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Mbarek Malek Serrai, consultant en économie à Algérie eco : « M Benkhalfa s’est trop précipité en parlant de l’endettement extérieur »

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Dans cet entretien, l’expert en économie et consultant  Mbarek Malek Serrai réagit aux dernières déclarations du ministre des finances qui a affirmé le recours du pays à l’endettement extérieur. Pour MSerrai, le ministre des finances s’est trop précipité dans ses déclarations, estimant que l’Algérie peut encore résister aux choc financier durant trois années encore. MSerrai estime qu’il faut plutôt profiter de la richesse du pays et développer les investissements surtout agricoles pour faire face à cette situation.

 

Algérie-Eco : Le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa a confirmé récemment le recours à l’endettement extérieur. Pour lui le recours à la dette extérieure n’est pas un tabou car « la dette en elle-même n’a pas de risque. Mais le risque existe dans la façon dont on utilise cette dette ». Quel commentaire faites-vous à ce sujet ? 

MSerrai : Je le dis et je le répète, le ministre des finances s’est précipité dans ses déclarations. Car à mon avis et tous les indicateurs économiques du pays le confirment, ce n’est pas le moment de recourir à l’endettement externe. L’Algérie a les moyens de résister encore pendant trois ans. Il y a la bonne performance des entreprises qui se confirment et nous sommes en train de collecter de l’argent de la part du privé et il y a aussi 52 milliards de dollars qui circulent dans l’informel et qui peuvent être récupérés. Donc à mon avis ce n’est guère le moment de parler d’endettement extérieur. Je suis même réservé à ce que le ministre de finances a dit.   Un autre point positif pour l’économie algérienne, la stabilisation du chômage et la croissance qui devra s’améliorer en misant beaucoup plus sur le secteur agricole qui devra atteindre 14% de croissance. Il faut dire également que les retombées attendues des dernières mesures, en faveur du Sud et des Hauts-Plateaux, prises en mars 2013 et qui accordent des avantages inouïs, avec des crédits bonifiés, des aides, des subventions de toute nature, pour la valorisation de 1,4 million d’hectares dans cette région constituée de neuf wilayas, constituent également un atout pour l’économie nationale.

Au cas où le Gouvernement décide d’appliquer cette solution, c’est-à-dire s’endetter de l’extérieur, quel conséquence sur le pays ?

A mon avis c’est la souveraineté du pays qui sera touché. Je reste lié à la résolution du Président de la République qui a tout fait pour liquider la dette extérieur de l’Algérie afin de garder la souveraineté du pays. Actuellement l’Algérie a de meilleures chances pour négocier des contrats de coopération, et ça ne sera pas le cas après l’endettement externe. Si nous empruntons de l’extérieur, nous ne saurons pas les gérer. Le ministre des finances à mon avis s’est trop pressé de parler de ce sujet. Nous avons la matière première, la jeunesse, l’eau, l’énergie solaire, donc pourquoi ne pas parler plutôt d’investir dans ces domaines et de profiter de notre richesse.

Devant cette situation, le citoyen normal s’interroge plutôt sur l’argent qu’a prêté l’Algérie au FMI. En tant qu’expert que pouvez-vous répondre à ce propos?    

Il faut savoir que l’Algérie a choisi d’opter pour la formule d’accord d’achat de titres, avec une participation à hauteur de 5 milliards de dollars, un niveau intermédiaire par rapport aux souscriptions des autres pays. Et 5 milliards de dollars c’est très peu c’est une goutte dans l’océan. L’argent est investi dans des projets dans plusieurs pays africain, donc on ne peut pas parler de cet argent comme un secours à l’endettement externe.

Entretien réalisé par Imène A.

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