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Lait: la hausse de la production en Europe responsable de la crise mondiale

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Une fois de plus, les ministres européens de l’Agriculture vont tenter, fin juin, de trouver des remèdes à la crise du lait, provoquée par un accroissement de la production qui a déstabilisé le marché mondial après la suppression des quotas. « Il y a une responsabilité européenne écrasante dans cet accroissement de l’offre » sur le marché mondial, a expliqué Christophe Perrot, économiste à l’Institut de l’élevage, lors d’un colloque organisé par la Confédération Paysanne près de Rennes. « Depuis 2013, l’UE a mis sur le marché mondial 10 millions de tonnes supplémentaires sur un marché de 66 MT », souligne M. Perrot.

Résultat: un séisme d’un bout à l’autre de la planète laitière. De la France, où les producteurs vendent, sauf exception, leur lait à perte, à la Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial: selon la Banque centrale de ce pays, 80% des éleveurs travaillent actuellement à perte.

Pour tenter de sortir de cette spirale dévastatrice, la France vient de signer avec la Pologne et l’Allemagne un accord pour demander à la Commission européenne de mettre en œuvre des instruments de stabilisation des marchés, à commencer par la surproduction laitière.

La suppression des quotas laitiers en mars 2015 est pour une bonne part dans cette fuite en avant. Mis en place en place en 1984, ces quotas visaient à maîtriser la production et stabiliser le marché. Logiquement, la dérégulation a eu l’effet inverse: sur la campagne 2015-2016, la première sans quotas, l’UE a augmenté encore sa production de 4,3%, allant de +1,3% pour la France à +18,5% pour l’Irlande, selon M. Perrot. « Cette forte hausse s’est conjuguée avec un tassement de la demande mondiale », en particulier de la Chine, qui avait manifesté « une frénésie d’importations et de stockage fin 2013 » avant de se rétracter.

Petit producteur (environ 5% de la production européenne), l’Irlande vise un accroissement « de 50% d’ici 2020 », constate l’économiste. De même, le Danemark table sur +20%.

Comme les Pays-Bas, quatrième pays producteur dans l’UE après l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark « exportent plus des deux tiers de leur production et ne veulent laisser aucune opportunité à leurs concurrents internationaux », souligne M. Perrot.

Les principaux pays producteurs, comme la France, sont, eux, dans une autre stratégie: « les transformateurs y ajustent leur collecte à leurs besoins et leurs débouchés commerciaux, notamment pour le marché intérieur plus rémunérateur ».

Source : AFP

 

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