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Tripartite : Ali Haddad plaide pour la transformation radicale de l’environnement des affaires

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Intervenant lors des travaux de la 19ème Tripartie, Gouvernement/UGTA/  Patronat, qui se sont ouverts aujourd’hui, le président du forum des chefs d’entreprises s’est longuement étalé sur les contraintes et les blocages qu’il faut lever pour concrétiser le nouveau modèle de croissance économique. Il dira d’emblée que « nous sommes fiers de constater que malgré les difficultés, les incertitudes et les vicissitudes d’un monde de rude concurrence et d’affrontement, nous avons fait le choix de sauvegarder les fondamentaux et de maintenir intact les principes qui fondent ce même modèle social (sécurité sociale, régime de retraite, logement social, SMIG, etc.

Néanmoins, si cet attachement indéfectible à notre modèle social est un acquis irréversible, nous devons à tout moment faire preuve de responsabilité et démontrer notre aptitude à le réformer et à le rénover ». Mr Haddad a précisé que  « nous sommes dans l’obligation d’accepter que la baisse du prix du pétrole soit une donnée structurelle et durable, devant laquelle nous sommes devant l’impératif de réagir et nous adapter ». Pour l’orateur, « le nouveau modèle économique, que nous sommes appelés à mettre en œuvre sous la direction du gouvernement, a pour objectif de transformer de manière radicale les conditions pratiques dans lesquelles s’accomplissent l’acte d’investir et l’acte de produire dans notre pays en plaçant, très justement, l’entreprise au cœur du processus de création de richesse et donc du développement économique national ».

Un brin réaliste, le patron du FCE argue que « si nous devons impérativement consentir les efforts nécessaires pour concrétiser l’objectif de diversification de nos exportations, des résultats probants, en termes de revenus, ne pourront être obtenus qu’à moyen terme ». En égrenant les raisons, le représentant patronale explique que « le marché intérieur reste fondamentalement rémunérateur pour une grande partie de la production nationale (notamment agricole), la réglementation en matière d’exportation reste insuffisamment incitative; l’Algérie a perdu son savoir-faire en matière d’exportation et ne dispose pas d’une expertise probante en matière de commerce international. Toutes les plateformes d’exportation ont été démantelées ».

Pour y remédier, il préconise des réformes nécessaires pour organiser et professionnaliser l’activité d’exportation. L’intervenant  a indiqué que « la question du financement de l’investissement, en cette période de contraction drastique de nos disponibilités financières est d’une importance capitale ». L’intermédiation bancaire et financière a des exigences que nos banques auront beaucoup de mal à satisfaire dans cette phase qui exige des engagements massifs et une grande célérité d’exécution ».

La réforme bancaire s’impose

En faisant le constat « d’un réseau bancaire national, dominé par cinq grandes banques publiques, reste de taille modeste et prend en charge une multitude d’activités très diversifiées ». Il considère que « la réforme du secteur financier et bancaire  est impérieuse. De manière générale,  cette réforme doit répondre en urgence, à la nécessité de disposer de modes de financement adaptés aux besoins des différents secteurs de l’économie ; elle doit  assurer que le crédit ne soit plus assujetti à des garanties prohibitives ; elle doit réduire les délais de traitement des dossiers, développer le crédit long pour les investissements importants, et mettre en place un système de couverture du risque de change ».

En prônant  la séparation  des banques de dépôts, des banques d’affaires et/ou d’investissement. Le président du FCE estime que le plus grand assainissement à faire réside, sans conteste, dans la transformation radicale de l’environnement des affaires. Pour le FCE, parmi « les dossiers urgents, celui du foncier industriel ».A cet effet, l’orateur a souligné que « la réponse à nos préconisations, qui a été apportée par la Loi de Finances pour 2016, est loin de satisfaire aux enjeux liés à cette question ».

La réforme fiscale, constitue également une préoccupation majeures et prioritaire de l’entité patronale. « La simplification doit être au centre de la réforme de notre système fiscal, qui doit favoriser la décentralisation de la décision économique » a-t-il ajouté en poursuivant que  « d’une manière générale, nous devons adapter notre fiscalité aux besoins d’un développement à grande échelle de nos entreprises et de nos territoires.  D’ores et déjà, il apparaît essentiel de réduire le taux d’imposition des bénéfices réinvestis et de remplacer la TAP par des impôts locaux adaptés ».

Il a en outre plaidé pour un mode de gouvernance exceptionnelle et la mise place de « l’administration de mission sous de grandes agences, délégation, haut commissariat, qui  constitue, dans la situation actuelle, une alternative efficiente, pour passer outre les obstacles bureaucratiques. Un organe constitué d’une équipe restreinte et pluridisciplinaire, composée de fonctionnaires et de compétences extérieures à l’administration,  placé sous l’autorité directe des plus hautes instances de l’Etat et disposant de large pouvoirs et d’une autonomie financière totale ».Pour le FCE seuls les grands projets sectoriels structurants sont à même « d’avoir un impact majeur sur la croissance nationale et la création massive d’emplois ».

Fatma Haouari

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