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L’expert pétrolier, invité de La Tribune d’Algérie-éco : Francis Perrin prédit l’échec de la réunion de Vienne du 2 juin prochain

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Algérie- éco a inauguré ce matin un cycle de conférences-débats, à l’Hôtel Sheraton sous le thème « l’évolution du marché énergétique mondial ».

Cette première édition a vu la participation de l’expert pétrolier Francis Perrin qui a passé en revue la crise du pétrole sous les angles, économique, politique et géopolitique. Lors du débat modéré par le journaliste Ahmed Lahri, l’invité dira d’emblée  que « les printemps arabes et leurs conséquences ont maintenu les prix de pétrole à des niveaux élevés depuis 2011 avant leur chute.

Il faut savoir  que le Moyen orient et l’Afrique du Nord totalisent plus de 50% de réserves de pétrole dans le monde. Cependant ce qui s’est passé  est que pendant ces années  de prix de pétrole très élevés, les Etats Unis et le Canada ont constamment augmenté leur production de pétrole non conventionnel et en 2014, sur le marché pétrolier, l’offre a dépassé de loin la demande ». Ce qui veut dire en substance que l’excédent  de production n’ayant pu être  résorbé a déstructuré le marché qui a accusé un grave déséquilibre menant droit vers la chute vertigineuse des prix et par conséquent des revenues qui a marqué les économies des pays producteurs de façon drastique .

Pour l’orateur « l’Opep, ne fait rien pour limiter les dégâts et mettre un terme  à cette situation et se contente d’adopter un profil de spectateur depuis cette chute des prix de pétrole ».

Dans le sens où, la remontée qui s’est opérée ces derniers mois est due à des éléments exogènes entre autres, l’incendie qui ravagé le Canada contraint de baisser sa production, l’attaque terroriste au Nigéria et les tensions en Lybie.

En ajoutant que « les 13 pays qui composent cette organisation ont plein de différences entre eux. Ils ont en commun leur dépendance au pétrole et le fait qu’ils ont intérêt à avoir des revenus de pétrole importants, ils ont besoin d’avoir des prix raisonnables pour ne pas voir leurs économies sombrer ».

En expliquant que « le problème de la gouvernance de l’OPEP est que cette dernière  pour prendre une décision, il faut que tous les pays soient d’accord, or pour que les principaux pays soient d’accord, il faut qu’il y ait un consensus sur la réduction de la production et non pas son gel. S’il y’ a un pays qui soit en désaccord avec le reste, l’OPEP est paralysée. On l’a vu avec la réunion de Doha du mois d’avril qui a été un échec et ce sera le même résultat pour celle du 2 juin prochain ».

Mr Francis Perrin n’exclut pas, des rapports de forces  au sein même de cette organisation qui étaient au départ économiques, mais qui ont évolué par la suite à des querelles politique et géopolitiques. Notamment entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, un conflit transformé en une véritable obsession notamment de la part du royaume sunnite qui a peur de voir son rival devenir un acteur important  sur l’échiquier mondial notamment après la levée des sanctions partielles sur ce pays. Ce géant pétrolier et gazier comme se plait à l’appeler l’invité d’algérie-éco va jouer un plus grand rôle et deviendra attractif pour beaucoup de sociétés étrangères.

S’agissant de l’Arabie Saoudite, l’expert dira que « ce royaume est en train de changer de paradigme ».

C’est ainsi dira-t-il  que « le prince Mohammed Ben Salmane, vice-prince héritier et ministre de la Défense a présenté un vaste programme qui tend réduire la dépendance du royaume au pétrole d’ici à 2030 et développer fortement le gaz naturel et les énergies renouvelables. Le ministère du Pétrole est d’ailleurs devenu le ministère de l’Energie, de l’Industrie et des Ressources minières, ce qui montre cet élargissement et cette mutation à laquelle, ce pays prétend». En enchaînant « si la volonté politique est constante, ce pays aura gagné son pari de transformer son économie énergétique ».

Concernant la majore africaine, l’expert pétrolier martèlera que « Sonatrach continuera à jouer un rôle clé dans la période actuelle » non sans constater que « l’Algérie doit également réaliser sa transition économique en diversifiant son économie et en alliant  efficacité énergétique  à l’investissement dans les énergies renouvelables d’autant que le potentiel est énorme ».

Il a avertit contre la réduction des investissements dans la production pétrolière qui pourrait dans les années à venir avoir des conséquences désastreuses sur le marché mondial ». Il faut a-t-il dit, au contraire soutenir les investissements dans le secteur pétrolier ».

Concernant la hausse des prix du pétrole qui a connu une remontée à 50 dollars, l’expert pétrolier doute que ce prix puisse atteindre des pics plus élevés d’ici la fin de 2016.

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