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Chute des prix du pétrole : une menace pour les cours du Gaz naturel

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L’Algérie tire environ 40% de ses recettes budgétaires de l’exportation de gaz naturel dont les prix indexés sur ceux du pétrole au moment de la signature, sont, comme on le sait, fixés par des contrats commerciaux à moyen et long termes.

Ce mode de fixation des prix arraché de haute lutte du temps où les cours du pétrole étaient à leur apogée, devient malheureusement pénalisant lorsque les prix du baril déclinent de manière aussi forte et durable qu’aujourd’hui.

Un contrat de vente de gaz naturel conclu sur la base du prix actuel du pétrole serait à l’évidence ruineux pour le pays. L’Algérie, comme de nombreux pays exportateurs de gaz, pourraient gravement en pâtir s’ils ne parviennent pas à trouver un mode de facturation plus valorisant ou, au minimum, à faire barrage au marché « spot » qui pourrait tenter de nombreux pays en quête de recettes supplémentaires immédiates.

La conséquence sur les prix du gaz naturel, qui pourrait du jour au lendemain perdre la moitié de sa valeur, serait dans ce cas terrible pour les finances publiques.

Mais comment imposer un mode de facturation plus rémunérateur que l’actuel, quand on sait que l’organisation des pays producteurs (Opep), outrageusement dominée par l’Arabie Saoudite, n’est pas du tout dans cette logique revendicative, la plupart des ses membres étant occupés à se faire mutuellement concurrence pour accaparer le maximum de parts de marché, en renonçant aux contrats commerciaux à moyen et long termes et en mettant en vente de grandes quantités de gaz naturel à des prix de plus en plus  bas.

C’est une pratique que les  pays du Golfe peu peuplés et assis sur d’immenses gisements d’hydrocarbures facilement exploitables, peuvent se permettre mais qui ne saurait convenir à d’autres nations, comme l’Algérie et le Venezuela par exemples, qui doivent faire face aux seuls moyens de leurs recettes de pétrole et de gaz naturel, à des demandes sociales en constante progression.

Le danger que l’Algérie se retrouve avec des recettes de gaz naturel encore plus faibles qu’aujourd’hui est d’autant plus plausible que les plus grands producteurs, comme le Qatar, la Russie et bientôt l’Iran, vont certainement augmenter leurs volumes d’exportation et contribuer de ce fait à créer des surcroîts d’offres très préjudiciables aux prix du gaz naturel sur le marché mondial.

La reconnexion depuis ce samedi 17 janvier 2016 de la deuxième réserve mondiale de gaz au marché international des hydrocarbures qu’est l’Iran, a en effet, de quoi faire frémir les exportateurs les plus vulnérables que constituent tous ces pays qui n’ont pas les moyens de compenser la baisse de leurs recettes engendrée par la chute des prix du pétrole et du gaz, par des exportations d’hydrocarbures plus massives.

L’Algérie confrontée à une relative stagnation de ses réserves de gaz naturel exportables et à une très forte augmentation de la consommation intérieure, n’a assurément pas la possibilité d’exporter davantage qu’aujourd’hui. Elle devra, par conséquent se contenter, dans le meilleur des cas de la vingtaine de milliards de dollars que lui avaient procuré en 2015 la vente de divers gaz, en espérant que le déclin du prix du pétrole sur lequel celui-ci est indexé ne descende pas, comme le prévoient malheureusement tous les experts, de la barre fatidique des 30 dollars le baril.

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