solution du marché ».

Mais « s’attaquer au problème de la banque la plus souffrante, la BMPS, ne va pas résoudre la totalité de la situation du système bancaire italien, même si cela va déclencher certains développements positifs sur les marchés financiers », a jugé Nicola Nobile, économiste à Oxford Economics. « Une solution rapide » au problème des créances douteuses « semble improbable », a-t-il ajouté.

La solution trouvée, si elle a rassuré temporairement, suscite d’ailleurs de nouvelles craintes, à la fois sur les risques entourant sa réalisation, son impact possible sur les autres banques et a aussi mis la lumière sur les besoins en capitaux de d’autres banques dont Carige ou UniCredit, qui a dévissé lundi de 9,4%.

Depuis de longs mois, les observateurs estiment que la première banque italienne en terme d’actifs a besoin d’une augmentation de capital à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros, hypothèse rejetée par son ancien patron Federico Ghizzoni.

La banque, dirigée depuis le 12 juillet par le Français Jean-Pierre Mustier est engagée dans une révision stratégique et a déjà cédé 10% de FinecoBank et 10% de Bank Pekao, mais il est clair qu’elle devra annoncer d’autres mesures

Source : AFP

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