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Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO), à Algérie-eco :« L’industrie pharmaceutique constitue un investissement très sûr actuellement »

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 Algérie-Eco : La consommation nationale des produits pharmaceutiques fabriqués localement (médicaments, dispositifs médicaux, compléments alimentaires…) a atteint 160 milliards de dinars (l’équivalent de 1,3 milliard euros) en 2015, soit près de 45% de la consommation totale du pays, a indiqué mardi un haut cadre du ministère de la Santé. Peut-on dire que le générique gagne du terrain en Algérie?

MBelambri : Oui selon les chiffres échangés dans le secteur du médicament, il y a une réelle tendance à la hausse de la production nationale, en volume et en valeur

depuis 2011 les projets se multiplient dans tous les sens, et en 2014 et 2014, avec la crise liée à la baisse des prix du pétrole, le choses se sont accélérées, et normalement à partir de fin 2016 jusqu’à 2018, de nombreux projets vont connaître  un début de production effectif, il y a au moins cent unités en cours de réalisation, nous sommes très confiants quant aux résultats attendus, l’Algérie est en train de développer une industrie pharmaceutique qui sera très prospère, ça bouge énormément et positivement. Alors oui, le générique gagne du terrain, doucement, régulièrement, progressivement, et sûrement. Mais il n’y a pas que des génériques qui sont produits en Algérie, il y a aussi beaucoup de médicaments princeps fabriqués localement, et ce, aussi bien par des laboratoires de renommée mondiale, ou par des opérateurs nationaux dans le cadre du partenariat avec des étrangers.

L’objectif fixé à moyen terme est de porter la part de la production locale à 70% de l’ensemble du marché national de produits pharmaceutiques. Est-ce possible à votre avis?

Le chiffre de 70% d’autosuffisance est réellement réalisable à moyen terme, ce n’est guère un chiffre imaginaire, il peut même être dépassé. Entre les autorisations accordées par le ministère de la santé, plus de 140, et les projets réellement lancés sur le terrain, plus de 100, le taux global de la production national, en volume, atteindra facilement la barre que vous avez citée d’ici au moins deux à trois ans. Nous espérons que ces projets pourront être finalisés dans les délais prévus, surtout s’ils disposent des facilités administratives nécessaires, et des fonds financiers indispensables à leur réalisation. Les banques sont appelées à jouer un grand rôle dans ce secteur très porteur sur le plan stratégique et économique pour le pays. L’industrie pharmaceutique constitue un investissement très sûr actuellement. À terme, ça sera une source de devises inestimable pour l’Algérie. Il est utile aussi de rappeler encore une fois, que nos universités doivent s’adapter à ce secteur, et assurer des formations dont cette industrie a besoin. Une forte collaboration doit exister entre l’industrie pharmaceutique et les universités. il faut à notre avis associer les acteurs déjà en place dans ce secteur de la production pharmaceutique, car il existe actuellement en Algérie des producteurs qui ont développé un réel savoir faire dans le domaine, sans parler des laboratoires étrangers en activité, il ont parfois une expérience de plusieurs dizaines d’années d’expérience, ça serait un réel gâchis de ne pas impliquer toutes ces compétences, les opérateurs en pharmacie aiment vraiment leur pays et  ne demandent qu’à être sollicités pour apporter leur aide et assistance.

Qu’en est-il pour votre revendication concernant la hausse des prix des médicaments ?

Tous les spécialistes nationaux et internationaux s’accordent à dire que les prix du médicament en Algérie sont les plus bas au monde. Nous en tant que pharmaciens d’officine, nous remarquons que certains médicaments de la production locale, y compris ceux de Saidal, sont restés les mêmes depuis plus de dix ans. Parfois, la fabrication de certains médicaments est abandonnée par manque de rentabilité. De plus le tarif de référence plombe les prix des médicaments à leur seuil le plus bas. Une industrie a besoin d’être rentable pour se développer. Et à force de vouloir maintenir les prix au plus bas, on peut avoir des conséquences  sur la qualité, ce qui doit être évité absolument et tout prix. Nous savons tous que les coûts de production subissent des variations inévitables selon les changements qui touchent tous les secteurs économiques. Nous voulons juste dire, que si les producteurs  ont émis le vœu de revoir certains prix, qu’ils ont certainement des raisons valables qui les poussent à le faire, et qu’il serait utile de les écouter et d’essayer de comprendre et analyser leurs arguments. Notre industrie est jeune et de qualité, pour la préserver et l’aider réellement à se développer, nous devons bien l’entretenir et nous devons veiller tous à ce qu’elle bénéficie d’une assise économique solide et stable.

Entretien réalisé par Imène A. 

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