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Agriculture: Le privé, cet investisseur incontournable

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Une nouvelle stratégie en matière d’investissement dans le secteur agricole, qui vise en partie à l’amélioration du développement durable et de la sécurité alimentaire en Algérie, a contribué récemment à la conclusion de toute une série de contrats avec des investisseurs étrangers.

Au mois d’avril, Sid Ahmed Ferroukhi, qui occupait alors les fonctions de ministre de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, a annoncé le lancement imminent d’une Carte d’Orientation et de Promotion des Investissements, dont l’objectif est de promouvoir les investissements directs étrangers et de moderniser le secteur agricole algérien.

Cette carte d’orientation vient s’ajouter à plusieurs autres réformes qui entendent stimuler la croissance dans le secteur agricole. Le gouvernement a par exemple annoncé cette année le lancement de sa cellule de facilitation et de suivi des investissements agricoles au sein du Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (MADR), qui s’occupe principalement de la mise à disposition des terres en concessions aux agriculteurs, aux transformateurs, aux coopératives, aux fournisseurs de semences et autres opérateurs spécialisés dans le secteur.

Pôles de modernisation

Les autorités algériennes espèrent également développer les pôles et les coopératives agricoles afin d’accroître l’investissement privé et de développer les économies d’échelle pour ce qui est des segments de la transformation, de la logistique et du marketing.

«Nous avons identifié une centaine de pôles agricoles potentiels qui font la grande partie de la croissance (agricole), » a déclaré M. Ferroukhi aux médias algériens. C’est autour de ces pôles qu’il faut intégrer l’industrie, les services et créer une meilleure relation entre les intervenants », a-t-il prôné.

A l’occasion d’un salon agricole en décembre dernier, il a également souligné le rôle assigné aux coopératives agricoles pour réaliser l’objectif d’efficacité accrue et d’une meilleure productivité dans le secteur. Le pays comptant plus de 200 000 exploitations agricoles d’une surface de quatre à cinq hectares, pour les petits exploitants qui n’auraient pas eu les moyens de se procurer les machines nécessaires, de faire transporter leurs marchandises ou de financer des activités marketing, la hausse potentielle de la production est considérable.

Joint-venture

Les efforts déployés par le gouvernement semblent porter leurs fruits. Le secteur a enregistré une hausse de 7,5% en 2015, la valeur de l’ensemble de la production atteignant 2 900 milliards de dinars (23,3 milliards d’euros), contre une hausse de 1% en 2014. La croissance devrait se poursuivre à un rythme moyen de 5% jusqu’en 2019.

Plusieurs contrats d’investissements sont actuellement en projet ou ont été signés récemment. Fin 2015 par exemple les Algériens du Groupe Lacheb ont signé avec le consortium américain International Agricultural Group un mémorandum d’entente portant sur l’investissement de 100 millions de dollars dans la création d’une nouvelle joint-venture baptisée El Firma – six accords de la sorte ont été signés entre les Etats-Unis et l’Algérie l’an dernier pour le secteur agricole – qui couvrira un éventail d’activités dont l’irrigation, l’élevage de bétail et l’élevage de vaches laitières ainsi que l’importation de semences.

Cette année, 80 dossiers de projets agricoles ont été déposés auprès de la cellule de facilitation et de suivi des investissements agricoles du MADR entre janvier et avril, la plupart d’entre eux portant sur les productions laitière et céréalière et l’agriculture hors sol.

Vers davantage de sécurité alimentaire

Les perspectives haussières annoncées pour le secteur agricole s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie plus vaste visant à encourager la diversification de l’économie algérienne, les prix bas affichés par le pétrole ces dernières années ayant commencé à creuser les caisses de l’Etat.

La baisse des réserves de change a rendu les importations – dont les produits alimentaires constituent une part de 20%- plus chères, d’où l’importance croissante d’améliorer la sécurité alimentaire et de diversifier l’économie du pays. Entre 2009 et 2013 par exemple, les importations alimentaires ont augmenté de près de 65%, passant de 4,3 milliards de dollars à 7 milliards de dollars.

A la hausse des coûts d’importation vient s’ajouter le fait qu’une population en rapide croissance renforce également le besoin de sécurité alimentaire. L’Algérie, qui compte déjà 40 millions d’habitants, devrait voir sa population augmenter d’1 million de personnes par an.

Les réformes agricoles élaborées par le gouvernement ont pour objectif d’accroître la production, notamment de denrées de base comme le blé et l’orge qui devrait passer de 3,4 millions de tonnes en 2014 à 6,9 millions de tonnes en 2019 ; les surfaces irriguées passeront quant à elles de 900 000 hectares en 2015 à 2 millions d’hectares en 2019.

D’autres produits agricoles, tels que le bétail et les produits frais, devraient également atteindre des niveaux de production plus élevés d’ici 2019, selon le Ministère de l’Agriculture, qui estime que la hausse de la production locale de lait pourrait mettre fin à toute importation laitière.

Source : Oxford Business Group

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