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Venezuela: une économie naufragée, ultra dépendante au pétrole

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Le Venezuela dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde, de près de 300 milliards de barils, une manne qui a alimenté une décennie de prospérité, la plus longue en un siècle d’exploitation pétrolière. Mais le pays est aujourd’hui exsangue: un baril de pétrole vaut quasiment deux tiers de moins qu’il y a deux ans, les investissements dans les infrastructures ont été insuffisants et le gouvernement n’a pas réalisé suffisamment d’économies en prévision des périodes de vaches maigres.

L’inflation affiche des taux à trois chiffres et les Vénézueliens font face à de graves pénuries de produits alimentaires et de base, les réserves de devises utilisées pour importer ayant fondu.

Le pétrole est le moteur de l’activité économique vénézuelienne: il représente 96% des exportations du pays. Entre 2004 et 2015, Caracas a perçu grâce à lui quelque 750 milliards de dollars (674 milliards d’euros), selon les chiffres officiels.

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Venezuela vend 40% de ses hydrocarbures aux Etats-Unis. Pour la première puissance économique mondiale, les importations de pétrole vénézuélien ne représentent toutefois que 7,7% du total de ses importations de brut, selon des chiffres officiels américains. La Chine et l’Inde sont les deux autres grands clients du Venezuela.

Le produit intérieur brut (PIB) du Venezuela s’est contracté de 5,7% en 2015 et il devrait encore chuter cette année de 8%. L’inflation vénézuélienne était en 2015 la plus élevée au monde, avec un taux de 180%, selon Caracas. Elle devrait atteindre 720% en 2016, selon Alejandro Werner, directeur du département de l’Hémisphère occidental au Fonds monétaire international (FMI).

Le déficit public se situe, lui, entre 18 et 20% du PIB, selon des analystes privés. Pour le financer, et financer des programmes sociaux, le gouvernement a fait « tourner la planche à billets », jugent-ils.

La capacité du pays à défendre sa monnaie et à honorer sa dette diminue rapidement. Caracas a dépensé quasiment 4 milliards de dollars de ses réserves de changes au cours des quatre derniers mois, réduisant leur volume total à 12,7 milliards de dollars, soit un tiers de leur niveau de 2009.Une grande partie des réserves sont constituées de lingots d’or.

Officiellement, un dollar vaut 10 bolivars selon le taux de changes le plus favorable parmi les nombreux appliqués par le gouvernement. Mais sur le marché noir, le plus utilisé, un dollar vaut 1.000 bolivars, voire plus.

L’impossibilité pour les entreprises de tenir leurs comptes en dollars les empêche d’importer des biens et matières premières, ce qui provoque des pénuries dans les boutiques, les supermarchés et les pharmacies.

La dette extérieure du Venezuela s’élevait à 250 milliards de dollars (224 milliards d’euros) en avril 2015, selon le cabinet Ecoanalitica. Rien que l’an dernier, le gouvernement socialiste a déboursé 27 milliards de dollars d’intérêts, selon le président Nicolas Maduro.

Si Caracas a jusqu’à présent toujours honoré sa dette et promet de continuer, la fin d’année devrait s’avérer compliquée: le gouvernement et la compagnie pétrolière publique PDVSA devront rembourser quelque 5,3 milliards de dollars en octobre et novembre.

AFP

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