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L’industrie pétrolière confiante dans la reprise des prix

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Les dirigeants de l’industrie pétrolière, réunis cette semaine à Londres pour l’International Petroleum (IP) week, se sont montrés globalement confiants dans un rebond des cours d’ici la fin de l’année, même s’il a pour corollaire une baisse drastique des investissements.

Car si rééquilibrage du marché il y a, à en croire les poids lourds du secteur, ce sera davantage à mettre sur le compte d’une régulation naturelle du marché, et notamment d’une hausse de la demande, que sur des réductions concertées de production.

Le directeur général de British Petroleum (BP), Robert W. Dudley, a ainsi jugé « qu’un équilibre journalier entre l’offre et la demande au niveau mondial » allait intervenir à un moment donné dans la seconde partie de l’année, au troisième ou quatrième trimestre. « Je pense que nous allons (alors) commencer à voir les fondamentaux reprendre le dessus », a-t-il ajouté, soulignant que même s’il ne s’attendait pas à ce que le pétrole s’échange de nouveau à 100 dollars le baril de sitôt, « le cycle des matières premières (n’était) pas terminé » pour autant.

Même son de cloche du côté du PDG de Total, Patrick Pouyanné, pour qui la volatilité actuelle des prix est inhérente au marché des matières premières: « nous avons des cycles et les cycles se produisent parce que quand les prix sont élevés, nous surinvestissons (…) et nous avons un impact sur la demande. Quand les prix sont bas, nous sous-investissons » et la demande devient positive, a expliqué le patron du géant pétrolier français.

Le directeur général du géant pétrolier russe Rosneft, Igor Setchine, a pour sa part estimé que le déséquilibre du marché allait se réduire cette année et qu’un déficit de 500.000 barils par jour pourrait intervenir d’ici fin 2017 même si, selon lui, ce processus de rééquilibrage est susceptible d’être ralenti par deux facteurs clés: « d’un côté, une potentielle augmentation de l’offre de pétrole de l’OPEP et de l’autre une augmentation des livraisons de pétrole des États-Unis ».

Ainsi, le déclin naturel de la production des champs de pétrole existants, couplé à une hausse de la demande, créeront le besoin d’un million de barils par jour supplémentaires chaque année d’ici 2020, a détaillé le PDG de Total. Cela signifie que « 25 millions de barils par jour de nouvelles capacités doivent être lancées entre aujourd’hui et 2020 » dans un contexte où les investissements sont quasiment à l’arrêt, a poursuivi M. Pouyanné, estimant que le déficit d’offre d’ici 2020 devrait atteindre entre 5 et 10 millions de barils par jour.

Mais ce calcul pourrait toutefois s’avérer dangereux, a jugé Roberto Casula, le chef du développement d’ENI, car si l’industrie pétrolière réduit trop drastiquement ses investissements, sur fond de chute des prix du brut, elle court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande. Le cours de l’or noir a en effet fondu de 47% en 2015 par rapport à l’année précédente, atteignant 52 dollars en moyenne, et de plus de 70% depuis juin 2014, victime d’une offre excédentaire alimentée par la guerre de parts de marché entre le pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Arabie saoudite en tête, et les hydrocarbures de schiste américains.

« L’effet général, de la chute des cours, est que les dépenses d’investissements en amont ont été réduites à des niveaux dangereux », a relevé M. Casula, précisant qu’après une baisse de 20% en 2015, ils devraient être encore réduits de 50% cette année. On pourrait justifier la baisse des investissements par le fait que la demande est plus faible, a argué M. Casula, mais elle a augmenté en 2015 et est à son plus haut niveau depuis 2010.

« Si nous ne sommes pas capables de faire mieux correspondre la structure des coûts aux prix et de maintenir un niveau raisonnable d’investissements, nous risquons de compromettre la structure même de l’industrie », a-t-il prévenu.

Source AFP 

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