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La déprime des prix des matières premières pourrait durer une quinzaine d’années, selon le cabinet Cyclope

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La déprime des cours des matières premières pourrait durer une quinzaine d’années en raison notamment de la baisse de la demande des pays émergents, Chine et Brésil en tête, et de l’abondance de l’offre, selon un rapport publié le 24 mai par le cabinet d’études Cyclope.

Intitulé «A la recherche des sommets perdus», ce rapport souligne que la flambée des cours des matières premières (période 2006-2014) est désormais révolue. «L’indicateur global des matières premières est de deux tiers en dessous de son niveau de 2011-2013», a indiqué le cabinet spécialisé dans l’analyse des marchés mondiaux de matières premières.

A l’exception du cacao, du lithium et des amandes, tous les produits ont en effet plongé.

«On est rentré dans une période longue de prix déprimés avec des évolutions faibles. Cette période peut durer quinze ans, car on sous-estime régulièrement la résilience des producteurs face aux prix faibles, d’autant qu’ils bénéficient des gains de productivité et du soutien des gouvernements», a expliqué Philippe Chalmin, fondateur de Cyclope et professeur à l’Université de Paris-Dauphine.

La déprime prolongée des prix trouve, selon lui, son origine essentiellement dans la chute de la demande consécutive au ralentissement des économies émergentes, et plus particulièrement la Chine et le Brésil, à l’heure où l’offre est de plus en plus abondante en raison de l’entrée en phase de production des investissements réalisés dans le secteur durant les années fastes.

Deux autres facteurs pourraient aussi expliquer le plongeon durable des prix: l’impact monétaire de la hausse du dollar et l’incurie de certains États exportateurs qui n’ont pas su gérer la rente. «En 2016, on redécouvre la malédiction des matières premières. La chute des marchés laissent les cigales nues», a commenté Philippe Chalmin, indiquant que parmi les pays producteurs de matières premières seuls le Chili (avec le cuivre) et le Botswana (avec les diamants) ont su gérer leur rente de manière avisée.

Le rapport de Cyclope note, cependant, que le cycle de déprime attendu sera moins long en agriculture. «Les cycles suivis par l’agriculture sont bien plus courts car ils sont corrélés aux conditions climatiques», a argumenté François Luguenot, économiste co-auteur de l’étude.

Agence Ecofin

 

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